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Moyen Orient et Monde - Élections régionales en France

Succès historique du Front national lors du premier scrutin après les attentats

Le parti d'extrême droite est en tête dans au moins six régions sur treize ; Sarkozy affirme qu'il n'y aura « ni fusion » avec la gauche « ni retrait » face au FN pour le second tour.

Après des percées spectaculaires, l’an dernier, aux municipales et aux européennes, le Front national a encore consolidé son ancrage dans le paysage politique français en enregistrant, dimanche, un score historique au 1er tour des régionales (proche des 30 %) . Pascal Rossignol/Reuters

Le parti d'extrême droite Front national (FN) est arrivé hier largement en tête lors d'élections régionales en France, premier scrutin tenu depuis les attentats jihadistes meurtriers du 13 novembre.
Le premier tour de ces régionales a vu le FN obtenir un score national record de 27,2 à 30,8 % des voix, selon des estimations d'instituts de sondage. Le scrutin, pour lequel un second tour est prévu le 13 décembre, représente le dernier test électoral avant la présidentielle de 2017.
Après des percées spectaculaires l'an dernier aux municipales (une dizaine de villes) et aux européennes (une vingtaine de sièges), le FN consolide ainsi fortement son ancrage en France.

Hier, le FN a devancé l'opposition de droite et les socialistes du président François Hollande dans trois régions-clés : au Nord (Nord-Pas-de-Calais-Picardie), où se présente sa présidente Marine Le Pen, dans le Sud-Est (Provence-Alpes-Côte d'Azur), où il est emmené par la nièce de cette dernière, Marion Maréchal Le Pen, et dans l'Est (Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine), avec le stratège du parti, Florian Philippot. Le Front national est aussi en tête dans le centre (Centre-Val de Loire), dans le centre-est (Bourgogne-Franche-Comté) et le Sud (Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées).

Marine Le Pen a obtenu dans sa région entre 40,3 et 43 % des voix, selon les estimations. Marion Maréchal-Le Pen est créditée dans le Sud-Est de 41,2 % à 41,9 % des voix.
Dans le Nord, c'est « un résultat magnifique que nous accueillons avec humilité », a déclaré Marine Le Pen. « Nous avons vocation à réaliser l'unité nationale dont le pays a besoin », a-t-elle affirmé. Dans le Sud, « 42 % ! Merci ! » a tweeté Marion Maréchal-Le Pen.

(Lire aussi : Marine Le Pen, visage d’une extrême droite conquérante)



Souvent méconnues des Français, les compétences des 13 régions vont de la gestion des lycées aux aides aux entreprises, en passant par les transports publics. 44,6 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes. Le taux de participation hier est d'environ 50 %, soit une forte progression par rapport au scrutin régional de 2010, qui avait été marqué par une très forte abstention. Trois semaines après les attentats meurtriers de Paris – 130 morts, des centaines de blessés –, revendiqués par le groupe jihadiste État islamique, les mesures de sécurité avaient été renforcées autour des bureaux de vote, dans le cadre de l'état d'urgence. Policiers et militaires en armes patrouillaient notamment les rues de Paris.

Le Parti socialiste au pouvoir dirigeait jusqu'à présent la quasi-totalité des régions. Il était crédité hier de 22,7 à 24 %. Promis à une large victoire avant les attentats de Paris, le parti Les Républicains de l'ancien président de droite Nicolas Sarkozy avait vu ces dernières semaines les intentions de vote en sa faveur s'éroder au profit du Front national. Son parti a obtenu hier 27 à 27,4 % des voix, selon des estimations.

Grandes manœuvres à venir

La possibilité de voir le FN prendre les rênes d'une ou de plusieurs régions, du jamais-vu en France, laisse augurer de grandes manœuvres d'ici au second tour le 13 décembre.

Nicolas Sarkozy a affirmé qu'il n'y aurait « ni fusion » avec la gauche « ni retrait » face au FN pour le second tour. L'issue du scrutin final dépendra beaucoup de l'attitude pour le second tour du PS et des Républicains dans les régions susceptibles de basculer à l'extrême droite : désistement, voire alliance, pour tenter de lui barrer la route, ou triangulaires risquant d'assurer sa victoire.

