Réglementer l'utilisation des pesticides au Liban pour en limiter les effets sur la santé, tel était l'objectif de la démarche entreprise hier par les ministres de la Santé, Waël Bou Faour, et de l'Agriculture, Akram Chehayeb.
Au cours d'une conférence de presse tenue au siège du ministère de l'Agriculture, les deux ministres ont annoncé qu'un examen des pesticides utilisés au Liban a démontré que 45 d'entre eux étaient cancérigènes, et qu'ils causaient dans certains cas des malformations congénitales. L'entrée des pesticides jugés dangereux sera, selon eux, interdite en plusieurs étapes.
M. Chehayeb a précisé que les ministres ont pris la décision de réévaluer la liste des pesticides autorisés au Liban. « Une première liste de pesticides interdits sera rendue publique une fois que les alternatives auront été déterminées », a-t-il dit. Il a précisé qu'un comité conjoint pour la surveillance de la production agricole locale a été formé « afin de s'assurer que les résidus dans les légumes et fruits ne sont pas supérieurs aux normes autorisées mondialement ».
Et d'ajouter : « Cette activité ne se limitera pas aux frontières mais s'étendra aux produits locaux ainsi qu'aux produits d'origine animale. Toutefois, si les douanes ne nous aident pas dans la surveillance des pesticides et des produits agricoles, cette activité ne donnera aucun résultat. »
Pour sa part, M. Bou Faour a mentionné l'augmentation du nombre des cas de cancer. « Le dernier recensement national remonte à 2005, mais une nouvelle étude est entreprise depuis cinq mois pour nous fournir les chiffres exacts, a-t-il dit. Cependant, il est clair, d'après les études déjà entreprises, qu'il y a au Liban 250 personnes atteintes de cancer pour chaque dix mille habitants, sachant que le taux le plus élevé dans les autres pays arabes ne dépasse pas les 185. »
Le ministre a également estimé qu'il y avait une anomalie dans ce qu'on appelle « le comité des pesticides ». « Ce comité est formé de six représentants des propriétaires de sociétés importatrices de pesticides, ce qui signifie que ceux qui doivent être contrôlés sont eux-mêmes en position de contrôler les autres, a-t-il affirmé. Les représentants des ministères de l'Environnement, de la Santé et de l'Agriculture, eux, sont moins nombreux et leur voix n'est pas entendue, étant donné la puissance de l'argent. Voilà pourquoi il faut remettre ce comité en question. »
Pour mémoire
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commentaires (8)
CANCERIGENES POUR LE PEUPLE... FOULOUSSIGENES POUR LES IMPORTATEURS ET CEUX QUI LES COUVRENT... PUIS DES RIRES HEBETES !
LA LIBRE EXPRESSION
22 h 11, le 16 juin 2016