Rechercher
Rechercher

À La Une - syrie

Pour Damas, la bataille de Yabroud a été la plus difficile en trois ans de guerre

L'aviation syrienne pilonne Ersal, localité frontalière dans la Békaa libanaise.

Des immeubles endommagés par les combats à Yabroud. Photo SANA

L'armée syrienne appuyée par le Hezbollah a pris le contrôle de la totalité de la ville de Yabroud, dernier bastion rebelle dans les montagnes de Qalamoun, à 75 km au nord de Damas, dimanche à l'issue d'une bataille de 48 heures, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Nous avons pris le contrôle total de la ville à 10 heures ce matin", a affirmé à l'AFP un officier, alors que dans la rue de nombreux soldats et supplétifs de l'armée gouvernementale se reposaient assis sur les trottoirs, la mine fatiguée. "Ce fut la bataille la plus difficile que nous ayons menée car les rebelles se trouvaient dans la montagne qui entoure la ville et dans les immeubles de Yabroud. Il a fallu d'abord s'occuper des collines puis samedi nous sommes entrés par l'est de la ville jusqu'au centre sportif, et aujourd'hui nous avons fini le travail", a-t-il précisé.

Sur la chaussée se trouvent de nombreux câbles d'électricité coupés et certains immeubles portent les traces des violents combats.

La prise de ce dernier bastion rebelle près de la frontière libanaise permettra de bloquer toute infiltration rebelle vers le Liban, en particulier vers la ville sunnite de Ersal (dans la Békaa) qui soutient la rébellion.

"Nos braves forces armées contrôlent entièrement la ville de Yabroud, dans la province de Damas, et fouillent la ville pour en retirer les engins explosifs posés par les terroristes", a annoncé la télévision d'Etat, en référence aux rebelles. Elle a affirmé que l'armée pourchassait les combattants entre le village de Flita en Syrie et la ville libanaise de Ersal.

L'armée va maintenant fermer complètement les routes qui permettaient l'acheminement des renforts à l'opposition à travers la frontière libanaise, a indiqué une source de sécurité à Damas.

"Un coup fatal pour les terroristes"
"L'armée syrienne a rétabli la sécurité et la stabilité dans Yabroud et ses environs, après avoir anéanti un grand nombre de terroristes", a de son côté indiqué l'armée dans un communiqué lu à la télévision. "Ce nouvel exploit qui complète les succès remportés par l'armée dans la région du Qalamoun (..) sécurise les régions frontalières avec le Liban et coupe les routes de renforts" pour les rebelles, affirme le communiqué. "Il renforce également la sécurité de la route internationale entre le sud et le centre" du pays, selon le texte. "Anéantir le terrorisme à Qalamoun est un coup fatal pour les terroristes", ajoute-t-il en assurant vouloir pourchasser les terroristes pour (...) rétablir la sécurité sur chaque pouce de notre patrie".

 

Pour le Hezbollah, cette prise est cruciale car selon le mouvement chiite armé, c'est de Yabroud que sont venues les voitures piégées utilisées dans les attentats meurtriers qui ont secoué ses bastions au Liban ces derniers mois.

Des sources de l'opposition ont indiqué que les civils et les militants avaient fui la ville en direction de la frontière libanaise dans la nuit, avant la chute de Yabroud. Une source de sécurité a dans ce contexte affirmé dimanche à la chaîne LBC qu'un grand nombre de combattants syriens ont fui dans la nuit vers les jurd de Ersal. Ces informations ont néanmoins été démenties par la municipalité de la ville. Au moins quatre tués et une vingtaine de blessés ont en outre été transportés dimanche de Yabroud à un hôpital de Ersal, toujours selon les médias libanais.

L'aviation syrienne a parallèlement mené au moins quatre raids sur les jurd de Ersal, visant les combattants de l'opposition. Ces raids ont fait au moins un tué et plusieurs blessés, selon l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).

 

Appel à armer les rebelles
La perte de Yabroud est un coup dur pour la rébellion, gangrenée par les groupes jihadistes, alors que le régime est passé ces derniers mois à l'offensive.

