Piloté par Tonton Salam, le laboratoire libanais carbure à pleins gaz et l'on est prié d'attendre religieusement la formule magique qui s'apprête à éclore. Certes, le Tam-tam de Mousseitbé n'en est toujours pas au stade « coucou, la voilà ! », mais il s'active, le brave homme.
L'invention promet en tout cas d'être lumineuse : au gré des tiraillements et des gnons dans les gencives des uns et des autres, la guirlande ministérielle finira par compter comme d'habitude un trenteron d'ahuris au rire épais, avec leurs salaires, leurs gardes du corps et leurs frais de bouche.
Pour le reste, pas besoin que les cobayes sachent lire et écrire, dans la mesure où ils serviront de potiches en Conseil des ministres : au nom de la future stabilité promise, il sera interdit de moufter, interdit de voter, interdit de claquer la porte. Juste quelques petits couinements çà et là, afin que chacun des souriceaux ministériels puisse établir son territoire et plastronner devant les caméras. Normalement, ils devront être au mieux des intermittents du neurone, au pire des demeurés à l'état brut pour accepter ce boulot, mais les candidats vont certainement se bousculer au portillon pour quémander le poste. Au nom du « sacrifice pour le Liban », clameront-ils en se retenant de pouffer.
À l'heure actuelle, les Libanais sont là, béats et godiches, haletant de savoir : un, si les prochains ministres du Hezbollah seront rasés de près, cravatés ou mal fagotés; deux, si le Tondu de Meerab va se trémousser face au numéro de lèche que lui administre assidûment le courant du Futur ; trois, si Orangina se contentera de 28 portefeuilles seulement, sur les trente à pourvoir ; quatre et der, si Istiz Nabeuh va encore se goinfrer de ministères juteux, façon tiroir-caisse et machine à sous.
D'ailleurs à bien regarder les revendications des différents blocs, il y aura au moins une demi-douzaine de ministres des Finances dans la nouvelle équipe. Pour un pays endetté, décavé et sans le sou, ça ne sera que justice. Miam, miam !
gabynasr@lorientlejour.com
LE BON DÉBARRAS DE TOUS LES ABRUTIS EST DE RIGUEUR !
11 h 14, le 31 janvier 2014