L’Onu appelle la communauté internationale à « intensifier » son aide à l’armée libanaise

Dans sa résolution 2305 votée hier, le Conseil de sécurité de l'Onu a reconduit à l'unanimité le mandat de la Force intérimaire au Liban (Finul) pour une nouvelle année, soit jusqu'au 31 août 2017. Coparrainée par la France, l'Angola, l'Égypte, l'Italie, le Japon, la Nouvelle-Zélande, le Sénégal, l'Espagne, l'Ukraine, le Royaume-Uni et les États-Unis, cette résolution rappelle toutes celles qui lui sont antérieures ainsi que les déclarations sur le Liban, en particulier celle de son président en date du 22 juillet 2016.

Ce texte répond à la demande du gouvernement libanais de proroger le mandat de la Finul pour une période d'un an, « sans amendement », présentée par le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil au secrétaire général le 25 juillet 2016, et la demande de ce dernier adressée le 3 août au président du Conseil de sécurité recommandant cette extension.

« Ferme attachement »
Dans cette résolution, le Conseil réaffirme son ferme attachement à l'intégrité territoriale, à la souveraineté et à l'indépendance politique du Liban, ainsi que son attachement à l'application intégrale de toutes les dispositions de la résolution 1701 (2006). Il se dit conscient de la responsabilité qui lui incombe d'aider à parvenir à un cessez-le-feu permanent et une solution à long terme, comme l'envisage la résolution. Le Conseil se déclare toutefois préoccupé par les progrès limités réalisés sur la voie de l'instauration d'un cessez-le-feu permanent et dans la mise en œuvre d'autres dispositions essentielles de la résolution 1701 (2006), dix ans après son adoption. Il exprime « la vive préoccupation » que lui inspirent toutes les violations de ladite résolution, notamment les incidents survenus le 20 décembre 2015 et le 4 janvier 2016.

Mise en garde
Le Conseil demande à toutes les parties concernées « de redoubler d'efforts, notamment en explorant des solutions concrètes avec la coordonnatrice spéciale du secrétaire général et le commandant de la Finul, pour appliquer intégralement, sans plus tarder, toutes les dispositions de la résolution 1701. Il souligne que ces violations risquent de déclencher un nouveau conflit que ni les parties ni la région ne peuvent se permettre. Il exhorte toutes les parties à n'épargner aucun effort pour prolonger la cessation des hostilités et à faire preuve du plus grand calme et de la plus grande retenue et à s'abstenir de tout acte ou discours susceptible de compromettre la cessation des hostilités et de déstabiliser la région ».
Il souligne aussi à toutes les parties qu'il importe que l'interdiction de vente et fourniture d'armes et de matériel connexe imposée par la résolution 1701 soit strictement respectée.

(Lire aussi : Ban : Le gouvernement doit désarmer tous les groupes armés)

Marquage de la ligne bleue
Cette nouvelle résolution rappelle qu'il est extrêmement important que toutes les parties concernées respectent la ligne bleue dans son intégralité. Le Conseil se félicite de la poursuite du marquage de cette frontière et encourage toutes les parties à accélérer leurs efforts en coordination avec la Finul, notamment par le biais du mécanisme tripartite, afin de s'employer à marquer la ligne bleue de façon visible sur toute sa longueur et de progresser dans la matérialisation des points litigieux, comme le recommande le bilan stratégique.

Le Conseil condamne dans les termes les plus vifs toutes les tentatives d'atteinte à la sécurité et à la stabilité du Liban, se dit déterminé à ce que de tels actes d'intimidation n'empêchent pas la Finul de s'acquitter de son mandat conformément à la résolution 1701, et rappelle à toutes les parties qu'elles sont tenues de garantir la sécurité des soldats de la paix et de faire en sorte que la Finul jouisse d'une liberté de circulation sans entrave. Le Conseil rappelle les principes pertinents énoncés dans la convention sur la sécurité du personnel des Nations unies et du personnel associé, et rend hommage au dynamisme et au dévouement du personnel de la Force, exprimant sa gratitude aux États membres contributeurs.

Le « rôle crucial » de l'armée
Le Conseil salue par ailleurs le « rôle crucial » que jouent l'armée et les Forces de sécurité intérieure pour ce qui est d'étendre et de maintenir l'autorité du gouvernement libanais, en particulier au sud du pays, et de répondre aux autres problèmes sécuritaires, y compris la menace que fait peser le terrorisme. Il réitère l'engagement résolu de la communauté internationale à appuyer l'armée libanaise, contribuant ainsi à ce que cette dernière soit mieux à même d'assurer la sécurité du Liban.

Ayant à l'esprit « les priorités stratégiques et recommandations formulées par le secrétaire général dans sa lettre du 12 mars 2012, à l'issue du bilan stratégique de la Finul, le Conseil appelle les États membres à fournir au besoin une assistance à l'armée libanaise en la dotant des moyens nécessaires pour s'acquitter de sa mission, conformément à la résolution 1701 ». Il décide ainsi de proroger le mandat de la Finul jusqu'au 31 août 2017.

Le Conseil ne manque pas de saluer le rôle positif de la Finul, dont le déploiement a créé un nouvel environnement dans le sud du Liban, et se félicite de la poursuite du dialogue entre la Finul et l'armée libanaise. Conformément aux meilleures pratiques dans le domaine du maintien de la paix, le Conseil prie le secrétaire général de réaliser, d'ici au mois de février 2017, un bilan stratégique de la Finul, et d'établir un rapport sur les résultats de ce bilan, tout en affirmant son attachement ferme et continu à la Force internationale.

(Lire aussi : Réunion tripartite sur les violations israéliennes et l'application de la 1701)

Parvenir à une paix globale
Le Conseil demande instamment que l'appui international apporté à l'armée libanaise s'intensifie, aux fins de l'exécution de son plan de développement de ses capacités et dans le contexte du Groupe international d'appui au Liban, sous la forme d'une assistance supplémentaire et rapide dans les domaines où l'armée libanaise a le plus cruellement besoin de soutien, en particulier la lutte antiterroriste et la protection des frontières.

Dans sa résolution, le Conseil prie instamment toutes les parties de coopérer avec le secrétaire général à la réalisation de progrès tangibles vers un cessez-le-feu permanent et une solution à long terme, ainsi qu'à un règlement de toutes les questions en suspens. Il prie le gouvernement israélien de procéder sans plus tarder au retrait de son armée de la partie nord de Ghajar, en coordination avec la Finul, et demande à tous les États d'appuyer et de respecter pleinement l'instauration entre la ligne bleue et le Litani d'une zone d'exclusion de tous personnels armés, biens et armes autres que ceux du gouvernement libanais et de la Finul.

Le Conseil souligne enfin combien il est important et nécessaire de parvenir à une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient, sur le fondement de toutes les résolutions pertinentes, notamment les résolutions 242 (1967), 338 (1973), 1515 (2003), 1850 (2008), et décide de rester activement saisi de la question.

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