Rechercher
Rechercher

Fonds de suspension

Terminus, nous y sommes ! Nous avons bel et bien touché le fin fond du tréfonds de cette exception libanaise, qui occupe tellement nos débris politiques et fait tant ricaner les diplomates étrangers. Dans les pays alentour, des pauvres hères se font massacrer pour avoir le droit de voter et ici on se paie le luxe, un coup de geler les délais de candidature, un coup de reporter le scrutin. Un pays suspendu dans les béatitudes de la suspension, aux frontières caviardées comme une vieille chaussette filasse, d’où les patrons barbus envoient courageusement au casse-pipe tous les allumés qui leur tombent sous les babouches.
Idem pour monter sur pattes un gouvernement. Pas moins de 180 cobayes affamés dormant sur le paillasson de Tam-Tam Salam, pour briguer 24 misérables portefeuilles et autant de couverts à pourvoir. Tronches de cake ou têtes à claques, ils ont la naïveté de croire qu’ils ont des chances égales. Se voient déjà, bedonnants au gros cigare, en train de se mouvoir parmi la canaille aux petits mégots. Des faciès au sourire épais promettant à des niaiseux, qui y croient encore, le beurre, l’argent du beurre et la culotte de la crémière.
Admirable barnum où grands commerçants, industriels et banquiers frétillent à l’idée de devenir ministres, sans même se douter – du moins pour ceux d’entre eux qui ont réussi – qu’il s’agit d’une régression mentale. Et qu’il ne viendrait à l’idée d’aucun bipède sensé de troquer une profession de tête contre un métier de microcéphale.
À tout prendre, on pourrait se demander finalement s’il est bien utile d’avoir un gouvernement. Une nouvelle guirlande de guignolos, qui vont s’agiter dans tous les sens, créer des embouteillages monstres à chaque fois que l’un d’eux s’en ira faire des mondanités chez un autre, puis s’attraper comme des bouviers à chaque détour de projet foireux.
À en croire les tuyaux crevés lancés par les médias, aussitôt relayés par les sots qui les répandent, tout cela est signe de bonne santé démocratique ! Bref, rien que de très normal pour une République bananière, où même les bananes sont hors de prix...

 

gabynasr@lorientlejour.com

Terminus, nous y sommes ! Nous avons bel et bien touché le fin fond du tréfonds de cette exception libanaise, qui occupe tellement nos débris politiques et fait tant ricaner les diplomates étrangers. Dans les pays alentour, des pauvres hères se font massacrer pour avoir le droit de voter et ici on se paie le luxe, un coup de geler les délais de candidature, un coup de reporter le scrutin....
commentaires (1)

Monsieur, votre pessimiste .... ! n'a d'égal que votre talent de chroniqueur ...

M.V.

12 h 05, le 26 avril 2013

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Monsieur, votre pessimiste .... ! n'a d'égal que votre talent de chroniqueur ...

    M.V.

    12 h 05, le 26 avril 2013

Retour en haut