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Nos Lecteurs ont la Parole - Par Dr Fouad ABOU NADER

L’unité des chrétiens pour renouveler le projet du Grand Liban

Fouad Abou Nader et Bachir Gemayel.

En 1990, nous avons perdu la guerre pour deux raisons : la guerre fratricide pour le pouvoir dans nos régions et une déviation des fondements de la cause.
Notre défaite a été scellée par l'accord de Taëf qui a introduit un déséquilibre majeur entre chrétiens et musulmans, tout en reconnaissant aux Syriens un rôle mandataire.
De 1990 à 2005, le déséquilibre a été total : la seconde République n'en était plus une. Durant l'occupation syrienne, nous avons été systématiquement affaiblis surtout à travers les différentes lois électorales. Tous les fondements de la République – institutions, administration, éducation nationale, armée, organes sécuritaires et économiques – ont été sapés. Sous le couvert du traité de fraternité avec la Syrie, le Liban a été endetté, racketté et la corruption a été institutionnalisée pour devenir systématique ;
sans parler des scandales boursiers qui ont éclaté.
Pour abattre notre résistance et nous punir d'avoir osé leur résister toutes ces années, tous les moyens ont été utilisés : le meurtre, la persécution physique et morale, l'emprisonnement, l'exil et l'enlèvement. Cela n'a fait qu'ancrer plus profondément la cause dans notre âme et renforcer notre détermination à nous libérer ; ce qui s'est produit en 2005.
En 1994, le ministre de l'Intérieur a amplifié le déséquilibre démographique avec le décret de naturalisation n° 5247 du 20 juin de cette année-là. Plus tard, nous avons appris du même ministère, que 202 000 étrangers avaient été naturalisés, dont 151 000 musulmans (parmi lesquels 109 000 sunnites). En réalité, pas moins de 400 000 étrangers ont été naturalisés dont 70 000 Palestiniens, alors même que la Constitution interdit l'implantation. Il faut rendre la nationalité libanaise aux Libanais (comme on a enfin commencé à le faire cette année) et non l'octroyer aux étrangers.
Depuis cette époque, nous contribuons aux recettes du Trésor libanais à hauteur de 62 % alors qu'il ne nous est alloué que 12 % du budget de l'État en salaires et en services pour nos régions (source : Labora). Nous avons donc plus de devoirs, mais moins de droits. C'est inacceptable !
De 2005 à 2016, le déséquilibre s'est poursuivi : une nouvelle ère a commencé au Liban avec le retrait des troupes syriennes en 2005 et au Moyen-Orient avec le début des révolutions arabes en 2011. Mais elle est bouleversée par trois facteurs :
1. Le conflit entre sunnites et chiites au Liban et dans la région
Ce conflit a pris de nouvelles proportions et s'est même transformé en une miniguerre civile au Liban (le 7 mai 2008). Si elle s'était prolongée, elle aurait inévitablement débordé jusque dans nos régions, où nous aurions été des dommages collatéraux surtout dans les régions chrétiennes frontalières !
2. La guerre en Irak et en Syrie
La détérioration de la situation en Irak et en Syrie a poussé les principales puissances régionales et internationales à desserrer leur étau sur le Liban, mais leur conflit se cristallise. Nous assistons à l'exode massif des chrétiens d'Irak et de Syrie. Quant au Liban, il est submergé par plus de 2 millions de réfugiés syriens en plus de 650 000 réfugiés palestiniens (en comptant ceux qui ont fui la Syrie) !
3. De nouveaux accords « Sykes-Picot » en perspective !
L'engagement militaire international en Syrie et en Irak laisse présager l'émergence d'un nouveau Moyen-Orient dans le futur bien que nul n'en connaisse encore réellement les contours, notamment en ce qui concerne les frontières des États et les systèmes politiques de ceux-ci. Il est inconcevable que ce nouveau remaniement se fasse à l'insu du Liban. Pour cela, nous avons besoin d'un chef d'État, véritablement chef de l'exécutif, à même d'imposer le Liban à la table des négociations régionales !
Saisissons l'occasion pour rééquilibrer le partenariat interlibanais : en raison de tout ce qui précède et parce qu'il y a tant à faire, il est vital pour nous Libanais en général et chrétiens en particulier de nous réveiller et de nous unir !
Face aux énormes déséquilibres politiques, économiques, démographiques et sociaux, il ne nous est plus permis de tergiverser, de réfléchir « petit » et de mettre toute notre intelligence dans des tactiques politiciennes. Nous devons transcender nos susceptibilités et nos divisions stériles pour nous unir derrière la cause !
Il faut saisir l'opportunité de l'élection d'un président représentatif, fruit d'une entente interchrétienne, le soutenir et renforcer la présidence de la République. Le nouveau président se doit d'être rassembleur car c'est seulement ainsi que nous pourrons relever ce grand défi !
Œuvrons ensemble :
- d'une part, sur l'échiquier régional, afin de garantir la place du Liban à la table des négociations qui redéfinira le nouveau Moyen-Orient ;
- et, d'autre part, sur l'échiquier national, afin de renforcer notre rôle, rétablir une vraie parité politique et participer activement au renouvellement du projet d'État du Grand Liban de demain.
Il y a près de 100 ans, le Grand Liban basé sur les valeurs de la liberté est né grâce à l'initiative des chrétiens. Aujourd'hui, ils sont appelés à remplir le même rôle historique : bâtir un nouveau modèle libanais et une nouvelle formule politique mettant un terme définitif à la lutte pour le pouvoir entre les différentes communautés religieuses. Nous voulons vivre avec nos coreligionnaires au Liban et en Orient en toute liberté, égalité, citoyenneté, sécurité et dignité !
Comme l'a dit le pape Benoît XVI, il faut que le Liban redevienne le « pays phare de la région ».
Je conclurai par ces quelques mots de Bachir : «Je suis sûr et confiant de la victoire. » Cette victoire est celle de ce nouveau Grand Liban auquel nous avons rêvé et que nous pouvons et devons aujourd'hui réaliser ensemble.

