Le favori de la primaire à droite en France, François Fillon, se voit reprocher "une complaisance excessive" envers le président russe Vladimir Poutine, par son rival Alain Juppé, dans un entretien à paraître mercredi dans la presse française.
Le maire de Bordeaux, arrivé deuxième loin derrière François Fillon au premier tour de la primaire dimanche qui a vu l'élimination de l'ancien président Nicolas Sarkozy, était invité à évoquer ses principaux désaccords avec M. Fillon sur les affaires étrangères par le journal régional Ouest-France.
"Il faut parler avec la Russie. Mais le dialogue doit être franc. J'ai trois vérités à lui dire: l'annexion de la Crimée est contraire au droit international. Il y a eu un accord, à Minsk, pour sortir l'Ukraine de ses difficultés actuelles et j'attends de M. Poutine qu'il demande à ses amis de l'appliquer de façon loyale".
"En Syrie", a poursuivi M. Juppé, "je suis bien d'accord pour dire que la priorité des priorités, c'est l'éradication de l'État islamique, mais j'attends de la Russie une solution pour sortir de la crise. Cette solution, ce n'est pas l'alliance russo-iranienne que semble envisager François Fillon. L'Iran joue un rôle de grande déstabilisation au Yémen, en Irak, en Syrie, au Liban. Le Hezbollah est un Hezbollah iranien qui menace toujours Israël. Il faut être beaucoup plus ferme et plus clair avec la Russie", a-t-il ajouté.
Déjà en septembre, M. Juppé avait conseillé à M. Fillon de faire "attention à l'excès de vodka".
Partisan de la fin des sanctions économiques contre la Russie, M. Fillon estime qu'il n'y a pas "d'autre choix que de nous tourner vers les Russes et le régime syrien pour éradiquer les forces de l'Etat islamique".
Critiquant "la fuite en avant" de la Russie en Syrie, Juppé juge pour sa part qu'il "n'y aura pas de retour à la paix en Syrie avec Bachar el-Assad".
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