"Yabroud est à moins de 10 km de l'autoroute Damas-Homs, elle représente une menace pour la sécurité de cet axe", expliquait récemment le géographe Fabrice Balanche, expert de la Syrie. De plus, les rebelles lançaient depuis cette ville "des offensives sur les localités" pro-régime et menaçaient même Damas par le nord, ajoutait-il. "En reprenant Yabroud, l'armée se prépare à fermer complètement la frontière libanaise, la base de Ersal n'aura plus de raison d'être, ce qui soulagera le Hezbollah", déclarait-il. Selon lui, le régime "pourra ainsi se concentrer sur la défense au sud de Damas, régulièrement menacé par des offensives" rebelles.

Samedi, trois ans jour pour jour après le début de la révolte en Syrie, le chef de l'opposition Ahmad Jarba a appelé la communauté internationale à "donner les moyens" aux rebelles "de se battre contre Assad et contre les jihadistes qu'il a tout fait pour attirer", en référence aux armes que ne cesse de réclamer l'opposition aux Occidentaux.

Le conflit en Syrie est né d'une contestation populaire pacifique lancée le 15 mars 2011, qui s'est militarisée face à l'impitoyable répression, jusqu'à devenir une guerre totale. Trois ans de violences ont coûté la vie à plus de 146.000 personnes selon une ONG syrienne, ont contraint selon l'ONU plus de neuf millions de personnes à fuir leur foyer et ont détruit le pays, plongé dans une crise humanitaire majeure dans laquelle les enfants sont en première ligne.

 

Brahimi en Iran
Les organisations humanitaires ont réclamé l'application d'une résolution votée en février par le Conseil de sécurité de l'ONU, qui appelle les parties en conflit à autoriser un accès de l'aide humanitaire à tout le pays.

Fort notamment de ses derniers succès sur le terrain, le président Bachar el-Assad, dont la famille tient le pouvoir depuis plus de 40 ans, n'est aucunement prêt à lâcher le pouvoir. Le Parlement a voté jeudi une loi ouvrant la voie à sa réélection, en excluant de facto de la prochaine présidentielle l'opposition en exil qui exige principalement un départ du président. M. Assad, dont le deuxième septennat expire le 17 juillet, n'a pas encore officiellement annoncé son intention de briguer un troisième mandat mais il a affirmé en janvier à l'AFP qu'il y avait de "fortes chances" qu'il le fasse.

L'organisation de cette présidentielle en plein conflit a été dénoncée par le médiateur international Lakhdar Brahimi, pour qui elle torpille les négociations de paix entre régime et opposition,aujourd'hui suspendues après deux sessions infructueuses à Genève. M. Brahimi, critiqué par Damas pour ses déclarations, est attendu dimanche en Iran, l'un des rares alliés du régime Assad, pour un entretien avec le président Hassan Rohani.

 

Lire aussi
Fragilisé par la crise syrienne, le Liban reste plongé dans ses divisions
, l’éclairage de Scarlett Haddad

Liban : treize morts en 48 heures dans la flambée de violences à Tripoli

La Syrie entre dans sa quatrième année de conflit, sans espoir d'une issue

Les enfants, victimes du conflit qui s'éternise en Syrie

À Homs, la campagne présidentielle d'Assad a démarré

L'armée syrienne appuyée par le Hezbollah a pris le contrôle de la totalité de la ville de Yabroud, dernier bastion rebelle dans les montagnes de Qalamoun, à 75 km au nord de Damas, dimanche à l'issue d'une bataille de 48 heures, a constaté un journaliste de l'AFP. "Nous avons pris le contrôle total de la ville à 10 heures ce matin", a affirmé à l'AFP un officier, alors que dans la rue...

commentaires (10)

L'OURS AYANT AVALÉ UN TRÈS GROS "OS" LES CHOSES RISQUENT DE BIFURQUER À MOYENNE ÉCHÉANCE... ET... RIRA BIEN QUI RIRA LE DERNIER... QUI QU'IL SOIT CE DERNIER... LE RÉGIME OU LE PEUPLE SYRIEN ! C'EST LA RÈGLE DU JEU...

