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À La Une - Ces jeunes Libanais de la diaspora qui font parler d'eux

Hadi el-Khoury, un Libanais engagé dans la cybersécurité

S'il est installé en France, le jeune expatrié œuvre à mettre son expertise au service du Liban.

L'ingénieur et entrepreneur libanais, Hadi el-Khoury.

Epoux, père, ingénieur, entrepreneur, activiste... A 35 ans, Hadi el-Khoury porte beaucoup de casquettes. Aujourd'hui chef d'entreprise spécialisé dans le conseil en sécurité des systèmes d'information et cofondateur du chapitre français de l’ISSA (Information Systems Security Association), une des plus grosses associations de cybersécurité dans le monde, le jeune Libanais s'emploie à percer dans le milieu.


Hadi el-Khoury est originaire du village de Andket, au Akkar. Après des études scolaires au Collège Notre-Dame de Jamhour et universitaires à la Faculté d'Ingénierie à l'Université Saint-Joseph (Esib), le jeune diplômé quitte, en 2000, son pays natal pour la France. Ingénieur en télécommunications, il se spécialise dans la sécurité des systèmes d'information. Et c'est dans la Ville lumière qu'il lance sa carrière.

 

Après trois ans d'expérience dans une startup française en tant que consultant en gestion de la sécurité informatique, le Libanais rejoint Thales, un groupe spécialisé dans la défense et les technologies de l'information. Il y est chargé de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA).

"Quand je suis parti me spécialiser en France, on m’a fait très vite comprendre qu'en tant que Libanais, je pouvais éventuellement étudier la sécurité informatique, mais pas travailler dans ce domaine", se rappelle le jeune ingénieur. "Mais je suis du genre à d'autant plus m'entêter qu'on me dit +non+, poursuit-il. Je me suis donc accroché et j’ai réussi, en tant que Libanais, à faire partie du groupe Thales alors que je n’étais pas encore naturalisé français." 

 

 

Garder le lien avec le Liban

Fort de dix ans d'expérience, mû par une envie d'indépendance, Hadi el-Khoury décide ensuite de se lancer dans l'entreprenariat. "J’ai créé O’service2, une entreprise française au sein de laquelle j’exerce mon activité de conseil en sécurité et plus largement dans l’usage des nouvelles technologies au service des métiers", explique le jeune ingénieur.   

 

(Pour mémoire : Stratégie : Quand marketing et sécurité convergent, par Hadi el-Khoury (réservé aux abonnés)) 

 

Outre son activité professionnelle, Hadi el-Khoury est engagé dans des activités de nature associative que ce soit au service de son pays natal ou de son pays d'accueil. Aujourd'hui, il est vice-président de l’Association Franco-Libanaise des Professionnels de l’Informatique (AFPI) qui se veut un trait d’union entre la France et le Liban ainsi que d'autres pays arabes dans le but de valoriser le savoir faire libanais dans le monde de la technologie. "Je veux garder un lien avec le Liban et mettre l'expertise technologique au profit des entreprises libanaises", assure-t-il. 


A Paris, le jeune Libanais oeuvre pour que le chapitre français de l'ISSA (cofondé avec trois autres trentenaires) se démarque aussi. Depuis son lancement officiel en juin 2012, l'association organise une fois par mois une rencontre, baptisée #SecurityTuesday, afin de réunir des professionnels de différentes disciplines autour d’une réflexion commune. "Car les valeurs de l'ISSA France sont l’interdisciplinarité, le partage et la convivialité", explique M. el-Khoury.



Hadi el-Khoury, membre fondateur de l'ISSA France.

 

 

A l'occasion du mois européen de la cybersécurité, organisé en octobre prochain par l'Enisa (European Network and Information Security Agency), l'ISSA France a décidé de faire en sorte que sa participation se démarque et soit utile. L'association a lancé dans ce but une campagne de crowdfunding (financement participatif) pour financer un spot de sensibilisation pédagogique du grand public aux questions relatives à la  sécurité numérique. "Nous avons constaté que les professionnels savent se sensibiliser entre eux. Par contre, il y a un vrai souci de communication avec les citoyens ordinaires qui, pour la plupart, ne se sentent pas impliqués ou concernés", indique Hadi el-Khoury.

 

(Pour mémoire : Les banques libanaises prennent-elles la réelle mesure de la cyber-menace ? co-écrit par Hadi el-Khoury)

 

Selon lui, beaucoup de gens ne sont même pas conscients de la cyber-menace. 

"Le citoyen (ordinaire) croit ne pas subir d’attaque car il n’est pas une cible. Mais il oublie deux choses : la première est que les attaques de masse ne font pas la distinction entre une cible et une non cible et que, par conséquent, tout le monde peut être atteint. La deuxième est qu'on peut être une cible tremplin et servir à attaquer quelqu'un d'autre", explique M. el-Khoury. Et de poursuivre : "D'où l’importance de cette approche pédagogique pour que le citoyen apprenne à se poser les bonnes questions afin de se protéger et protéger son entourage des attaques informatiques".


 

Assumer son identité

Si le jeune homme est bien installé en France, il garde le Liban en tête et dans son coeur. Hadi el-Khoury est le concepteur de l'application Keefak pour l’apprentissage de l’arabe libanais à partir du français, de l’anglais, de l'espagnol et du portugais. Pour ce projet, il a été aidé par trois professionnels du monde informatique des smartphones et un spécialiste du parler arabe libanais, Antoine Fleyfel. 

 

(Pour mémoire: Parler l’arabe libanais grâce aux smartphones (réservé aux abonnés))

 

Autre initiative signée Hadi el-Khoury,  takesecurityback.com, un blog lancé en janvier 2013 visant à sensibiliser aux questions de sécurité et de sûreté.

 

 

A travers plusieurs initiatives, Hadi el-Khoury met son savoir au service du Liban.

 

 

Son attachement au pays concerne aussi sa vie privée, de sa petite fille, baptisée Youmna, à son refus et à celui de son épouse de franciser leur nom quand ils ont été naturalisés français. "Celui qui gomme son identité va à un certain moment en souffrir beaucoup plus que celui qui se bat pour la faire valoir", estime M. el-Khoury, qui rejette également tout hermétisme à la culture de son pays d'accueil. "Je pars du principe que le Libanais qui quitte son pays natal et s’expatrie a tout à gagner en s’enrichissant de la culture des autres, indique-t-il. Se ghettoïser ne sert à rien et n’est pas la seule façon de préserver ses us et coutumes. Au contraire, en s’ouvrant on peut les partager."

 

Le Liban, Hadi el-Khoury le voit aujourd'hui de manière beaucoup moins pessimiste que lorsqu'il y vivait. "Quand on prend du recul, on comprend la valeur de ce qu'on a, en arrêtant de se concentrer sur ses aspects négatifs", dit-il.

Ainsi, le jeune homme n'a pas perdu espoir de rentrer au pays. "Je reviendrai au Liban le jour où je m'y sentirai vraiment utile, assure-t-il. Cela pourrait être à travers un projet d'envergure (dans le domaine de la cybersécurité) qui me permettrait de servir mon pays et mes concitoyens."


 

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A mon ami Francois Kahn. Interessant a savoir

Georges Hayek

18 h 58, le 27 août 2013

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  • A mon ami Francois Kahn. Interessant a savoir

    Georges Hayek

    18 h 58, le 27 août 2013

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