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Troupes turques en Irak: Moscou dénonce en vain devant l'ONU "l'imprudence" d'Ankara

La Russie a dénoncé mardi au Conseil de sécurité de l'ONU le déploiement de troupes turques en Irak mais le Conseil n'a pas pris position sur cette querelle entre Bagdad et Ankara.
L'ambassadeur russe Vitali Tchourkine a estimé devant des journalistes qu'il était "important d'attirer l'attention du Conseil sur cette situation". Mais il a déploré que les membres occidentaux du Conseil, notamment les Etats-Unis qui le président, aient refusé de rappeler à l'ordre Ankara. La Turquie, a-t-il affirmé, "a agi de manière imprudente et inexplicable en procédant à des déploiements supplémentaires (de troupes dans le nord de l'Irak) sans l'accord du gouvernement irakien".
Cette initiative reflète "le manque de légalité des actions de la coalition internationale" en Irak et en Syrie, a-t-il estimé.
M. Tchourkine s'est dit "déçu" que le Conseil n'ait pas réaffirmé "la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Irak", car certains de ses membres occidentaux, qu'il n'a pas nommés, ont estimé "que cela envenimerait la situation". "L'impact de cette réunion aurait été plus fort avec un message uni mais nous n'avons pas pu y parvenir", a-t-il conclu.


L'ambassadeur irakien Mohammed Ali Alhakim a de son côté souligné devant des journalistes que Bagdad et Ankara s'efforçaient de régler cette querelle "de manière bilatérale" et que ces discussions "se passaient très bien". Il a affirmé n'avoir pas été consulté par Moscou sur son initiative.


Les relations sont très tendues entre Ankara et Moscou depuis un incident aérien le 24 novembre, lorsqu'un chasseur-bombardier russe a été abattu par l'aviation turque.
L'Irak réclame le départ de troupes terrestres turques entrées illégalement sur son sol et a donné dimanche 48 heures à la Turquie pour les retirer en menaçant de saisir le Conseil de sécurité. Ankara continue de son côté à minimiser ce déploiement.


La Turquie dispose de troupes sur une base dans la région de Bashika, située dans la province de Ninive, pour entraîner les forces irakiennes sunnites désireuses de reprendre la ville voisine de Mossoul aux mains des jihadistes. Selon Ankara, l'arrivée de nouvelles troupes turques près de Mossoul correspond à "une rotation normale" de ce contingent et ne constitue pas une intrusion illégale ni l'amorce d'une offensive en Irak.


Selon l'ambassadrice américaine auprès de l'ONU, Samantha Power, Washington "considère que le déploiement initial de troupes turques a été négocié avec le gouvernement irakien". "Nous espérons que le déploiement supplémentaire pourra se faire aussi de cette manière", a-t-elle ajouté. Les Etats-Unis "opèrent (en Irak) en étroite coopération et avec le consentement du gouvernement irakien et nous pensons que tous les pays devraient faire de même", a-t-elle affirmé.
Le porte-parole adjoint de l'ONU Farhan Haq a de son coté appelé Ankara et Bagdad à "résoudre ce problème par un dialogue constructif".
La diplomatie américaine a fait part de son hostilité à ce que le différend entre l'Irak et la Turquie, deux alliés de Washington, soit porté devant le Conseil de sécurité. "Nous continuons de penser que la meilleure façon d'avancer consiste à ce que la Turquie et l'Irak règlent cela de manière bilatérale et en discutent", a plaidé le porte-parole du département d'Etat John Kirby, tout en appelant au respect de la souveraineté de l'Irak.

La Russie a dénoncé mardi au Conseil de sécurité de l'ONU le déploiement de troupes turques en Irak mais le Conseil n'a pas pris position sur cette querelle entre Bagdad et Ankara.L'ambassadeur russe Vitali Tchourkine a estimé devant des journalistes qu'il était "important d'attirer l'attention du Conseil sur cette situation". Mais il a déploré que les membres occidentaux du Conseil,...