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Des vidéos qui peuvent sauver des vies

Couvrir la guerre qui sévit en Syrie depuis plus de deux ans est devenu l’un des métiers les plus dangereux de la planète. Non seulement le journaliste est exposé aux dangers des combats, mais il risque également d’être la cible d’enlèvements politiques ou crapuleux de la part des milices prorégime ou des rebelles.
Depuis mars 2011, 24 journalistes – dont de nombreux Syriens – ont été tués sur le terrain, selon Reporters sans frontières (RSF), dont six depuis le début de l’année. Sept autres sont portés disparus, dont certains depuis de longs mois...


C’est dans ce contexte inquiétant que le Centre SKeyes pour la liberté de la presse et de la culture a lancé son Guide de survie, destiné aux reporters et aux journalistes citoyens en mission dans des zones de conflit. Le guide, présenté sous la forme de 14 courtes vidéos animées, est le premier du genre, selon l’ONG libanaise. Disponibles en anglais et en arabe, ces clips offrent des conseils pratiques pour assurer la sécurité physique, mais aussi informatique, des journalistes en zone de conflit.

 

 


« L’idée est née à partir de nos contacts avec des journalistes citoyens et des pigistes en Syrie, dont la plupart n’ont pas – ou très peu – d’expérience sur le terrain », explique à L’Orient-Le Jour Ayman Mehanna, directeur du centre SKeyes. « Beaucoup de journalistes qui se rendent en Syrie n’ont également pas le temps de suivre de longues formations ou lire de grands manuels sur la sécurité en zone de guerre, ajoute-t-il. Les vidéos produites par SKeyes viennent donc combler ce vide. »


Que faire en cas d’échange de tirs ? Comment protéger ses sources ? Comment agir en cas de tirs de gaz lacrymogènes ? Quelles sont les principales méthodes de secours à connaître? Comment protéger son ordinateur des attaques informatiques ?
Comment sécuriser sa connexion Internet ? Le Guide de survie tente de répondre à toutes ces questions.

 

 

 


« Ce manuel ne remplace en aucun cas les formations de sensibilisation sur la sécurité des journalistes en zones de conflit, tient toutefois à préciser M. Mehanna. Nous avons uniquement voulu offrir un format pratique et accessible dont les journalistes et activistes sur le terrain peuvent se servir. »


Pour réaliser son Guide, SKeyes a fait appel à trois ONG reconnues internationalement : la Croix-Rouge libanaise pour la sécurité physique, le Centre mondial pour le journalisme et la démocratie (GCJD) pour l’éthique journalistique et l’Institut national démocratique (NDI) pour la cybersécurité. Le projet a été financé grâce à la collaboration de la Fondation nationale pour la démocratie (NED), une ONG à but non lucratif fondée en 1983 aux États-Unis et dont l’objectif déclaré est le renforcement des institutions démocratiques à travers le monde.

 

 


La question de la cybersécurité est désormais devenue une priorité pour les journalistes à travers le monde, l’Internet étant devenu un nouveau front de guerre. « La cybersurveillance est au centre de l’actualité », affirme Ayman Mehanna, en référence à l’affaire Snowden qui a révélé l’ampleur du programme d’espionnage mis en place par les États-Unis. « De plus en plus de gouvernements ont recours à des programmes de surveillance informatique pour espionner les communications sur Internet », ajoute-t-il. « En Syrie, par exemple, les ordinateurs de tous les journalistes – détenteurs de visa ou pas – sont inspectés par la police, poursuit M. Mehanna. Le cryptage des informations est donc très important car, sans la protection des sources et des données, c’est la crédibilité de la presse qui est en danger. »

 

 


Le Guide de survie pour journalistes s’inscrit dans la nouvelle politique de SKeyes qui vise à transmettre des messages par la voie de courtes vidéos diffusées sur le Web. En 2012, le centre avait lancé « Mamnou3 ! », une série satirique décrivant la vie quotidienne au bureau de censure de la Sûreté générale libanaise. En février 2013, SKeyes et L’Orient-Le Jour, soutenus par l’ambassade du Canada, ont lancé le projet « Le poids d’une voix » qui sondait les attentes des électeurs libanais en vue des législatives peu avant leur report.

 

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