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À La Une - Dans la presse

Richard Millet crée la polémique avec un éloge de Breivik

"Même les maîtres à penser de l’extrême-droite ne sont guère aventurés à commenter les massacres perpétrés en Norvège".

L'essayiste et romancier français, Richard Millet suscite une nouvelle polémique avec son "Éloge littéraire d'Anders Breivik".

L’un des enfants terribles de la littérature française, l'écrivain Richard Millet, est de nouveau au centre d'une polémique en France. En cause, son "Éloge littéraire d'Anders Breivik", publié aux éditions Pierre Guillaume de Roux.

 

Anders Breivik est l'extrémiste de droite norvégien qui, le 22 juillet 2011, avait fait exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo, faisant huit morts et une trentaine de blessés, puis avait tué 69 autres personnes, des adolescents pour la plupart, en ouvrant le feu sur un rassemblement de la Jeunesse travailliste sur l'île d'Utoeya. 

Il a été condamné, vendredi 24 août, à 21 ans de prison avec possibilité de prolongation, la peine maximale.

Lors de son procès, Anders Breivik a dit avoir commis ces actes "atroces mais nécessaires" pour préserver la Norvège du multiculturalisme.

 

Dans son "Éloge", qui fait partie du recueil "Langue fantôme", Richard Millet, essayiste polémique, défenseur de l’identité chrétienne, commence par préciser, rapporte l'Express : "Je n’approuve pas les actes commis par Breivik le 22 juillet 2011. C’est pourtant sur ces actes que je me pencherai, frappé par leur perfection formelle, donc, d’une certaine façon, par leur dimension littéraire, la perfection, comme le Mal, ayant toujours peu ou prou à voir avec la littérature".

 

"Une habile précaution oratoire", selon l'hebdomadaire français, qui qualifie l’Éloge de "déplaisant". 

 

Puis Millet écrit, selon des passages de son "Éloge" rapportés par Le Point, que Breivik est "sans doute ce que méritait la Norvège et ce qui attend nos sociétés qui ne cessent de s’aveugler". Sur quoi ? "Les ravages du multiculturalisme", "l’islamisation de l’Europe" et son renoncement à l’"affirmation de ses racines chrétiennes". Que Breivik, enfin, "est tout à la fois bourreau et victime, symptôme et impossible remède".

 

"Au fil d’un texte vindicatif, Millet définit Breivik comme un +produit exemplaire de la décadence occidentale+, un +enfant de la fracture idéologico-raciale que l’immigration extra-européenne a introduite en Europe +", note L'Express. "Son crime s’expliquerait ainsi par la perte d’espoir et d’identité nationale en Occident", poursuit l’hebdomadaire.

 

Pour Millet, l’acte d’Anders Breivik ne doit pas être réduit à un accès de folie. "Le déclarer fou, c’est l’occasion de ne surtout pas ouvrir les vrais débats, sur la présence islamique, par exemple. De se voiler la face". Breivik n’est pas fou, continue Millet, il est le signe "désespéré et désespérant, de la sous-estimation par l’Europe des ravages du multiculturalisme". Ses actes sont "au mieux une manifestation dérisoire de l’instinct de survie civilisationnel".

 

Le Point critique vertement l’écrivain qui fait partie du comité de lecture de Gallimard. "On ne fera pas mieux aimer la littérature, ni même le génie du christianisme en accordant sa compréhension, sinon son absolution, à un tueur d’adolescents. Quand bien même, sans que l’on comprenne vraiment le rapport, ce tueur, comme l’écrit Millet, aurait pu être écrivain".

 

Pour le quotidien Le Monde, Richard Millet "déroule avec rage la litanie des haines qu’il a déjà déversées dans d’autres écrits, notamment Opprobre, paru chez Gallimard en 2008. Inscrit dans une pensée d’extrême-droite qui n’hésite pas à esthétiser la violence, Millet n’en est pas à ses débuts, en matière d’anathème". "Même les maîtres à penser de l’extrême-droite ne se sont guère aventurés à commenter les massacres perpétrés en Norvège", poursuit Le Monde.

 

Et le journal de souligner que la gêne se fait sentir chez Gallimard. "Que faire d’un salarié particulièrement efficace faiseurs de prix littéraires, mais dont la dérive idéologique s’aggrave de livre en livre ? s’interroge Le Monde. D’autant qu’en mai 2012 les éditions Fata Morgana ont publié un pamphlet (Printemps syrien) dans lequel Richard Millet, fidèle à ses engagements passés auprès des phalangistes libanais, apporte un vigoureux soutien à Bachar el-Assad".

 

Richard Millet a une histoire particulière avec le Liban où il a vécu entre 6 et 14 ans et où il est revenu pour combattre avec les chrétiens pendant la guerre civile. Il est l'auteur, entre autres, de "La fiancée libanaise" et de "La Confession négative", tous deux publiés chez Gallimard.

 

Dans le magazine ActuaLitté, l'éditeur de l'"Éloge", Pierre Guillaume Roux, exprime sa colère face aux critiques. "C'est évident, ils n'ont pas lu ce livre. (...) Ils veulent le tuer, le calomnier de toutes les manières. Ce sont des attaques avec la volonté de détruire".

 

Dans le même magazine, Richard Millet répond aux critiques en affirmant que "c’est le jeu institué, il faut +penser bien+, c’est-à-dire ne pas dire autre chose que ce qui est attendu. Un écrivain doit regarder ce qui se passe et dire ce qu’il voit. Mais pas en France".

 

 

Pour mémoire, dans L'Orient Littéraire

Richard Millet : l’adieu au roman

 

Millet, promeneur en chambres

 

La confession d'un innocent

L’un des enfants terribles de la littérature française, l'écrivain Richard Millet, est de nouveau au centre d'une polémique en France. En cause, son "Éloge littéraire d'Anders Breivik", publié aux éditions Pierre Guillaume de Roux.
 
Anders Breivik est l'extrémiste de droite norvégien qui, le 22 juillet 2011, avait fait exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo,...

commentaires (3)

Mais c'est qu'il pose des questions extrêmement embarassantes cet homme là....et notamment sur l'écroulement progressif de l'identité occidentale...sans être à cent pour cent d'accord avec ses positions quelque peu outrées,je ne peux que partager ses analyses, claires...mais la vérité ne fait pas toujours plaisir à entendre,n'est ce pas?

GEDEON Christian

00 h 04, le 29 août 2012

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Commentaires (3)

  • Mais c'est qu'il pose des questions extrêmement embarassantes cet homme là....et notamment sur l'écroulement progressif de l'identité occidentale...sans être à cent pour cent d'accord avec ses positions quelque peu outrées,je ne peux que partager ses analyses, claires...mais la vérité ne fait pas toujours plaisir à entendre,n'est ce pas?

    GEDEON Christian

    00 h 04, le 29 août 2012

  • La seule solutions pour éviter les guerres de religions c'est de démontrer que dieu n'existe pas...mais est ce suffisant...? si vous arrivez à cette démonstration ... reste un inconvénient majeur ...les religions elles , ELLES existent !!

    M.V.

    10 h 18, le 28 août 2012

  • Eric ZEMMOUR puis Thierry Desjardins, et aujourd’hui Richard Millet, réagir contre une nouvelle guerre de religion semble de plus un fléau mondial ou il faudra y remédier pour trouver une solution très mais très urgente , et ils ont tout à fait raison . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    05 h 29, le 28 août 2012

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