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A Pékin, le président philippin Duterte encense la Chine

Le président philippin Rodrigo Duterte a encensé la Chine mercredi à Pékin, affichant sa volonté de mettre de côté un épineux différend maritime bilatéral et de se détourner des Etats-Unis.

"La Chine, elle est bien. Elle n'a jamais envahi un seul bout de mon pays durant toutes ces générations", a déclaré durant une conférence de presse M. Duterte, dont le pays a été une colonie américaine jusqu'en 1946.

Le président philippin controversé a également longuement évoqué les interventions américaines dans le monde, notamment en Irak en 2003. "Pendant la Guerre froide, la Chine a été présentée comme la méchante (...) Et pendant toutes ces années, ce que nous avons lu dans nos manuels scolaires était uniquement de la propagande fabriquée par l'Occident."

Le président philippin, qui effectue une visite d'Etat de quatre jours en Chine, a expliqué être venu chercher l'aide économique de Pékin. Manille opère un spectaculaire réchauffement diplomatique avec le géant asiatique, au détriment de Washington. "Je viens pour demander votre aide", a confié M. Duterte lors d'une interview à la télévision publique chinoise CCTV, diffusée mercredi. "Le seul espoir économique des Philippines, c'est la Chine", a-t-il martelé.

Les Philippines sont l'un des plus fidèles alliés de Washington en Asie. Les deux pays sont liés par un traité de défense mutuelle. Mais depuis son entrée en fonctions fin juin, M. Duterte s'emploie à bouleverser la politique étrangère de son pays pour le tourner vers la Chine et la Russie.
Il a plusieurs fois vivement critiqué Washington et le président Barack Obama, a annulé des patrouilles communes avec les Etats-Unis en mer de Chine méridionale (une zone disputée entre Manille et Pékin), et répété qu'il n'y aurait plus d'exercices militaires conjoints avec les Américains.

Un tonitruant revirement de position par rapport à celle de son prédécesseur Benigno Aquino, qui avait obtenu en juillet d'une cour internationale d'arbitrage la dénonciation des prétentions chinoises en mer de Chine méridionale, où Pékin dispute la souveraineté de nombreux îlots à des pays riverains (Vietnam, Philippines, Brunei, Malaisie).
Mais M. Duterte, arrivé au pouvoir peu avant le jugement, n'a montré aucune intention d'y donner suite. "La sentence arbitrale nous donne le droit. La Chine a le droit historique (...) Doit-on se disputer, ou bien juste discuter ? Je dirais, laissez-nous reporter ça à une autre fois", a-t-il déclaré mercredi.

Mme Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, avait salué dans l'après-midi l'avancée vers une résolution du différend "par la consultation et le dialogue". "Voilà comment deux voisins amicaux doivent se traiter mutuellement", a-t-elle souligné.

Signe du réchauffement, Rodrigo Duterte a droit à tous les égards lors de sa visite, qui s'achèvera vendredi. Accueilli à sa descente d'avion mardi soir par le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, il sera reçu jeudi par le président Xi Jinping et le Premier ministre Li Keqiang.

Le président philippin Rodrigo Duterte a encensé la Chine mercredi à Pékin, affichant sa volonté de mettre de côté un épineux différend maritime bilatéral et de se détourner des Etats-Unis.
"La Chine, elle est bien. Elle n'a jamais envahi un seul bout de mon pays durant toutes ces générations", a déclaré durant une conférence de presse M. Duterte, dont le pays a été une colonie...