L'Afghanistan doit accélérer sa lutte contre la corruption (Transparency International)

 La corruption reste un frein à l'efficacité de l'aide financière internationale à l'Afghanistan et le gouvernement de Kaboul "doit accélérer" ses réformes dans ce domaine, souligne l'ONG Transparency International (TI) dans un rapport publié à l'occasion de la conférence des donateurs qui se tient mardi et mercredi à Bruxelles.

"La corruption continue d'attiser la guerre en cours et de miner l'efficacité des milliards de dollars d'aide internationale", estime Srirak Plipat, directeur de TI pour la région Asie-Pacifique, cité dans un communiqué.
Il cite une estimation selon laquelle un huitième de l'aide est dilapidé dans la corruption, alors que la communauté internationale doit s'engager mercredi à Bruxelles à soutenir l'Afghanistan à hauteur de 12 milliards de dollars sur quatre ans (2017-2020).

L'ONG invite le gouvernement d'union nationale au pouvoir à Kaboul depuis 2014 à être plus efficace dans la lutte anti-corruption, en se concentrant sur 22 mesures plutôt que sur sa cible initiale fixée à une cinquantaine.
Car sur ces 22 mesures, "seules deux ont été entièrement mises en oeuvre", poursuit TI.
Et, parmi les deux, le nouveau centre judiciaire anti-corruption n'a pu traiter qu'une vingtaine d'affaires, alors que "des centaines d'actes de corruption se produisent chaque jour".

L'ONG suggère des pistes pour un travail plus efficace de la justice, comme la mise sur pied d'une commission indépendante qui désignerait les juges au mérite ou le renforcement de la formation des procureurs.

Pour mieux lutter contre le fléau de l'enrichissement personnel dans la haute fonction publique, l'administration du président Ashraf Ghani est invitée à instaurer la déclaration de patrimoine obligatoire, avec un organisme qui serait chargé d'assurer un suivi et une surveillance.