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Liban - La situation

L’UE redonne des couleurs au Sérail, face à une place des Martyrs décorée orange

Houspillé et insulté dans la rue par une foule qui, par définition, n'a pas le sens des nuances, le Premier ministre, Tammam Salam, a reçu hier de l'Union européenne un appui aussi incontestable que réconfortant, après celui que lui a manifesté, au nom du gouvernement américain, l'ambassadeur David Hale. Depuis Washington, Barack Obama et Salmane d'Arabie insistaient, de leur côté, sur l'importance de l'élection d'un président de la République.

Exclu du règlement de la crise par une société civile surprise de sa puissance, mais cédant aux chimères, voici Tammam Salam rétabli à la place qui lui revient comme l'un des acteurs de ces institutions en mutation que nous voyons tantôt hésiter, tantôt se liquéfier, tantôt se reprendre. Comme ces services de sécurité pris en défaut qui ont « rectifié le tir » et renoncé à faire usage de la force contre les manifestants. Comme cette maladroite confiscation de l'espace public gratuit du bord de mer par un mohafez qui continue de se croire dans un parc à moutons, et sa décision d'abolir le soir même les parcmètres installés sur la corniche...

Un autre acteur de cette mutation s'est manifesté hier, le Courant patriotique libre. Acteur et initiateur, devrait-on dire, tant le blocage des institutions par Michel Aoun semble minutieusement calculé. Le CPL a fait massivement acte de présence, hier, place des Martyrs, se positionnant ainsi comme un incontournable interlocuteur de tout changement politique. Le malheur veut, toutefois, qu'à la tête de ce courant vient d'être désigné un homme dont le langage outrancier peut devenir par moments odieux, ce qu'on n'a jamais pu dire de Michel Aoun, qui, même dans la démesure, a toujours su se retenir.

La manifestation du CPL n'était pas nécessaire, estiment certains, pour qui elle avait pour seul et unique but de donner une leçon aux collectifs de la société civile qui l'ont pris de vitesse, en mobilisant la rue, à partir du 22 août. Car il ne fait pas de doute que cette société civile s'est imposée, en l'espace de deux semaines, comme un acteur à part entière du changement politique dont le ras-le-bol populaire s'est fait l'avocat. De fait, la leçon a bel et bien été infligée : face à des slogans qui partent dans tous le sens, des revendications cohérentes, face aux débordements, un service d'ordre efficace.

 

(Lire aussi : Le collectif « Vous puez ! » appelle à manifester contre la corruption hors de Beyrouth)



Mais cette leçon, n'importe quelle autre formation politique du pays aurait pu la donner. Il est évident, comme l'assure un Samir Frangié, que « la société civile a beaucoup à apprendre, et qu'elle n'a ni les moyens politiques ni les moyens humains d'aller beaucoup plus loin ». Mais il est tout aussi évident que « si elle n'est pas à elle seule une révolution, sa dynamique de refus peut être efficace, qu'elle exprime le dégoût d'une écrasante majorité de la population, et qu'il sera désormais difficile d'en faire abstraction ». Tant mieux.

Mais le problème n'est pas là. Le problème est dans la recherche obstinée, sérieuse, d'une sortie de crise. Le problème est de faire travailler en synergie toutes les forces du pays, y compris celles qui viennent d'émerger, et de reconstituer nos institutions, à commencer par la clé de voûte, qui est la présidence de la République. La conférence de dialogue va-t-elle s'entendre pour élire d'abord un président ou pour élaborer une nouvelle loi électorale basée sur la proportionnelle ? Et pourquoi un Parlement, considéré comme valide quand il faut voter une nouvelle loi électorale, est-il disqualifié quand il s'agit d'élire un président de la République ? Voilà le grand écueil sur lequel va achopper le dialogue.

Entre-temps, l'ancien ministre de l'Environnement, Akram Chehayeb, a discrètement remis hier soir au Premier ministre son plan de règlement de la crise des déchets. Un plan en deux temps, l'un à court terme, qui consiste à collecter les tonnes d'ordures ménagères éparpillées un peu partout, l'autre à long terme auquel les municipalités sont invitées à s'associer. Les Libanais prendront-ils leur sort en main ? Au moins pour une fois ? Loin de la cupidité et de la corruption qui ont tout souillé ?

 

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commentaires (3)

ORANGE AUJOURD'HUI.... BLEUE DEMAIN... JAUNE APRÈS DEMAIN... VERTE APRÈS APRÈS DEMAIN... LES COULEURS SE SUIVENT... LES DÉMAGOGUES AUSSI... ET L'HÉBÉTUDE RESTE LA MÊME !

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 20, le 05 septembre 2015

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Commentaires (3)

  • ORANGE AUJOURD'HUI.... BLEUE DEMAIN... JAUNE APRÈS DEMAIN... VERTE APRÈS APRÈS DEMAIN... LES COULEURS SE SUIVENT... LES DÉMAGOGUES AUSSI... ET L'HÉBÉTUDE RESTE LA MÊME !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 20, le 05 septembre 2015

  • Il est évident que, tout en éveillant les énergies "révolutionnaires de toutes les peuplades de ce Kottor-contrée, de telles crises Ordurières mais politico-sociales n’est-ce pas, comme toute dissension interne, seront 1 invite à l’agression sectaire fanatique et brutale venant de ce monde étrange et même étranger. Elles affubleront de nouveau sœur-syrie du rôle dégueulasse qu’elle a joué vs le Mont-Libanais depuis l’année 75 du siècle dernier passé dépassé et, since la défaite de la Cédraie en 08 en Mai, du rôle de sauveur prédestiné ainsi de l’ordre walïyoûlfakihiste rétrograde re-rétabli. Elles rassembleront sous la bannière en loques de cette steppe aride "exotique" centre asiatique toutes les catégories Malsaines de ce bled-pays, tant anthracites chïïtiques qu’orangées chréti(en)nes. Déjà, during la révolution Cédraie, il n’y avait pas que ce boSSféràRien changementaliste ou réformé bigaradier qui priait, ayant l’oreille collée au sol pour écouter si les sabots d’1 troupe d’ânes et de mulets fakkîhdiots menaçants approchaient. Et il n’y avait pas que les "anoblis" de pacotille sé(y)ïdes -noircis qui, en pleine "husseïnïyéhhh", proclamaient ; tout en fumant leurs Tattléééhs ; ce walïyoûlfakîh Per(s)cé leur père protecteur, yâ hassértéééh. Depuis, les cours de toutes les bourses d’ici sis Râbïyîîîh, et mêêême de Tabrîz ou d’Amérique, montaient à chaque victoire des noircis sur les 14 Sains Libanais, et tombaient à chaque défaite fakkihiste et Per(s)cée !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 41, le 05 septembre 2015

  • Les américains et leurs vassaux de l'UE ...veulent sauver leurs valets locaux ...c'est quelques part inquiétant cette ingérence dans nos affaires...

    M.V.

    07 h 21, le 05 septembre 2015

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