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Moyen Orient et Monde - Présidentielle US

Obama reçoit Trump dans le Bureau ovale

Le président américain parle d'une « excellente conversation » avec son successeur ; « Nous allons faire des choses spectaculaires pour les Américains », déclare le milliardaire au Congrès.

Image longtemps inimaginable, Barack Obama et son successeur Donald Trump, assis côte à côte dans le Bureau ovale, ont tous les deux insisté hier sur leur volonté de mener une transition apaisée, tout en multipliant les formules de politesse. Le président élu a par la suite rencontré Paul Ryan, président de la Chambre des représentants, et Mitch McConnell, chef de la majorité du Sénat. À l’issue de ses entretiens, M. Trump a promis d’agir vite sur les dossiers de la Sécurité sociale, de l’immigration et de l’emploi. « Nous allons faire des choses spectaculaires pour les Américains, j’ai hâte de commencer », a-t-il lancé.Win McNamee/Getty Images/AFP

Assis côte à côte dans le Bureau ovale – image longtemps inimaginable –, Barack Obama et son successeur Donald Trump se sont efforcés hier de mettre de côté des mois de campagne acrimonieuse, insistant sur leur volonté de travailler pour le bien de la démocratie américaine.

« Monsieur le Président, c'était un grand honneur d'être avec vous », a déclaré le milliardaire populiste, élu mardi à la surprise générale, se disant impatient de recevoir les conseils de celui qu'il avait qualifié de « président le plus ignorant de l'histoire ». M. Obama a évoqué de son côté « une excellente conversation » avec celui dont il a dit, durant la campagne, qu'il représentait une menace pour la démocratie américaine. « Nous voulons faire tout ce que nous pouvons pour vous aider à réussir », a-t-il ajouté à l'issue de ce tête-à-tête de 90 minutes.

L'extravagant républicain, qui prendra ses fonctions le 20 janvier et qui a largement mené sa campagne sur une rhétorique incendiaire, est apparu crispé, presque intimidé, au côté de son hôte. Les deux hommes, qui se sont serré la main après s'être exprimés devant les journalistes, n'ont répondu à aucune question. Mais ils ont plaisanté au moment où la presse quittait la pièce : « Une bonne règle : ne répondez pas aux questions quand ils commencent à crier », a dit en souriant M. Obama, se penchant pour donner une petite tape sur le bras de l'homme d'affaires new-yorkais.

Interrogé sur l'atmosphère dans le Bureau ovale, Josh Earnest, porte-parole de M. Obama, a affirmé que la rencontre avait semble-t-il été « un peu moins étrange que ce à quoi certains s'attendaient ».
« Nous ne pouvons pas nous permettre d'élire ce type ! Ce n'est pas possible ! Ce n'est pas possible ! » avait en effet déclaré M. Obama à Las Vegas, quelques jours avant le scrutin.

 

(Lire aussi : Les femmes ont voté Trump malgré ses postures sexistes)

 

Rencontre Michelle/Melania
L'élection surprise de Donald Trump, portée par la colère d'un électorat se sentant ignoré des élites et menacé par la mondialisation, a brisé les rêves de la démocrate Hillary Clinton, que tous les sondages donnaient gagnante, de devenir la première femme à accéder à la présidence. Mais elle menace aussi le bilan de Barack Obama (climat, assurance santé, libre-échange...) dont la cote de popularité est, cruel paradoxe pour lui, au plus haut.

Le tribun populiste de 70 ans, qui sera le plus vieux président à entrer à la Maison-Blanche, n'a jamais occupé de fonction élective. Insistant sur l'importance « du respect des institutions, de la loi » et « du respect les uns pour les autres », Barack Obama a dit espérer que le milliardaire populiste soit fidèle à l'esprit de ses premiers mots – rassembleurs et apaisés – après la victoire.

