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Moyen Orient et Monde - Scrutin

Sommet européen pour tenter de briser la vague europhobe

Les élections ont été marquées par une poussée de l'extrême droite et des eurosceptiques sur le Vieux Continent, la droite conservatrice gardant toutefois le plus grand nombre d'élus au Parlement des 28.

François Hollande est arrivé hier à Bruxelles affaibli par le triomphe du Front national, devenu le premier parti du France. Laurent Dubrule / Reuters

Les chefs d'État et de gouvernement de l'UE se sont retrouvés hier soir pour répondre d'urgence à l'inquiétude exprimée dimanche lors des élections européennes, marquées par une percée des europhobes et des extrémistes.


« Le moment est venu de changer les politiques européennes », a martelé le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi. Fort de son succès aux européennes – il a fait triompher le centre gauche, refluer le populiste Beppe Grillo et neutralisé la droite de Silvio Berlusconi –, M. Renzi demande une réponse européenne rapide et veut mettre à profit le semestre de présidence de l'UE par l'Italie qui commence le 1er juillet 2014.
L'idée est de débloquer rapidement la désignation des nouveaux dirigeants des institutions de l'UE et de fixer un agenda d'actions européennes, pour la relance, l'emploi et la gestion des flux migratoires. Mais M. Renzi aura besoin de soutiens parmi ses pairs, et la chancelière allemande Angela Merkel, dont le rôle est plus que jamais central, n'est pas sur la même longueur d'onde.

 

(Repère : Les élections européennes en 6 graphiques)


De son côté, le président français François Hollande arrive à Bruxelles affaibli par le triomphe du Front national, devenu le premier parti du pays. « Je veux que l'Europe change. Elle doit entendre ce qui s'est passé en France », a lancé le président français. « Un électeur sur quatre a voté pour l'extrême droite. Oui, il y a un problème, mais pas seulement pour la France », a-t-il affirmé. Plaidant pour une UE « simple, claire, pour être efficace », le chef de l'État français a demandé qu'elle « se retire là où elle n'est pas nécessaire ».
Le Premier ministre britannique, David Cameron, a lui aussi réclamé une réforme de l'UE. « Elle est devenue trop grosse, trop autoritaire, trop intrusive », a-t-il tonné. Mis en difficulté par la victoire du parti europhobe Ukip, qui réclame la sortie du Royaume-Uni de l'UE, M. Cameron exige une limitation des interventions de l'Europe « là où elles sont nécessaires ».


La personnalité du successeur de José Manuel Barroso à la tête de la Commission déterminera la manière dont les dirigeants européens entendent répondre aux inquiétudes, voire au rejet, manifestées par les citoyens. Sa désignation doit intervenir rapidement, pendant que les forces europhobes sont encore désorganisées au Parlement européen, a estimé un responsable européen.


Le candidat du Parti populaire européen (PPE, centre droit), Jean-Claude Juncker, revendique le poste. Le PPE a obtenu 213 sièges. La seule possibilité pour atteindre la majorité absolue de 376 voix est une grande coalition avec les socialistes (191 sièges), avec l'apport probable des libéraux (64).
La chancelière allemande Angela Merkel lui a confirmé son soutien. Mais plusieurs dirigeants de droite refusent de le soutenir : le Britannique David Cameron, mais aussi des chefs de gouvernement PPE comme le Hongrois Viktor Orban et le Suédois Fredrik Reinfeldt, selon une source européenne.
Rappelons que, selon des résultats communiqués par le Parlement européen, les conservateurs du Parti populaire européen (PPE) sont en tête avec 212 sièges sur 751, contre 186 pour les socialistes. Les libéraux obtiendraient 70 eurodéputés, suivis par les Verts (55). Les quatre partis proeuropéens passent de 612 à 523 sièges.

 

(Lire aussi : Farage, europhobe et vainqueur des Européennes, lance l'opération "Brexit" de sortie de l'UE)


Quant aux différents partis europhobes, qui ne constituent pas un bloc homogène, ils compteraient au total plus de 140 députés.
Ainsi, les europhobes de l'Ukip sont arrivés largement en tête au Royaume-Uni avec un score historique de 29 % et ont obtenu 23 des 74 députés européens du pays.


En France, profitant de l'impopularité record des socialistes au pouvoir, le Front national de Marine Le Pen est devenu le premier parti avec un score historique de 24,96 %. Il décrocherait 24 sièges sur les 74 accordés à la France, un des pays fondateurs de l'UE.
Et, pour la première fois de son histoire, le parti néonazi allemand NPD va faire son entrée au Parlement européen. Crédité de quelque 300 000 voix et d'un score de 1 %, le NPD obtient un élu. Le nouveau parti antieuro AFD, qui plaide pour une dissolution de la monnaie unique, fera lui aussi son entrée au Parlement avec un score d'environ 7 %.
En Autriche, le parti d'extrême droite FPÖ, qui espère constituer un groupe avec le FN, progresserait nettement et arriverait en troisième position, avec près de 20 % des suffrages, en hausse de plus de cinq points par rapport à 2009.
Au Danemark, c'est le Parti populaire, formation anti-immigration, qui est arrivé en tête avec près de 27 % des voix et 4 des 13 sièges du pays.
Un petit parti europhobe polonais, le Congrès de la nouvelle droite (KNP), a obtenu 7,2 % des voix et pourrait envoyer quatre députés au Parlement européen. En Hongrie, le scrutin a été largement dominé par le parti conservateur Fidesz du dirigeant Viktor Orban, mais l'extrême droite ultranationaliste du Jobbik arrivait en deuxième position avec près de 15 % et trois sièges.
La forte poussée de l'extrême droite en Europe se traduit aussi par l'entrée du parti néonazi grec Aube dorée au Parlement. Crédité de 9 à 10 % des voix, il pourrait envoyer trois élus à Strasbourg.
La montée de l'extrême droite s'est faite sur fond de stabilisation de la participation à un faible niveau : 43,09 % contre 43 % en 2009, année où elle avait atteint son plus bas historique.

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Les chefs d'État et de gouvernement de l'UE se sont retrouvés hier soir pour répondre d'urgence à l'inquiétude exprimée dimanche lors des élections européennes, marquées par une percée des europhobes et des extrémistes.
« Le moment est venu de changer les politiques européennes », a martelé le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi. Fort de son succès aux européennes –...
commentaires (2)

F.Hollande le président le plus impopulaire de la Ve République, pèse rien même en Europe ! en plus le dernier gouvernement socialiste en UE est au bord de l'implosion ...après avoir fini en 3ème position aux dernières élection loin derrière Marine le Pen et l'UMP ...

M.V.

07 h 46, le 28 mai 2014

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Commentaires (2)

  • F.Hollande le président le plus impopulaire de la Ve République, pèse rien même en Europe ! en plus le dernier gouvernement socialiste en UE est au bord de l'implosion ...après avoir fini en 3ème position aux dernières élection loin derrière Marine le Pen et l'UMP ...

    M.V.

    07 h 46, le 28 mai 2014

  • QUAND LES VAGUES SE DÉFERLENT... ON NE CUEILLE PLUS DE PERLES... ET SUR LES CÔTES SE TAISENT LES MERLES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 03, le 28 mai 2014

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