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À La Une - Violences

2012 en Italie : une femme tuée tous les deux jours

Une jeune fille de 17 ans assassinée, vendredi, par l'ex-copain de sa soeur.

Inquiétude en Italie : alors qu'en 2011, on comptait une femme succombant à des violences tous les trois jours en Italie, en 2012 le bilan est d'une tous les deux jours. Archives AFP

Le meurtre vendredi d'une jeune fille de 17 ans tuée par l'ex-copain de sa soeur a relancé le débat en Italie sur la violence contre les femmes qui a fait 100 victimes mortelles depuis le début de l'année, selon l'association spécialisée Telefono Rosa.

Carmela, 17 ans, a succombé dans l'entrée d'un immeuble à Palerme après avoir reçu deux coups de couteau à la gorge pendant qu'elle cherchait à protéger sa soeur Lucia, son aînée d'un an de la furie homicide de Samuele, 23 ans, que celle-ci avait quitté il y a plusieurs mois.

 

Les statistiques communiquées par Telefono Rosa sont particulièrement inquiétantes : alors qu'en 2011, on comptait une femme succombant à des violences tous les trois jours en Italie, en 2012 le bilan est d'une tous les deux jours.

"C'est un massacre que l'on ne peut plus tolérer dans un pays civil", a dénoncé Maria Gabriella Carnieri Moscatelli, présidente de Telefono Rosa.

 

Et dans la plus grande partie des cas, elles sont assassinées par leurs maris, ex-compagnons, ou de toute façon par des proches.

 

Pour le criminologue Francesco Bruno, "autrefois le mâle dominant tuait la femme dont il voulait se libérer, maintenant il la tue parce qu'il en est dépendant, il n'accepte pas d'être quitté". Il a aussi incriminé pour les jeunes "une absence de limites sociales et une culture télévisuelle où la violence est gratuite et vécue comme dans un film sans participation émotive".

 

Selon une étude effectuée sur le bilan 2011 (137 femmes mortes de coups et blessures) par Telefono Rosa, 87% des femmes ont été victimes de violences venant de personnes qu'elles considéraient comme "leurs êtres chers".

 

"Il n'existe pas de réponse adéquate à cette croissance sans précédent des données relatives à la violence contre les femmes", a déploré Telefono Rosa en affirmant que les aides publiques au Fonds anti-violences ont été réduites.

L'avocate Maria Teresa Manente, qui avec son association Différence Femme gère quatre centres anti-violences, a dénoncé la semaine passée devant une commission parlementaire une escalade du phénomène. "Le féminicide est l'extrême conséquence de multiples formes de violences contre les femmes qui ont beaucoup augmenté ces dix dernières années", a estimé Mme Manente.

 

Selon l'avocate, les chiffres sont "encore plus préoccupants quand on les compare au fait que depuis les années 90, les homicides commis par des hommes contre d'autres hommes ont diminué".

 

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