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À La Une - Le chiffre de la semaine

300.000 euros : Les vins de l'Elysée se vendent vite et bien

Au premier jour de la vente aux enchères, "le monde entier était là".

Un coffret de bouteilles de Cognac, parmi les 1.200 bouteilles issues de la cave du palais de l’Elysée, proposée à la vente lors des enchères qui ont débuté jeudi dans le Hall Drout. AFP/ ERIC FEFERBERG

La présidence française, en quête de ressources financières, a mis aux enchères jeudi 10% des 12.000 bouteilles de sa cave, espérant des envolées des prix avec des crus rares, dans une démarche inédite.

 

Le premier jour de la vente d'une partie des bouteilles de la cave de l'Elysée a dépassé les estimations, rapportant 295.663 euros, avec notamment deux Petrus 1990 adjugés à 5.500 et 5.800 euros.

La vente, qui avait lieu à Drouot, la plus célèbre des salles d'enchères en France, a d'abord été perturbée par des manifestants opposés au mariage homosexuel, qui ont scandé: "On veut du boulot, pas du mariage homo". Puis elle s'est déroulée dans une ambiance détendue.

 

La commissaire-priseur Ghislaine Kapandji a jugé que la première partie de la vente avait été "formidable". "Le monde entier était là, la Chine, le Japon, les Etats-Unis et aussi la France", a-t-elle déclaré. Les tarifs sont "bien au-delà des prix habituels", a souligné la commissaire-priseur, "et c'est bien dû au fait que ça vienne de l'Elysée".

 

Fan Dongxing, un Chinois de Shanghai, importateur de vins français, a raflé de nombreux lots. Dès le début des enchères, il s'est distingué en achetant la moitié des bouteilles de Cognac en vente. C'est aussi lui qui a conclu la vente en s'emparant notamment de l'une des deux bouteilles de Petrus 1990, renchérissant jusqu'à 5.800 euros (hors frais), ce qui en fait le flacon le plus cher de la vente.

"Je suis très heureux", a-t-il déclaré aux nombreux médias. "Les Chinois aiment beaucoup le vin français". "Certains seront peut-être pour nous, j'en revendrai à des amis professionnels", a-t-il dit, expliquant qu'il était venu en France pour cette vente.

Interrogé sur la valeur qu'il accordait au fait que ces vins provenaient de la cave de l'Elysée, il a dit: "C'est un grand honneur". Il a aussi expliqué ne pas savoir combien il avait dépensé dans la soirée, promettant de revenir pour la deuxième partie de la vente, vendredi à partir de 14H00.

 

Outre les acheteurs, des curieux avaient fait le déplacement, même si les bouteilles, stockées dans une cave en banlieue parisienne, n'ont pas été présentées.

 

La plupart des crus les plus prestigieux étaient vendus jeudi soir. Les prix ont souvent été multipliés par deux, trois ou quatre. Un château l'Angelus de 1961, estimé à 220 euros, a été vendu à 1.100 euros. Et la bouteille la plus ancienne, un Château Latour 1936, a été adjugée à 3.500 euros.

 

Les vins ont été achetés par des clients au téléphone et sur internet, mais aussi dans la salle.

Un jeune Anglais a acquis pour l'anniversaire de son père un Saint-Emilion à 1.100 euros. Non loin, un jeune homme, Lishem Huang, a acheté plusieurs lots pour "un ami chinois importateur de vin". Lui dit ne rien y connaître et s'étonne des prix qui montent.

A côté de lui, Jean-Français Devène est resté observateur: "Je voulais acheter pour ma consommation personnelle mais c'est trop cher".

 

Toutes les bouteilles portent une étiquette mentionnant leur provenance, "Palais de l'Elysée", et la date de la vente. Depuis la création en 1947 de la cave, à l’initiative du président Vincent Auriol, c’est la première fois que l’Elysée en vend une partie.

 

Dans une lettre au président socialiste François Hollande, Michel-Jack Chasseuil, propriétaire dans l'ouest d'une prestigieuse cave à vins et spiritueux, s'est désolé de voir un "véritable patrimoine de notre pays" "partir aux milliardaires du monde entier". "Si les bouteilles (...) peuvent en effet rapporter une belle somme, cela représente un détail dérisoire par rapport au budget de la France, compte-tenu du prestige que représentent ces vins aux yeux du monde entier!", écrit-il.

 

« Cette vente (…) vise à "permettre un renouvellement de la cave par autofinancement", selon un communiqué de Drouot.

Du côté du palais présidentiel, la chef sommelière de l'Elysée, Virginie Routis, indique que l’argent de la vente va permettre "de donner leur chance à des petits vignerons".

L'Elysée consacre environ 150.000 euros par an à sa cave. "On ne peut plus se permettre de mettre sur la table des bouteilles à 2.000 ou 3.000 euros", a expliqué Mme Routis, en référence à la crise. De plus, "on ne peut servir (les grands crus, ndlr) que pour des diners d'Etat, où il y a souvent 300 personnes, alors que nous n'avons que 5 ou 6 bouteilles" de certains crus.

 

 

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Le premier jour de la vente d'une partie des bouteilles de la cave de l'Elysée a dépassé les estimations, rapportant 295.663 euros, avec notamment deux Petrus 1990 adjugés à 5.500...

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