Michelle Obama s'est de son côté entretenue, à huis clos, avec la très discrète Melania Trump. Les deux femmes ont eu une « excellente conversation », selon Barack Obama. Première First Lady noire de l'histoire américaine, Michelle Obama, 52 ans, ancienne avocate diplômée de Harvard, quittera la Maison-Blanche avec une cote de popularité au zénith. Ancienne mannequin d'origine slovène, Melania Trump, 46 ans, est restée discrète durant la campagne, préférant rester chez elle dans son triplex en haut de la tour Trump à New York, pour s'occuper de Barron, 10 ans, le fils qu'elle a eu avec Donald Trump.
Le vice-président Joe Biden devait recevoir de son côté son successeur, Mike Pence, qui se décrit comme « chrétien, conservateur et républicain... dans cet ordre ».

 

(Lire aussi : Businessman et président : Donald Trump guetté par les conflits d’intérêts)

 

Trump/Ryan
Après avoir quitté la Maison-Blanche, Donald Trump, qui travaille à la mise en place de ses équipes, a rencontré l'homme fort du Congrès, Paul Ryan, président de la majorité républicaine de la Chambre des représentants, et Mitch McConnell, chef de la majorité du Sénat.

Les chefs du Congrès n'avaient pas caché leurs réserves face au candidat Trump, mais ils ont chacun promis de travailler main dans la main avec le prochain locataire de la Maison-Blanche, notamment pour abroger la réforme Obama du système de santé. « Donald Trump a obtenu l'une des plus belles victoires que l'on ait jamais vues, et nous allons transformer cette victoire en progrès pour les Américains », a déclaré Paul Ryan.

« Nous allons faire des choses spectaculaires pour les Américains, j'ai hâte de commencer. Franchement, dès que possible », a lancé, de son côté, M. Trump. Le magnat de l'immobilier, qui s'est appuyé durant la campagne sur une équipe très réduite dans laquelle ses enfants jouaient un rôle central, doit mettre les bouchées doubles pour être opérationnel le 20 janvier. M. Trump aura pour gouverner l'appui du Congrès, le Sénat et la Chambre des représentants ayant conservé leur majorité républicaine. « Nous avons beaucoup à faire. Nous allons travailler très dur sur l'immigration, la santé, et nous pensons à l'emploi, surtout à l'emploi », a également dit M. Trump, qui n'a toutefois pas répondu à une question sur la mise en place de l'interdiction d'entrée sur le territoire contre les musulmans, une promesse faite en décembre 2015 par le candidat républicain, mais qu'il n'a ensuite plus répétée.

 

(Lire aussi : Despotisme démocratique)

 

Manifestations anti-Trump
Sous le choc, des milliers d'Américains se sont rassemblés mercredi soir dans une dizaine de villes, de New York à Los Angeles en passant par Washington, pour dénoncer les vues racistes, sexistes et xénophobes, selon eux, de Donald Trump.

À Los Angeles, des milliers de Californiens inquiets et rageurs ont envahi un important axe routier et une effigie du nouveau président a été brûlée devant l'hôtel de ville. Des médias ont fait état de plusieurs interpellations. À New York, une foule s'est rassemblée au pied de la Trump Tower, domicile du président élu, scandant « Trump à la poubelle ! ».

Quel est l'état d'esprit de Barack Obama, qui a plusieurs fois affirmé durant la campagne que Donald Trump était une menace pour la démocratie américaine, au moment de lui remettre les clés de la Maison-Blanche ? Bombardé de questions sur ce thème mercredi, son porte-parole Josh Earnest était à la peine. « L'élection est terminée, les Américains ont tranché. Ils ont choisi quelqu'un avec lequel le président Obama a des désaccords profonds. Mais cela ne le détournera pas de sa détermination à assurer une transition en douceur. Notre démocratie l'exige. »

Amère consolation pour Hillary Clinton : elle a perdu l'élection, dont le résultat est décompté État par État, mais au niveau national, elle a obtenu environ 230 000 voix de plus que son adversaire, selon des résultats provisoires publiés hier par le New York Times.

 

 

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