Le Premier ministre Manuel Valls avait souligné avant le scrutin que le bulletin de vote était « une arme » contre le terrorisme alors que la campagne électorale a été largement éclipsée par les attentats du 13 novembre, les pires à avoir frappé la France. Après ces attaques, le parti de Marine Le Pen s'est trouvé conforté dans son discours nationaliste et anti-immigration par la révélation que deux des kamikazes avaient gagné la France après s'être glissés parmi des migrants débarqués en Grèce.

Les socialistes au pouvoir n'ont pas tiré profit du spectaculaire regain de popularité de François Hollande, dont la gestion des attentats a reçu un large soutien dans l'opinion. Le parti présidentiel pâtit de l'envolée du chômage, monté en octobre à 10,2 % de la population, son plus haut niveau depuis 1997. Il souffre aussi de la faiblesse de l'ensemble de la gauche, qui s'est présentée divisée au premier tour, même s'il espère la rassembler au second.

Les élections régionales sont les dernières prévues en France avant la présidentielle de 2017, pour laquelle Marine Le Pen est aussi donnée en tête des intentions de vote au premier tour.


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Le parti d'extrême droite Front national (FN) est arrivé hier largement en tête lors d'élections régionales en France, premier scrutin tenu depuis les attentats jihadistes meurtriers du 13 novembre.Le premier tour de ces régionales a vu le FN obtenir un score national record de 27,2 à 30,8 % des voix, selon des estimations d'instituts de sondage. Le scrutin, pour lequel un second tour est...

commentaires (4)

Je suis un sympathisant du nouvel UMP "Les Républicains" mais je ne comprends pas le "ni ni" de Nicolas Sarkozy qui lui serait surement fatal dimanche prochain. Il risque de perdre même les régions où Les Républicains sont arrivés premiers. La fusion des listes entre Les Républicains et les socialistes permettrait de gagner même des régions dans lesquelles le Front national est arrivé en tête au premier tour. Assez de fanfaronnade !

Un Libanais

12 h 53, le 07 décembre 2015

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Commentaires (4)

  • Je suis un sympathisant du nouvel UMP "Les Républicains" mais je ne comprends pas le "ni ni" de Nicolas Sarkozy qui lui serait surement fatal dimanche prochain. Il risque de perdre même les régions où Les Républicains sont arrivés premiers. La fusion des listes entre Les Républicains et les socialistes permettrait de gagner même des régions dans lesquelles le Front national est arrivé en tête au premier tour. Assez de fanfaronnade !

    Un Libanais

    12 h 53, le 07 décembre 2015

  • Victoire de la logique du désir d'indépendance sur le suivisme mondialiste aligné au lobbyisme. Un nouvel axe se crée avec Marine meilleure amie de Poutine . Je suis musulman et je soutiens fermement cet axe, le fanatisme serait de dire comme le font certains abrutis que ces 2 sont les 2 faces d'une même pièce ou encore dire que les chrétiens du Liban seraient aussi les 2 faces d'une même pièce, alors que la raison est évidente pour un esprit bien pensant , ou encore appeler les xtien à s'unir contre un projet musulman. VOILÀ LE VRAI VISAGE DU FANATISME DONNEUR DE LEÇON DE MORALE À 2 BALLES LE QUINTAL. Je demande à l'occident de se réveiller et de dire NON À CETTE UNION DES FANATISMES EXTRÊMES DU SALAFOWAHABISME ET DU SIONISME.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 36, le 07 décembre 2015

  • Parti d'extrême droite ...? cette appellation, c'était à l'époque de Mitterrand, que les journaleux de gauche ...appelé le FN ,parti d'extrême droite ,pour mieux le diabolisé ...Hélas pour eux en 2015 ...le FN de Marine Le Pen est un parti de droite vrai...ce qui valide immense demande en France d'un vrai tripartisme..

    M.V.

    07 h 52, le 07 décembre 2015

  • LE TERRORISME RÉVEILLE LES DROITES PARTOUT EN EUROPE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    03 h 40, le 07 décembre 2015

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