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À La Une - Concert

Coup d’envoi du Festival du printemps avec Tania Saleh

Entre les deux ficus de la place Samir Kassir, Tania Saleh a inauguré, dimanche soir, le Festival du printemps de Beyrouth dédié au journaliste disparu. Un concert en plein air où la chanteuse a surpris avec son nouveau répertoire illustré d’animations créées par elle.

Saleh sur scène a électrisé son public.

Tour de magie ou de grâce, Tania Saleh a fait vibrer ses cordes vocales et le public beyrouthin d’une même émotion. Avec des esquisses gracieusement animées en toile de fond, le concert «ChababeekBeirut» a résonné sur la place Samir Kassir comme un hymne à «l’amour universel» auquel Tania Saleh a dédié ses nouvelles chansons. Un moment très doux pour ouvrir le Festival du printemps de Beyrouth.


Rien n’indiquait dimanche soir l’anxiété de la chanteuse quatre mois plus tôt lorsque Gisèle Khoury, fondatrice du Printemps de Beyrouth, lui a demandé de créer un concert pour la soirée d’ouverture, composé uniquement de nouveaux morceaux. «N’ayant aucun album, cela a été le plus grand défi que j’aie eu à relever», a avoué Tania Saleh avant la soirée. Elle a accepté, touchée et inspirée par l’histoire d’amour qui unissait Gisèle Khoury à Samir Kassir. C’est d’ailleurs en hommage au journaliste disparu qu’a été créé ce festival. Dès lors, le répertoire s’est naturellement orienté vers des chansons d’amour.


Aussi à l’aise en rock, en jazz que dans le tarab oriental, Tania Saleh aime «donner à la musique de nouvelles saveurs». Pour ce concert, ses accords ont été relevés de piments brésiliens. Les rythmes de Tom Jobim, Chico Buarque et d’Elis Regina en tête, elle a métissé sa musique du tempo enlevé de la bossa nova. Contre l’angoisse des temps troublés, Tania Saleh voulait offrir aux Beyrouthins de «beaux rythmes qui font bouger» sans délaisser, bien sûr, la musique orientale dont elle dit ne pouvoir se défaire. «C’est celle que j’ai dans le sang», a-t-elle précisé comme une évidence. Accompagnée d’une guitare acoustique, d’une contrebasse, d’un piano, des percussions arabes, d’un nay et d’une batterie, elle a laissé plus de place aux parties instrumentales qui dotent sa musique d’une douceur exquise.
De sa voix chaude et ronde, Tania Saleh dessine déjà des volutes orientales. Mais pour ce concert, elle s’est armée d’un crayon, soutenant alors ses sonorités moelleuses d’illustrations visuelles en noir et blanc. En 1992, elle a été diplômée des beaux-arts à la Sorbonne en France. «Depuis ce temps, allier ma musique et mes dessins est un rêve que je n’avais jamais eu l’occasion de réaliser», précise-t-elle. Un intérieur beyrouthin, du linge suspendu, des fleurs qui voltigent dans un regard ou une barque naviguant paisiblement sur une partition, les arabesques de Tania Saleh séduisent par leur simplicité. Dans la brise printanière, ses dessins graciles ont pris vie comme portés par la mélodie, achevant le charme du timbre velouté. Mais le vrai succès de ces projections a été de se fondre parfaitement dans l’atmosphère.

 

 

(Voir aussi, le programme de la fête de la Musique)

 


Une neutralité nouvelle
Les paroles de Tania Saleh, composées sur ces airs enjoués, se sont éloignées des engagements politiques passés. La chanteuse a préféré mettre sa passion au service de «l’amour universel» plutôt que des causes défendues «qui finissent par toutes se ressembler et se confondre». Ces derniers mois, elle a choisi volontairement de s’isoler des incessantes mauvaises nouvelles ne lui apportant qu’une «énergie négative». La chanteuse aimerait pouvoir dire à tous d’«aimer la vie» sans que cela ne fasse le jeu d’un parti ou d’un autre. Elle n’a accepté de sortir de cette neutralité nouvelle que pour défendre le mariage civil afin que «l’amour puisse être célébré en toute égalité, quelle que soit notre religion». Pour elle, «les prophètes ont tous porté le même message d’amour». Avec son velours vocal et son trait tout en rondeurs, elle a donné à ce mot, mille fois utilisé, un souffle nouveau.


De son œuvre, la chanteuse-compositrice voudrait qu’on retienne simplement «l’insoutenable légèreté de l’être» qu’elle soutient. Elle a emprunté le titre de Kundera, le temps de mettre en mots un message que sa musique et son trait disent déjà. Ces derniers se retrouvent dans une ronde douceur donnant envie de traverser la vie d’un pas leste, allègre. C’est cette délicieuse joie de vivre que la chanteuse a transmise. Dimanche soir, le public beyrouthin a ondoyé davantage à chaque morceau pour finir par se déhancher allègrement, accompagnant les percussions de leurs mains. Il a dansé la beauté d’un moment encensé par la simplicité des chansons d’amour.
Le concert a été donné avant la sortie de l’album. L’ordre normal de création de l’artiste a été brouillé pour l’occasion, mais que ses admirateurs se rassurent, un troisième CD sera bientôt dans les bacs. La chanteuse espère également faire une tournée pour montrer au monde un autre visage du Liban.

 

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