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Culture - Décryptage

Que sont donc devenus les lauréats du concours Tchaïkovski ?

Un petit aperçu du parcours de ces brillants poulains qui deviennent super vedettes mais, parfois aussi, dont l'étoile vacille sans toutefois être totalement reléguée dans l'oubli... Ce n'est jamais rien que d'avoir été primé par cette prestigieuse institution !

La cérémonie de remise des prix au XVe concours Tchaïkovski.

Un vivier de talent qui dure dans le temps. Plus de soixante ans de sélection féroce dans le monde de la musique classique. En souvenir de Piotr Ilitch Tchaïkovski, le plus cosmopolite des compositeurs russes, immortel père de Casse-Noisette et du Lac des cygnes, une institution qui porte haut le nom de tous ceux qui se soumettent à ses lois et à ses exigences académiques...
En 1958 naissait à Moscou la Compétition internationale Tchaïkovski. En lice, devant un jury sévère composé des gens du métier (professeurs des conservatoires, artistes, pédagogues, critiques et même d'anciens qui ont reçu le prix !) de haut vol, s'opérait, après trois phases décisives et éliminatoires, le choix de l'heureux élu. D'abord, à un écart de quatre ans, il n'y avait que les pianistes et les violonistes.
C'est par la suite que l'équerre s'est élargie pour inclure violoncelles et chant. Depuis, rien n'a changé dans l'enceinte de cette redoutable arène. Qui a quand même permis de révéler le diamant pur de soixante-quatorze instrumentistes ou chanteurs.

Star de la guerre froide
Côté piano, rien n'a jamais égalé et supplanté la réputation (et le talent éblouissant) de Harvey Van Cliburn, premier pianiste américain (un Texan qui conquiert la Russie en pleine guerre froide ! ) à être officiellement sacré champion des touches d'ivoire dudit concours. Et qui, quelques années plus tard, au haut de la crête de ses innombrables succès, créera le concours Van Cliburn, non moins prestigieux que celui de Tchaïkovski et aujourd'hui carrément son rival.
On nomme bien sûr Vladimir Ashkenazy, Gregory Sokolov, Boris Berezovsky (qu'on a applaudi plus d'une fois au festival al-Bustan), le prodigieux Daniel Trifonov et tout récemment Dimitri Masleev et le jeune Français Lucas Debargue qui, non content d'avoir la quatrième place au concours, se voit décerner le prix spécial de la critique à Moscou. Et l'envol est garanti Pour ce qui est du peloton des violons, se singularise le Letton Gidon Kremer, moult fois applaudi au Liban (festival al-Bustan). Le violoncelle a fait briller le nom (quoique difficile à écrire et à prononcer) de Boris Pergamenshikov. La soprano Deborah Voigt révélée en 1990 a campé des rôles difficiles allant d'Iseult à Salomé, en passant par Ariane. Carrière fulgurante et toujours courtisée par les scènes les plus prestigieuses. Côté hommes, du fond de la Mongolie est arrivée l'année dernière la voix du jeune Ariunbaatar Ganbaatar. Le Carnegie Hall en est resté coi, mais on attend la suite...
Dans cette cohorte d'artistes qui font l'évènement en leur temps, et cela s'échelonne sur plus d'un demi-siècle, que reste-t-il ? Des noms qu'on peine à retrouver, parfois. Même dans le fouillis des connaissances et du savoir amassés sur Internet. Par exemple, que sont devenus les pianistes Aguko Uehara, John Lill, les violonistes Mayoko Kamio, Jane Peters ou Chen XI, la cantatrice Marina Lapina ou le chanteur Besik Gabitashvili ?
Ne cherchez pas non plus des talents libanais. Nul ne s'y est encore illustré. Mais par contre, à un autre concours, non moins important et prestigieux, et on nomme celui de la Reine Elisabeth (Belgique), on a découvert et consacré, en 1978, les arpèges vertigineux au piano de Abdel Rahman el-Bacha. Suivis en troisième prix, en 2004, par les vocalises de basse exceptionnelles de Shadi Torbey, chanteur belge d'origine libanaise.
Il est évident – malgré une certaine gloire éphémère, et une présence de star momentanée sous les feux de l'actualité – que tous les élus au premier rang de la compétition Tchaïkovski ne sont pas promus au destin retentissant d'un Van Cliburn. Il n'est pas dit non plus que tous resteront au sommet et flirteront éternellement avec la gloire.
Mais l'institution, toujours d'une rigueur irréprochable, a défié le temps. Et on attend, avec respect, un grain d'éblouissement et d'impatience, à chaque fois, les noms et le talent qu'elle révèle, en toute solennité et éclat.

Un vivier de talent qui dure dans le temps. Plus de soixante ans de sélection féroce dans le monde de la musique classique. En souvenir de Piotr Ilitch Tchaïkovski, le plus cosmopolite des compositeurs russes, immortel père de Casse-Noisette et du Lac des cygnes, une institution qui porte haut le nom de tous ceux qui se soumettent à ses lois et à ses exigences académiques...En 1958...

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