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Moyen Orient et Monde - Éclairage

L’ASL cherche-t-elle réellement à aider les Kurdes ?

Pour Romain Caillet, Okaidi serait un « opportuniste » et le PYD n'est pas dupe...

Pour Romain Caillet, Abdul Jabbar al-Oqaidi est un « opportuniste (...) habitué des coups de communication ». Muzaffar Salman/Reuters

La confusion semble totale : certains, comme le président turc Recep Tayyip Erdogan, annoncent l'envoi de 1 300 troupes de l'Armée syrienne libre (ASL) à Kobané pour aider les Kurdes. Mais les principaux concernés réfutent cette information. Qu'en est-il réellement ? À l'origine, c'est le colonel Abdel Jabbar al-Okaidi, commandant rebelle syrien et ancien membre de la direction de l'ASL, qui a révélé à la chaîne al-Jazira que ses troupes se rendraient à Kobané « dans les prochaines 36 heures », en passant par la Turquie.

Toutefois, tempère Romain Caillet, chercheur et consultant sur la question islamiste, « il est important de mettre l'accent sur la personnalité d'al-Okaidi. Si l'on se souvient bien, rappelle-t-il, c'est ce même colonel qui était entré dans Qousseir (en Syrie) en sauveur. Mais peu de temps après, c'est lui aussi qui a négocié la sortie des habitants avec le Hezbollah, avant que celui-ci ne prenne la ville » en été 2013. Pour rappel, ce colonel a fait défection de l'armée syrienne en 2012, avant de rejoindre l'ASL début 2012. En novembre 2013, il démissionne du Conseil militaire d'Alep, invoquant un manque d'unité au sein de la rébellion et le retrait continu de ses combattants lors de batailles cruciales.
Romain Caillet estime que ce colonel « serait plutôt un opportuniste, un habitué des coups de (communication), et je penche pour l'hypothèse selon laquelle le colonel Okaidi cherche à prendre le contrôle de la ville de Kobané ». Après tout, n'a-t-il pas assuré que Kobané, de son nom arabe Ain el-Arab, fait partie de la Syrie, et que de l'aider fait partie des responsabilités de l'ASL ? C'est en tout cas ce qu'a affirmé la journaliste Jenan Moussa sur Twitter.

 

(Lire aussi : Des peshmergas bientôt à Kobané pour aider leurs frères syriens)

Mais les Kurdes ne semblent pas dupes, pour Romain Caillet. « Et c'est pour cette raison que Saleh Muslim (un des dirigeants du Parti de l'union démocratique – PYD) a assuré qu'aucun accord n'avait été conclu à ce sujet. » De plus, « il est essentiel de se demander de quel front retirer des combattant de l'ASL pour les repositionner à Kobané ». À ce sujet d'ailleurs, le dirigeant actuel du Conseil militaire d'Alep, le général Zaher el-Saket, a également nié l'envoi de troupes à Kobané, assurant que l'opposition syrienne armée se concentrait sur le front aleppin, d'après la chaîne al-Jazira.

Une autre hypothèse serait, pour le chercheur, que la Turquie cherche à envoyer des troupes de l'ASL à Kobané et l'y armer pour qu'elle en prenne effectivement le dessus face aux jihadistes de l'État islamique (EI, ex-Daech)... ou même face aux Kurdes. Ce n'est un secret pour personne qu'Ankara cherche à tout prix à éviter d'avoir une « base » militaire kurde à sa frontière, et l'ASL « serait une bonne alternative » pour la Turquie, selon M. Caillet, d'autant plus que la communauté internationale s'est « unie » pour combattre les jihadistes de l'EI. En outre, l'armée turque aurait bombardé des positions kurdes, non pas en Turquie, comme on l'aurait pensé et comme elle l'a déjà fait à la mi-octobre, mais à... Kobané, selon un combattant kurde sur place, et dont l'accusation a été relayée par la chaîne al-Mayadeen sur son compte Twitter.

 

(Lire aussi: Les Kurdes devraient pouvoir résister à Kobané, affirment des responsables US)



En attendant, les Kurdes regagnent un peu de terrain face aux jihadistes qui, bien que mieux équipés, sont tout de même affaiblis par les raids aériens de la coalition internationale. Quitte à se demander pourquoi l'ASL enverrait des renforts maintenant, alors que la bataille de Kobané fait rage depuis plus d'un mois...
Il n'en reste pas moins que rien ne peut être expliqué ou compris si l'on ne garde pas en tête que la priorité des priorités pour Recep Tayyip Erdogan et pour la Turquie est, avant toute autre considération, la chute du régime de Bachar el-Assad...

 

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La confusion semble totale : certains, comme le président turc Recep Tayyip Erdogan, annoncent l'envoi de 1 300 troupes de l'Armée syrienne libre (ASL) à Kobané pour aider les Kurdes. Mais les principaux concernés réfutent cette information. Qu'en est-il réellement ? À l'origine, c'est le colonel Abdel Jabbar al-Okaidi, commandant rebelle syrien et ancien membre de la direction de...

commentaires (3)

En effet, l'ennemi de mon ennemi est mon ami !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

13 h 19, le 25 octobre 2014

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Commentaires (3)

  • En effet, l'ennemi de mon ennemi est mon ami !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 19, le 25 octobre 2014

  • OUI... CAR LA ROUE TOURNE... EN LEUR FAVEUR ! MAIS LE PERSE EN SAIT QUELQUE CHOSE POUR SE POURVOIR PROMPTEMENT DE LA CARTE DE BEB EL MANDEB !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 55, le 25 octobre 2014

  • asl, c'est une apellation différenre de daech/nosra/qaida/salafo/wahabite peste noire ! et al oqaidi est même allé en israel promettre le golan officiellement à israel .quand on est con on reste occicon !

    FRIK-A-FRAK

    12 h 29, le 25 octobre 2014

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