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Liban - Sécurité

Au Liban-Nord, plus rien ne va

Dans les villages frontaliers du Nord, l'expression de la convivialité et de l'unité nationale s'est accrue hier après l'assassinat de Jamal Jean Hachem par des éléments armés non identifiés.

Les habitants de Kobeyyate ont bloqué la route menant au village dès la mort du soldat Hachem. Photo Michel Hallak

Des éléments armés ont ouvert le feu hier à l'aube sur un minibus militaire dans la région de Bireh, au Akkar, tuant un jeune soldat, Jamal Jean Hachem, âgé de 19 ans, qui se trouvait à bord du véhicule en marche, avec une dizaine de militaires. Sa dépouille mortelle a été transportée à l'hôpital du Akkar-Rahal. Dans un communiqué, l'armée a déclaré le décès du soldat « né le 22 juillet 1995, à Kobeyyate-Akkar, enrôlé en juillet 2013, décoré de plusieurs insignes, félicité par le commandant en chef de l'armée, célibataire, promu à un grade supérieur à la suite de son décès ».

L'annonce de la nouvelle a provoqué la profonde colère des habitants de Kobeyyate qui ont bloqué temporairement la route menant à la place du village. Une immense tristesse s'est emparée du village, qui a décrété le deuil. Des drapeaux blancs ont été hissés entre les photos du soldat Hachem, à chaque coin de rue à Kobeyyate. Les habitants ont afflué dans le salon de l'église du village pour soutenir les parents du soldat, affligés par leur perte. Le père de Jamal Hachem, Jean, a déclaré que son fils est « mort pour tout le Liban. Je ne peux qu'être reconnaissant parce que mon fils a épargné à ses camarades un carnage ». « Mon frère était un héros » : c'est la seule phrase que la sœur de Jamal Hachem a formulée, peinant à contenir son émotion.
De son côté, le président du conseil municipal de Kobeyyate, Abdo Abdo, a appelé les politiques à « lever la couverture sur les meurtriers et à accorder à l'armée la marge d'action qui lui est vitale, à l'heure où la patrie est assassinée ».

 

(Lire aussi : Plaidoyer pour une libanisation indispensable)


Dans la tristesse partagée, l'appui à l'armée et l'attachement à la convivialité se sont encore consolidés. « Dans le Akkar, on ne fait pas la différence entre chrétiens et musulmans », a lancé un jeune homme, descendu hier dans les rues pour exprimer sa fureur contre le terrorisme.
Le blocage temporaire des routes a en effet servi à canaliser la tristesse et la colère dans de nombreux villages situés au voisinage de Kobeyyate, comme Mechte Hamoud et Menjez.
En outre, des jeunes du village de Bireh ont bloqué l'axe principal de Bireh au niveau du site de la fusillade, précisément à la bifurcation de Kherbet Daoud, afin d'exprimer leur solidarité avec l'institution militaire.
L'oraison funèbre sera donnée demain en l'église de la martyre Mora, à Kobeyyate, à 16 heures. La dépouille mortelle du soldat sera transportée à 9 heures de l'hôpital Akkar vers son village, où l'heure est à la résilience...

 

(Lire aussi : Le Hezbollah « prêt aux concessions », assure de nouveau Naïm Kassem)

 

Arrestations
L'armée a effectué une série de perquisitions dans les environs des villages de Bireh et de Kharbet Daoud, à l'issue desquelles 35 ressortissants syriens ont été arrêtés. Des barrages fixes ont été établis sur les principaux carrefours, tandis que des blindés patrouillaient les ruelles autour de la zone de l'incident.
Trois soldats ont été tués au cours des dernières semaines dans le Nord.

Le 9 octobre, c'est le soldat Milad Mohammad Issa qui avait été victime de tirs à Rihaniyé dans le Akkar. Un autre soldat avait été blessé. Deux jours plus tôt, un soldat était mort dans l'explosion d'une bombe artisanale à Tripoli (Liban-Nord). Dans la même ville, le 23 septembre, un soldat avait été tué par des miliciens ayant ouvert le feu sur une position de l'armée à Beddaoui. Deux autres soldats avaient été blessés dans l'attaque.

 

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Des éléments armés ont ouvert le feu hier à l'aube sur un minibus militaire dans la région de Bireh, au Akkar, tuant un jeune soldat, Jamal Jean Hachem, âgé de 19 ans, qui se trouvait à bord du véhicule en marche, avec une dizaine de militaires. Sa dépouille mortelle a été transportée à l'hôpital du Akkar-Rahal. Dans un communiqué, l'armée a déclaré le décès du soldat « né...

commentaires (1)

Quand les syriens occupent le Liban , il faudra s 'attendre à tout .

Sabbagha Antoine

12 h 15, le 18 octobre 2014

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Commentaires (1)

  • Quand les syriens occupent le Liban , il faudra s 'attendre à tout .

    Sabbagha Antoine

    12 h 15, le 18 octobre 2014

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