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Liban - Éclairage

La France monte au créneau

Poids lourd de la droite, baronne des portefeuilles-clés, amie visiteuse du Liban, la nouvelle locatrice du Quai d'Orsay, Michèle Alliot-Marie, a adressé à notre ambassadeur à Paris, Boutros Assaker, à l'occasion de notre fête de l'Indépendance, des congratulations, ou plutôt des vœux, qui débordent largement le cadre protocolaire usuel.
Elle y exprime avec force l'inquiétude de la France face à la situation qui prévaut sur la scène libanaise en réitérant un plein soutien au président Michel Sleiman et au gouvernement que dirige le président Saad Hariri. Elle insiste sur l'attachement indéfectible de la France à l'indépendance et à la souveraineté du Liban. Elle exprime également la profondeur d'une amitié qui se traduit par cette invite au représentant du Liban : soyez assuré qu'au Quai d'Orsay, vous serez toujours le bienvenu.
Ce geste d'ouverture, conviennent les observateurs, est un signal. La France veut imprimer un nouvel élan à ce que l'on peut appeler le tissu, le chapelet de ses initiatives à l'égard du cas libanais. Considéré quelque part car en diplomatie, on ne perd jamais de vue ses intérêts propres, comme une porte d'entrée au Proche-Orient. Selon des personnalités qui l'ont rencontrée récemment, Alliot-Marie confirme que Paris entend participer encore plus activement aux efforts arabes ou internationaux déployés pour permettre une sortie de crise pacifique au Liban, secoué par l'affaire du TSL et de l'acte d'accusation.
D'après ces sources, Alliot-Marie devrait d'ailleurs se pointer à Beyrouth à la fin de cette même semaine, dans le cadre d'une tournée régionale. Elle se propose d'apporter un viatique au régime et au gouvernement. De réaffirmer la volonté française de soutenir l'indépendance et la souveraineté effectives de notre pays. Puis de relancer les parties arabes afin qu'elles concourent à la consolidation de la stabilité du Liban, notamment par le renforcement de ses institutions légales, à travers, pour commencer, la réactivation du Conseil des ministres et du comité de dialogue national. Tous deux considérés, par l'ensemble des conciliateurs étrangers, comme un cadre et un ciment indispensables pour l'unité bien comprise du Liban.
Alliot-Marie en a déjà parlé avec le chef du gouvernement de Qatar, cheikh Mohammad ben Jassem ben Jabr al-Thani, qui, venant du Liban, s'est rendu la semaine dernière à Paris avant de gagner Washington. Elle a également des contacts avec son homologue turc, Ahmet Davutoglu,, et elle attend la visite d'un émissaire saoudien.
Parallèlement, l'Élysée doit dépêcher sous peu un envoyé spécial à Damas. Afin, selon des sources informées, de presser la Syrie de tenir ses engagements, concernant notamment le tracé de ses frontières avec le Liban, le cas de Chebaa, le verrouillage des frontières face au trafic d'armes et le dossier des prisonniers libanais qu'elle détient.
On voit, dès lors, l'importance de la démarche qu'effectue aujourd'hui à Paris, après sa visite en Iran, le chef du gouvernement, Saad Hariri. Il est certain qu'il va encourager la contribution française aux efforts en vue d'une solution chez nous.
Il y a donc actuellement une course contre la montre entre ces initiatives d'apaisement préventif et les velléités de faire sauter le couvercle de la marmite après l'acte d'accusation. Un document qui, selon un juriste, pourrait être divulgué par étapes, découpé en tranches étalées sur plusieurs mois et non publié d'un seul coup. D'après cet avocat, le statut interne du TSL permettrait de recourir à un tel expédient servant éventuellement à diluer l'impact négatif des mises en accusation.
Quoi qu'il en soit, dimanche dernier, le secrétaire général du Hezbollah a appelé les Libanais à s'entendre dès à présent sur l'acte d'accusation avant sa parution. Car une telle entente, importante aujourd'hui, n'aurait plus de valeur par la suite. Il a exprimé la crainte que les événements ne se précipitent, que la pression des circonstances n'interdise tout accord après la publication de l'acte d'accusation, tout le monde s'en trouvant dépassé, la situation échappant alors à tout contrôle. Sayyed Nasrallah n'a pas manqué de préciser qu'à son sens, Israël sauterait sur l'occasion pour lancer une nouvelle guerre contre le Liban.
Il reste que les proches de Damas insistent plus que jamais sur sa volonté de faire respecter les lignes rouges convenues avec les Saoudiens et avec Baabda : pas d'atteinte à la sécurité au Liban ni de débordements politiques allant jusqu'à l'implosion du cabinet.
Poids lourd de la droite, baronne des portefeuilles-clés, amie visiteuse du Liban, la nouvelle locatrice du Quai d'Orsay, Michèle Alliot-Marie, a adressé à notre ambassadeur à Paris, Boutros Assaker, à l'occasion de notre fête de l'Indépendance, des congratulations, ou plutôt des vœux, qui débordent largement le cadre...

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