La crise syrienne entre désormais dans sa quatrième année et rien n'indique qu'elle est sur le point de s'achever. Le constat est d'autant plus triste que chaque jour a son lot de victimes, sans parler de la tragédie que vivent au quotidien les millions de réfugiés, en Syrie même et dans les pays voisins. Pourtant, si on veut faire un rapide bilan de cette crise, on ne peut pas ignorer le fait qu'en ces derniers mois beaucoup de développements se sont produits. Tout d'abord, il n'est désormais plus question d'une intervention militaire étrangère en Syrie. Au contraire, depuis que les États-Unis ont renoncé à lancer des frappes aériennes contre le régime syrien, la plupart des pays voisins cherchent les moyens de fermer leurs frontières aux combattants de l'opposition, pour ne pas être atteints par le feu syrien. S'il est vrai que le processus de négociation de Genève est actuellement en panne, sans aucun nouveau rendez-vous fixé, la possibilité pour les combattants de l'opposition de renverser le régime syrien est en train de s'amenuiser. La première tentative sérieuse, menée sur l'impulsion du Qatar, a échoué à Qousseir et la suivante, menée à partir de la Ghouta sur l'impulsion de l'émir Bandar ben Sultan, a aussi échoué. Au contraire, les forces du régime sont en train de marquer des points à Yabroud, à Alep et autour du Krak des Chevaliers dans la province de Homs. Selon des sources proches du régime syrien, ce dernier s'est fixé comme objectif de reprendre le contrôle des grandes villes d'ici à juillet, pour permettre à Bachar el-Assad de briguer un troisième mandat en position de force. D'ailleurs, après s'être fixé pour objectif la chute du régime syrien, les parrains de l'opposition ne parlent plus aujourd'hui que d'empêcher Assad de se présenter à l'élection présidentielle. C'est dire que les ambitions ont été largement revues à la baisse.
Au même moment, des changements politiques sont en train de se produire autour de la Syrie, qui devraient modifier l'ensemble de l'équation régionale. Le Qatar, par exemple, jusque-là un des plus actifs parrains de l'opposition syrienne, est en train d'amorcer un virage politique. Même si des sources libanaises autorisées tiennent à affirmer que la contribution du Qatar à la libération des religieuses de Maaloula n'avait absolument pas pour objectif d'ouvrir un nouveau dialogue avec le régime syrien après trois ans de rupture totale, des sources diplomatiques arabes confirment l'ouverture de l'émir Tamim en direction de l'Iran, ainsi que l'envoi d'émissaires auprès du Hezbollah pour tâter le terrain. Même chose du côté de la Turquie qui, après avoir été l'un des plus farouches ennemis du régime syrien, cherche aujourd'hui à prendre ses distances et consolide ses relations avec l'Iran. De son côté, l'Irak, qui a depuis le début déclaré son appui au régime syrien, mène aujourd'hui une guerre ouverte contre les cellules d'el-Qaëda, avec l'appui des États-Unis et de l'ONU, tout en accusant ouvertement l'Arabie et le Qatar de soutenir le terrorisme. Enfin, la Jordanie sur laquelle misaient l'opposition et ses parrains, notamment en raison de l'ouverture de camps d'entraînements sur son territoire pour des combattants qui seraient envoyés en Syrie, tient désormais un langage plus mesuré, soucieuse de ne pas intervenir dans le dossier syrien. Cette attitude intervient d'ailleurs au moment où les efforts de l'Arabie saoudite d'inclure le royaume hachémite et le royaume marocain au Conseil de coopération du Golfe ont échoué à cause du refus du sultanat d'Oman. Lequel sultanat se démarque de plus en plus de l'Arabie et renforce ses relations avec l'Iran, qui a lui-même renoué le dialogue avec les États-Unis... Certes, la Jordanie continue de laisser passer les combattants de l'opposition entraînés et armés vers la Syrie, mais les sources diplomatiques arabes précitées commencent à mettre en doute le sérieux des informations sur une large attaque contre Damas et ses environs par la frontière jordanienne et Deraa. À la quatrième année du conflit syrien, les chances d'un renversement des rapports de force sur le terrain s'amenuisent. Même si cela ne signifie pas que le régime est sur le point de remporter la guerre. De larges portions de territoire restent hors de son contrôle et la multitude des combattants bien équipés ne permet pas une fin rapide du conflit. Les parties impliquées dans la guerre en Syrie attendent d'ailleurs la prochaine visite du président américain en Arabie saoudite pour voir si elle va entraîner une recrudescence de la violence ou au contraire pousser Riyad à s'impliquer plus profondément dans la guerre contre le terrorisme.
Toutes ces données montrent que chacun des voisins de la Syrie est en train de prendre les mesures nécessaires pour se protéger, sauf le Liban, dont la classe politique est plongée dans l'exploration de toutes les subtilités linguistiques autour de la résistance, de la souveraineté et de l'État, sans songer à sauver un gouvernement qui a déjà eu beaucoup de mal à naître. Pourtant, le Liban est aujourd'hui le pays le plus fragilisé par la crise syrienne, d'abord à cause du nombre élevé de réfugiés syriens sur son territoire et ensuite à cause de la possibilité de refuge qu'il offre, en raison de ses longues frontières communes avec la Syrie, aux combattants de l'opposition. Face à une telle menace, il serait bon de sortir des petites considérations politiciennes et de commencer à songer à régler les problèmes sérieux qui se posent.
Liban - Éclairage
Fragilisé par la crise syrienne, le Liban reste plongé dans ses divisions
OLJ / Par Scarlett HADDAD, le 15 mars 2014 à 01h13
commentaires (7)
Surtout que cette guerre civile, rien n'indique qu'elle va s'éterniser. C'est d'autant + triste que chaque jour a son lot de victimes de ce régime, sans parler de la tragédie que vivent les réfugiés en Syrie et dans le voisinage. Pourtant, si on veut faire un rapide, mahééék, bilan de cette guerre civile, on ne peut pas ignorer le fait que moult choooses ont changé. First, malgré que les États-Unis ont renoncé momentanément à lancer des frappes contre ce bääSSyrien, les pays ouvrent de + en + leurs frontières aux Sains syriens afin de l'affaiblir le + possible en attendant d'en finir avec lui grâce au feu Ravageur américain. Tant il est vrai qu'avec ce processus de Genève qui est d'office en échec, l'évidence pour les Révolutionnaires de renverser ce régime bääSSdiot est certaine. La tentative, menée sur l'impulsion du Qatar à Qoussaïr, a mouillé jusqu'au turban les fakkihistes indigènes d'ici. Et la suivante, menée from la Ghoûta sur ordre de l'émir Bandar ben Sultan, a permis de les enfoncer jusqu'aux oreilles. Ces bääSSyriens sont en train de s'affaiblir au fil des jours. Selon encore des "souuurces", l'aSSadique n'a plus d'autre objectif que de sauver sa peau, et supplie qu'on lui permette de se présenter à l'élection croyant que la présidence pourrait lui procure une certaine immunité, yâ hassértéééh ! C'est dire que les ambitions ont été largement revues à la baisse.
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
16 h 06, le 15 mars 2014