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Polémique après la mort d'une chanteuse en exil


Polémique après la mort d'une chanteuse en exil

Une femme passe devant une peinture murale représentant le drapeau national iranien à Téhéran. Photo d'archives AFP

Le journal ultraconservateur iranien Kayhan a relancé dimanche une polémique autour de la mort de l'actrice en exil Marjan, à laquelle des personnalités ont rendu hommage en Iran avant de se rétracter sous la pression des conservateurs.

De son vrai nom Chahla Safi-Zamir, Marjan est morte à 71 ans dans un hôpital de Los Angeles le 6 juin, selon un article du quotidien américain Boston Globe citant un communiqué du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), groupe d'opposition interdit en Iran.

Ayant commencé sa carrière dans le cinéma populaire iranien, Marjan était devenue chanteuse de musique pop persane et reste célèbre entre autres pour son tube disco mélancolique "Kavir-é del" ("Désert du coeur"), sorti avant la révolution islamique de 1979.

Plusieurs personnalités lui ont rendu publiquement hommage en Iran, à l'image de Tahmineh Milani, cinéaste primée par plusieurs festivals officiels iraniens, qui a publié sur son compte Instagram un message de condoléances "à la fille et à la famille de Marjan". L'ancien footballeur Ali Karimi, extrêmement populaire, a pour sa part publié la vidéo d'une chanson de Marjan sur sa page Instagram. Ces messages ont été violemment attaqués par les ultraconservateurs, à l'instar du site internet Raja News, qui a accusé dans un article "les célébrités [d'inciter] à admirer les Hypocrites".

Dans la phraséologie officielle de la République islamique, ce vocable ("Monaféghin" en persan) désigne les Moudjahidine du peuple iranien, organisation qualifiée de "secte terroriste" par Téhéran et dont la dirigeante, Maryam Radjavi est aussi présidente du CNRI. Cette dernière a rendu hommage aux à Marjan et à ses "chansons de liberté", affirmant que celle-ci avait rejoint les Moudjahidine après de "longues années pénibles d'incarcération" en Iran.

Après les attaques des ultraconservateurs, plusieurs personnalités incriminées par ceux-ci ont accusé les Moudjahidine d'avoir utilisé leurs messages de condoléances à des fins de propagande. Ces messages ne sont "la preuve [d'aucun] alignement [politique] sur les positions de Mme Radjavi", a tenu à préciser sur Instagram Mme Milani, également militante pour les droits des femmes, en affirmant n'avoir jamais su "que Marjan était sympathisante" des Moudjahidine.

"Je n'ai jamais été membre d'un parti", s'est justifié de son côté, toujours sur Instagram, l'acteur Achkan Khatibi, en accusant les Moudjahidine d'avoir détourné "les condoléances des artistes". "Honte sur vous", écrit-il.

Dimanche, Kayhan regrette "la censure" des médias iraniens qui n'ont pas rendu compte selon lui de ces messages de "dénonciation" des Moudjahidine.

Le journal ultraconservateur iranien Kayhan a relancé dimanche une polémique autour de la mort de l'actrice en exil Marjan, à laquelle des personnalités ont rendu hommage en Iran avant de se rétracter sous la pression des conservateurs.De son vrai nom Chahla Safi-Zamir, Marjan est morte à 71 ans dans un hôpital de Los Angeles le 6 juin, selon un article du quotidien américain Boston Globe...