Dr Fouad ABOU NADER
Ancien chef des Forces
libanaises

En 1990, nous avons perdu la guerre pour deux raisons : la guerre fratricide pour le pouvoir dans nos régions et une déviation des fondements de la cause.Notre défaite a été scellée par l'accord de Taëf qui a introduit un déséquilibre majeur entre chrétiens et musulmans, tout en reconnaissant aux Syriens un rôle mandataire.De 1990 à 2005, le déséquilibre a été total :...

commentaires (3)

Ce qui surnage d’office avec un certain genre de "maronitisme politique!" à son évocation, ce n'est non seulement les facéties, ni l'évocation d'une décalcomanie d’une "cause?" banale, mais plutôt un bilan détestable. Qu'on en juge : un anti-sunnisme exacerbé à visière rabaissée, le découpage malheureux d’une montagne campagnardisée ; un bled désintégré d'une part, une can(r)tonisation renforcée de l'autre ; aucun défi Moderne à relever et, en lieu et place, des attaques néfastes et stériles, un spasme populiste continue au lieu d’une simple "éructation" citoyenne a minima, le refus déraisonné des palestiniens et syriens etc. décidément si tous sunnites évidemment ! Sans oublier les absurdes et exécrables expéditions sur certains "Camps" contre des civils palestiniens isolés, les provocations continuelles lorsqu’on s’en prenait aux "Mus!" à l’aide de foules hurlantes de maronitisme coinnique, la simili-immersion dans le jeu démocratique aussi saugrenue que celle d'un cachet de Gaviscon dans 1 gros bol de késchék aïolisé(h), les multiples gesticulations dans les divers allées du pouvoir milicien doré en toc etc. ! Et toujours l’indépassable et l’irrésistible démagogie réactionnaire qui ; dans son univers de tisane-mazahér, de Pucelles d’Orient effarouchées et de petites et médiocres lâchetés ; distinguant le seul sillon politique étriqué vers l'abîme populiste qu’elle allait suivre, prenait le pas sur l'improbable véritable Vue Stratégique ou Raison d’État kifkif !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

17 h 40, le 12 novembre 2016

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Commentaires (3)

  • Ce qui surnage d’office avec un certain genre de "maronitisme politique!" à son évocation, ce n'est non seulement les facéties, ni l'évocation d'une décalcomanie d’une "cause?" banale, mais plutôt un bilan détestable. Qu'on en juge : un anti-sunnisme exacerbé à visière rabaissée, le découpage malheureux d’une montagne campagnardisée ; un bled désintégré d'une part, une can(r)tonisation renforcée de l'autre ; aucun défi Moderne à relever et, en lieu et place, des attaques néfastes et stériles, un spasme populiste continue au lieu d’une simple "éructation" citoyenne a minima, le refus déraisonné des palestiniens et syriens etc. décidément si tous sunnites évidemment ! Sans oublier les absurdes et exécrables expéditions sur certains "Camps" contre des civils palestiniens isolés, les provocations continuelles lorsqu’on s’en prenait aux "Mus!" à l’aide de foules hurlantes de maronitisme coinnique, la simili-immersion dans le jeu démocratique aussi saugrenue que celle d'un cachet de Gaviscon dans 1 gros bol de késchék aïolisé(h), les multiples gesticulations dans les divers allées du pouvoir milicien doré en toc etc. ! Et toujours l’indépassable et l’irrésistible démagogie réactionnaire qui ; dans son univers de tisane-mazahér, de Pucelles d’Orient effarouchées et de petites et médiocres lâchetés ; distinguant le seul sillon politique étriqué vers l'abîme populiste qu’elle allait suivre, prenait le pas sur l'improbable véritable Vue Stratégique ou Raison d’État kifkif !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    17 h 40, le 12 novembre 2016

  • Selon ce qui précède, sous le mandat de Elias Hraoui, 400.000 étrangers dont 70.000 réfugiés palestiniens avaient été naturalisés. Selon mes souvenirs, Neemtallah Abi-Nasr, député du Kesrouan, avait déclaré qu'il considérait que cela était un crime contre l'équilibre fragile entre les diverses communautés libanaises en sus qu'il était une trahison envers la patrie. Il avait ajouté, qu'il allait entreprendre toutes les démarches nécessaires pour annuler ces 400.000 naturalisations. Nous sommes en novembre 2016, j'attends toujours les résultats de ces démarches.

    Un Libanais

    14 h 58, le 12 novembre 2016

  • L,APPARTENANCE NATIONALE DE TOUT CHACUN EN EST LA CLEF... OR, LE SUIVISME EST LA GANGRENE QUI RONGE LE CORPS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 10, le 12 novembre 2016

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