LA LIBRE EXPRESSION

22 h 13, le 17 mars 2014

Tous les commentaires

Commentaires (10)

  • L'OURS AYANT AVALÉ UN TRÈS GROS "OS" LES CHOSES RISQUENT DE BIFURQUER À MOYENNE ÉCHÉANCE... ET... RIRA BIEN QUI RIRA LE DERNIER... QUI QU'IL SOIT CE DERNIER... LE RÉGIME OU LE PEUPLE SYRIEN ! C'EST LA RÈGLE DU JEU...

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 13, le 17 mars 2014

  • Un proverbe bien français dit bien : toute peine mérite bien un salaire . Je suis content que les choses se soient passées comme ça et content qu'elles ne se soient pas passer autrement. Le combat est rude et périlleux et cela ne fait qu'ajouter à la bravoure des résistants , je leur serai toute ma vie redevable d'aller au charbon nous débarrasser d'une racaille que personne au monde en veut , même chez les proches parents de ces derniers , quitte à passer pour le dernier des idiots , mais en revanche je vais paraphraser Corneille Pierre qui dit : jamais un envieux ne pardonne au mérite .

    FRIK-A-FRAK

    19 h 04, le 16 mars 2014

  • IL A LE FEU VERT DES PUISSANCES OCCULTES : MASTODONTO-ÉLÉPHANTEAUNIENNES... ET OURSO-LOUPO-HYYÉNIENNES... POUR NETTOYER... RESTONS À L'ÉCOUTE POUR ENTENDRE ET VOIR APRÈS LA FIN DE TOUT LE NETTOYAGE : LE(S) PRIX !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 43, le 16 mars 2014

  • Une guerre sans merci dans des pays arabes de plus en plus affaiblis face au vrai ennemi .

    Sabbagha Antoine

    16 h 17, le 16 mars 2014

  • (suite 2 et fin) Encore une fois, il n’y a que les crétins illuminés pour adhérer à ces conneries. Et ils mélangent tout et n’importe quoi : la cause palestinienne, la protection du boucher de Damas, la pseudo résistance contre Israël, la sécurité du Liban... Et ils ont tout faux ! Les palestiniens ont foutu la merde chez nous, nous ne leur devons rien, qu’ils se démerdent avec leurs bourreaux. Le régime assassin de Damas a grandement participé à l’effondrement du Liban, nous ne lui devons absolument rien, bien au contraire. Israël entrera comme dans du beurre au Liban le jour où il le décidera, Hezb ou pas. A cause de la bêtise et de l’irresponsabilité des mercenaires du Hezbollah, le Liban ne s’est jamais retrouvé autant en posture d’insécurité qu’aujourd’hui. Honte éternelle à ces sots fanatiques, les mêmes qui vénèrent la politique du goulag, qui ne voient pas plus loin que le bout de leur poing et de leur mitraillette sur fond jaune nauséabond.

    Robert Malek

    15 h 58, le 16 mars 2014

  • (suite 1) Ce qui nous importe, nous vrais Libanais, c'est le Liban. Mais il est des traîtres libanais qui obéissent au doigt et à l'œil aux maîtres du mal et de la barbarie, qui jubilent, crient victoire et font la fête au fur et à mesure que le sang qui coule en Syrie renforce les risques d’explosion au Liban. Tout ce que je peux souhaiter à ces idiots-nés, c’est qu’il ne leur arrive jamais ce que le boucher de Damas a fait subir à son propre peuple : ordonner à ses mercenaires et à ses soldats de violer leurs femmes devant toutes leurs familles, de violer leurs filles devant leurs parents, de sommer les jeunes hommes de violer leurs soeurs devant leurs parents et décapiter sur place ceux qui refusent de le faire. C’est ce que les imbéciles heureux appellent victoire ! Ceux qu’on appelle à tort les rebelles, mais qui sont en fait de vrais terroristes venus de pays arriérés, ont commis des exactions aussi condamnables. C’est à qui mieux mieux dans la course à la bêtise, la bestialité et l’irresponsabilité. Le Hezbollah, notre cancer national, est envoyé chez l’ennemi pour nous sauver, paraît-il !

