Syrie : convoi d'aide humanitaire toujours bloqué, selon l'Onu

Le convoi de l'Onu devant apporter une aide humanitaire pour la population de l'est d'Alep (Syrie) est toujours bloqué à la frontière turco-syrienne, a déploré lundi Stephen O'Brien, responsable de la coordination de l'aide d'urgence de l'ONU (OCHA).

"Je suis peiné et déçu qu'un convoi de l'Onu n'a toujours pas pu pénétrer en Syrie et rejoindre l'est d'Alep où quelque 275.000 personnes sont prises au piège sans nourriture, eau, abri ou soins médicaux", a déclaré le responsable de l'Onu. Aucune aide humanitaire n'a été capable d'atteindre l'est d'Alep depuis le début des violences le 7 juillet entre les forces armées du gouvernement syrien et des groupes armés, a ajouté le responsable. "L'aide humanitaire doit rester neutre, impartiale et en dehors de tout agenda politique ou militaire", a ajouté M. O'Brien.
Les camions sont bloqués depuis le début de la semaine dernière à la frontière turco-syrienne, en attendant que Moscou et Washington annoncent que la route d'accès à Alep est sûre.

Un cessez-le-feu est entré en vigueur lundi dernier en Syrie, après un accord entre Moscou et Washington.
Cette trêve ne tient cependant qu'à un fil après les frappes de la coalition contre l'armée syrienne et de premiers raids depuis une semaine à Alep. En cinq ans, la guerre en Syrie a fait plus de 300.000 morts et la moitié de la population a été chassée de chez elle. Si une partie a été déplacée à l'intérieur du pays, plus de quatre millions de personnes ont été contraintes à l'exil.

La trêve en Syrie sera au cœur du premier sommet de l'Onu sur les migrations lundi à New-York. Ce pays est aussi à l'ordre du jour lundi au Conseil des droits des l'homme de l'Onu, en session actuellement à Genève.
A cette occasion, le président de la Commission d'enquête de l'Onu sur la Syrie, Paulo Pinheiro, a demandé aux parties au conflit de mettre en oeuvre l'accord entre Américains et Russes et garantir un accès sans entrave à l'aide humanitaire, notamment à Alep. Selon lui, plus de 70 centres de santé ont été ciblés depuis le début de l'année, dont 25 dans cette ville où quelque 275.000 personnes sont assiégées.