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Un responsable musulman de Saint-Étienne-du-Rouvray dégoûté par les propos de Bayrou

Mohammed Karabila, président du comité régional du culte musulman, a vivement réagi mercredi aux propos du président du Modem, François Bayrou, qui, après l'attaque d'une église à Saint-Étienne-du-Rouvray, en Normandie, avait évoqué une "mosquée salafiste" et une "communauté fanatisée".


"C'est à vomir. D'où tient-il ces informations ? Puisqu'il prétend diriger les Français, qu'il ait au moins la correction de se renseigner auprès des autorités (...) On passe nos journées, nos soirées, à prêcher le vivre ensemble. Ca me donne envie de démissionner et de rentrer chez moi", a déclaré M. Karabila aux journalistes devant la mosquée de la commune dont il est également président.


"Et comment peut-il dire que la communauté est radicalisée ?", s'est interrogé, à l'adresse de François Bayrou, le représentant du culte musulman. "Aucune mosquée n'a été perquisitionnée ici. On a construit la mosquée avec nos propres moyens, on paie notre imam nous-mêmes pour éviter ça", a précisé M. Karabila.
"Vous croyez qu'on va laisser une brebis venir nous salir ? (...) La mosquée est videosurveillée. Que Bayrou vienne me demander les bandes et il me montrera nos fidèles radicalisés", a encore déclaré le président du comité régional du culte musulman.

 

François Bayrou avait déclaré mardi sur France Info après l'assassinat du prêtre Jacques Hamel en pleine messe : "Nous sommes à Saint-Étienne-du-Rouvray et tout le monde savait ou devait savoir qu'il y avait dans cette ville une mosquée salafiste, une communauté fanatisée, à l'intérieur de laquelle figuraient des personnes parties en Syrie, dont l'assassin qui avait tenté d'y aller".
"Laisser sans surveillance dans les alentours immédiats un édifice religieux, chrétien, n'aurait pas dû être possible", avait-il ajouté.

 

En fait, l'église où a eu lieu l'attentat est celle du centre-ville de Saint-Étienne-du-Rouvray et non pas celle située juste à côté de la mosquée en question.
L'église catholique toute proche a d'ailleurs cédé à la communauté musulmane une parcelle de terrain pour lui permettre d'accéder à la mosquée, inaugurée en 2000. C'est en outre dans cette même mosquée qu'avait eu lieu une cérémonie funèbre en mémoire d'Imad Ibn Ziaten, le parachutiste de 30 ans tué le 11 mars 2012 à Toulouse par Mohamed Merah.

 

Mardi, Mohammed Karabila s'était dit "effaré par le décès de mon ami", le prêtre Jacques Hamel. "Je ne comprends pas, toutes nos prières vont vers sa famille et la communauté catholique", avait déclaré Mohammed Karabila. "C'est quelqu'un qui a donné sa vie aux autres. On est abasourdis à la mosquée", avait-il ajouté.

Le prêtre et l'imam se sont retrouvés à plusieurs reprises "lors d'interventions publiques dans des salles de fêtes". "Nous faisons partie d'un "comité interconfessionnel depuis 18 mois. Nous discutions de religion et de savoir-vivre ensemble", avait précisé M. Karabila. "Cela fait 18 mois qu'on s'attaque à des civils, maintenant ils visent des symboles religieux et prennent pour prétexte notre religion, ce n'est plus possible", avait-il encore dit.

Mohammed Karabila, président du comité régional du culte musulman, a vivement réagi mercredi aux propos du président du Modem, François Bayrou, qui, après l'attaque d'une église à Saint-Étienne-du-Rouvray, en Normandie, avait évoqué une "mosquée salafiste" et une "communauté fanatisée".
"C'est à vomir. D'où tient-il ces informations ? Puisqu'il prétend diriger les Français,...