    Robert Malek

    15 h 57, le 16 mars 2014

  • On ne répètera jamais assez ce que les mononeuronaux, qui ne voient pas plus loin que le bout de leur poing et de leur mitraillette sur fond jaune nauséabond, ne veulent pas voir tant ils sont aveuglés par leur fanatisme et leur endoctrinement obscur. Et pourtant c'est si simple à comprendre pour le commun des mortels. Il y a trois ans, le peuple syrien a commencé à manifester pacifiquement contre la dictature de ses dirigeants. Il n’y a que les crétins pour nier cette réalité. Pour ne pas faillir à leur honneur et à leurs statuts de despotes, pris de panique par la volonté de la rue, les nazis du régime syrien ont sauvagement réprimé dans le sang ce soulèvement pacifique. C'est vrai qu'il ne fallait pas s'attendre à une réaction normale et humaine (écouter le peuple, analyser, faire des réformes...) de la part d'un dictateur dont le propre est de museler son peuple. Au contraire, il ordonne à ses milices barbares et son armée d'annihiler et de briser son peuple en punissant ceux qui soutiennent la révolution. Pour un régime qui assassine depuis plus de 40 ans, fort d'une armée lâche et soumise et de mercenaires voués corps et âmes au diable, anéantir par le crime est un jeu d'enfant. Et c'est bien un jeu inhumain et macabre auquel ils se sont adonnés. Le soulèvement a rapidement perdu son statut de révolution et la guerre s'est enracinée dans un pays dont le régime a meurtri et pillé le Liban pendant des décennies.

    Robert Malek

    15 h 57, le 16 mars 2014

  • Malins les baassistes assadiste criminels du nouveau monde, au lieu d'encercler la ville et de neutraliser les terroristes, ils les ont chassés vers le Liban....avec la complicité naïve de ces pauvres jeunes du hezbollah... Voilà maintenant coûte que coûte il faut que la bataille se transporte au Liban pour permettre à Assad de respirer...et d'exporter son venin... Quelle idiotie et quelle naïveté , d'être libanais et aller mourir pour Assad! Le hezbollah a maintenant une occasion pour se retirer de la tragédie syrienne en prétextant avoir déjà rendu service, mais cette demande il faut qu elle soit populaire car les chefs n'ont et n'auront plus le courage de prendre une telle décision, il faut une révolte au sein du hezbollah, si le hezbollah ne déclare pas son retrait il se condamne lui même à une fin sanguinaire...et les autres libanais ne pourront jamais les couvrir ou être encore un peu solidaire cette fois ci... Le problème du hezbollah c'est qu il se croit invincible...et son orgueil va le tuer...ET C EST SOUVENT LE DESTIN DE CE GENRE DE GROUPUSCULES...

    CBG

    14 h 16, le 16 mars 2014

  • Les mercenaires du hezbollah , supplétifs de l'armée syrienne de la dynastie des Assad ... qui d'ailleurs pendant 30 ans...!! a ravagé notre pays sous un/des prétextes ou un autre ...une fois pyromane et une/des fois pompiers...et maintenant voilà ,que nous allons encore subir l'effet boomerang hezbollah anxiogène...Hélas , sponsoriser par les mêmes... !

    M.V.

    12 h 54, le 16 mars 2014

  • Au préfet Molé , Napoléon disait détester les déclarations d'impuissance qui ne sont que le fantôme des humbles et le refuge des poltrons . Et on doit à ce grand conquérant la fameuse phrase : Impossible n'est pas français . Je reprend à mon compte cette citation et je dis aux poltrons , impossible n'est pas LIBANAIS résistant . Un grand bravo à ces jeunes de chez nous qui sont morts pour la patrie , libre , laique et indépendante qui a su briser les os de l'architecture du complot sioniste allié aux salafowahabites venu de binsaoudie . Ces martyrs ne meurent JAMAIS pour rien , NON! JAMAIS .Les autres , mercenaires et traitres à ces principes s'évanouissent dans la pénombre .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 49, le 16 mars 2014

Retour en haut