Les Japonais étaient appelés dimanche dans les bureaux de vote pour renouveler la moitié de leur Sénat, un scrutin qui devrait offrir une large victoire au parti conservateur du Premier ministre Shinzo Abe malgré les résultats jugés mitigés de sa politique.
Au pouvoir depuis décembre 2012, M. Abe n'est toujours pas parvenu à redresser la troisième économie du monde en dépit de largesses budgétaires et d'une politique monétaire ultra-accommodante.
Mais son Parti libéral démocrate (PLD), aux commandes de façon quasi ininterrompue depuis 1955, associé en coalition à la formation centriste Komeito, a en face de lui une opposition émiettée.
Le Parti démocrate (centre-gauche), principal adversaire, peine à se remettre d'un passage au pouvoir d'un peu plus de 3 ans (2009 à 2012), marqué par des revirements incessants et le tsunami de mars 2011 à l'origine de la catastrophe nucléaire de Fukushima.
Plus de 106,6 millions de citoyens étaient invités à déposer un bulletin dans l'urne, dont les mineurs de 18 et 19 ans qui bénéficient pour la première fois de l'abaissement de l'âge du droit de vote précédemment fixé à 20 ans, âge de la majorité au Japon. La plupart des bureaux ouvraient dimanche à 07h00 (samedi 22h00 GMT) et devaient fermer à 20h00.
La moitié des 242 sièges de la Chambre haute, moins puissante que la Chambre basse, doivent être renouvelés pour six ans. L'autre moitié le sera dans trois ans.
Après un passage raté au poste de Premier ministre en 2006-2007, M. Abe est revenu sur le devant de la scène presque rajeuni 5 ans plus tard et a précipité l'effondrement du gouvernement de centre-gauche fin 2012.
Ce nationaliste s'est engagé à mettre fin à la flambée du yen ainsi qu'à la déflation qui ronge l'activité économique du pays, tout en renforçant la défense et les valeurs traditionnelles. Il affiche aussi l'ambition de parvenir à une révision de la Constitution pacifiste du Japon.
Sur ce dernier point, ce scrutin pourrait être à terme déterminant. Si le PLD et les forces qui lui sont favorables contrôlaient dimanche soir les deux tiers du Sénat, après avoir déjà conquis la même proportion de la Chambre basse, une condition nécessaire serait remplie pour pouvoir convoquer un référendum proposant de premiers changements dans la loi fondamentale restée intacte depuis près de 70 ans.
Selon les spécialistes, M. Abe ne s'attaquerait toutefois pas directement à son article 9, qui consacre la renonciation "à jamais" à la guerre, se contentant dans un premier temps de soumettre des amendements plus anodins pour lever le tabou sans se mettre à dos la majorité des Japonais pour qui cet article est un bien précieux.
Au pouvoir depuis décembre 2012, M. Abe n'est toujours pas parvenu à redresser la troisième économie du monde en dépit de...
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