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Moyen Orient et Monde - Cisjordanie

Fayyad menacé par un « automne » palestinien

Nourrie par la hausse des prix des denrées de base, la grogne sociale s’amplifie en Cisjordanie, avec les appels à « dégager » adressés au Premier ministre Salam Fayyad, une contestation qui évoque une réplique palestinienne du printemps arabe.
« Les revendications du mouvement populaire en Palestine sont justes », a estimé hier soir le président palestinien Mahmoud Abbas dans un discours au Caire, à l’occasion d’une réunion de la Ligue arabe. « Le printemps palestinien a commencé et nous sommes aux côtés du peuple et de ce qu’il veut. Nous nous efforçons de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour baisser les prix », a ainsi promis le chef de l’Autorité palestinienne. Des manifestations se déroulent depuis plusieurs jours dans les villes de Cisjordanie contre l’augmentation il y a environ deux semaines des prix de l’essence et des produits alimentaires, avec une grève des transports publics qui a eu lieu hier.
Mardi, quelques centaines de personnes ont brûlé à Hébron un mannequin à l’effigie de M. Fayyad, surmonté d’un drapeau israélien, tandis qu’à Ramallah, siège de la présidence et du gouvernement palestiniens, quelques dizaines de protestataires ont scandé « Fayyad, dégage ! » Mais le Premier ministre, reconduit en mai par M. Abbas à la tête d’un nouveau gouvernement, a affirmé hier matin à la radio qu’il restait à son poste. « Je n’ai pas besoin de conseils pour partir ou non, je conduis une mission, pas une fonction. Si j’arrive à la conclusion que je ne peux pas faire face à la situation, pour des raisons objectives, et non pas en raison de plaintes, je veux assurer à ceux qui souhaitent mon départ que je ne serai pas un obstacle et que je ne resterai pas un jour de plus », a-t-il précisé. M. Fayyad a reconnu que son gouvernement n’avait pas la capacité de prendre des mesures décisives « pour mettre fin aux plaintes qui existent ».
Les analystes jugent très faible la marge de manœuvre du gouvernement, en proie à une crise budgétaire aiguë et lié par le protocole de Paris de 1994 « sur les relations économiques entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) » qui lui interdit de baisser les prix du carburant de plus de 15 % par rapport à ceux pratiqués en Israël. Le politologue Khalil Chahine prévoit une poursuite et une extension de la contestation « parce que les citoyens ont commencé à sentir qu’ils payent le prix du maintien de l’Autorité palestinienne, bien que celui-ci n’implique pas une avancée vers un État palestinien indépendant, compte tenu des conditions israéliennes ». Selon l’analyste économique Nasser Abdelkarim, « il incombe maintenant au gouvernement Fayyad de convaincre la rue qu’il est en mesure d’améliorer la situation économique, mais la confiance entre le gouvernement et les citoyens a commencé à se fissurer ».
(Source : AFP)
Nourrie par la hausse des prix des denrées de base, la grogne sociale s’amplifie en Cisjordanie, avec les appels à « dégager » adressés au Premier ministre Salam Fayyad, une contestation qui évoque une réplique palestinienne du printemps arabe.« Les revendications du mouvement populaire en Palestine sont justes », a estimé hier soir le président palestinien Mahmoud Abbas dans un...

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