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Liban - Climat

Le Liban à la COP22 : la collaboration intersectorielle à l’honneur

De gauche à droite sur la tribune : le modérateur Vahakn Kalbakian, Nadim Farajallah, Bernardo Sala et Yamil Bonduki.

Gouvernement, secteur privé et société civile, un triangle d'action pour le climat en faveur d'une économie à faible émission de carbone. C'est sur ce thème qu'était axée la table ronde organisée jeudi dernier par la délégation libanaise au siège de la COP22 à Marrakech (Maroc), en marge du Sommet sur le climat.

La raison du choix de ce thème ? C'est Vahakn Kalbakian, chef de la délégation libanaise, qui l'explique. Après l'élaboration de sa contribution nationale (pour déterminer ses efforts en vue de réduire ses émissions), avant le Sommet de Paris qui s'est terminé en 2015 par l'adoption de l'accord international portant le nom de la capitale française, l'équipe en charge du suivi du dossier climatique au sein du ministère de l'Environnement a tenté de réfléchir aux moyens d'inclure les différents acteurs dans ce processus. « C'est ainsi qu'a été conçu le Lebanon Climate Act », souligne M. Kalbakian.

Cette initiative vise, selon lui, à soutenir d'une part les milieux d'affaires afin qu'ils puissent se développer conformément aux exigences de la lutte contre le changement climatique et les engagements du Liban vis-à-vis de la communauté internationale, et d'autre part les ONG qui voudraient se lancer dans l'action pour le climat. Le Lebanon Climate Act a donc pour principal objectif de coordonner ces trois acteurs-clés. Cette initiative est exécutée en collaboration avec l'association Green Mind et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

 

(Lire aussi : À Marrakech, Kerry se veut rassurant et table sur les marchés)

 

Ce projet a retenu l'attention d'un programme financé par l'Union européenne dans la Méditerranée du Sud, dont le Liban fait partie, le « Climasouth Project ». Le chef de ce projet, Bernardo Sala, a souligné que le Lebanon Climate Act apporte une perspective intéressante pour inclure le secteur privé dans les efforts de lutte contre le changement climatique. Il a estimé que le secteur privé doit adopter une approche stratégique par rapport à cette question, parce qu'il est important que ses principaux acteurs soient conscients des opportunités qui s'offrent à eux, tout comme des manières dont ils pourraient être affectés par le changement climatique. M. Sala a soutenu, enfin, que l'adaptation aux exigences du changement climatique n'est pas synonyme de perte de croissance : preuve en est, les pays de l'UE ont déjà réduit leurs émissions de gaz à effet de serre de 22 % par rapport à 1990 ces dernières années, ce qui n'a pas empêché leur économie de progresser de manière significative.

Les industriels sont-ils conscients des effets du changement climatique sur leurs affaires et des moyens de s'y adapter ? Leur collaboration avec les instituts de recherche est-elle efficace ? Ces questions sont au centre d'une étude en cours à l'Institut Issam Farès de l'AUB, et dont la teneur a été présentée à la table ronde du Liban par Nadim Farjallah. Selon le chercheur, la collaboration entre les industriels et les organes de recherche existe, mais concerne très rarement les effets du changement climatique et les solutions à rechercher. Il ajoute que les industriels interrogés sont généralement au courant de la problématique du changement climatique, mais partiellement de son impact sur leur travail (ils avancent souvent le risque de manque d'eau), de leur propre contribution aux émissions de gaz à effet de serre et de la stratégie à suivre pour y remédier et y faire face. L'étude visera à proposer des stratégies de collaboration pour une recherche efficace de solutions aux problèmes à venir.

Enfin, Yamil Bonduki, directeur du programme « Low Emission Capacity Building Programme » du Pnud, s'est prononcé sur le défi que représentent les actions visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour les industries, assurant qu'il ne faut pas y voir un fardeau mais, bien au contraire, une opportunité. Il a insisté sur l'importance, pour les donateurs, qu'il y ait une vision claire dans les pays à ce sujet.

 

 

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