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Série de raids franco-américains contre l'EI en Syrie

Des avions français et américains de la coalition antijihadistes ont mené une série de raids en Syrie en visant le fief du groupe État islamique (EI) et une centaine de camions-citernes servant au trafic de pétrole.

Le président français François Hollande a annoncé que la France allait "intensifier ses opérations en Syrie" contre l'EI, qui a revendiqué les attentats sanglants ayant frappé Paris. "Il n'y aura aucun répit ni aucune trêve" dans "la guerre", a-t-il prévenu.

La France a effectué dimanche soir ses raids les plus importants depuis le début de ses frappes en Syrie: dix chasseurs-bombardiers Rafale et Mirage 2000 ont largué 20 bombes qui ont détruit un poste de commandement et un camp d'entraînement de l'EI dans la région de Raqa (nord), selon le ministère français de la Défense.

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), "il y a eu au moins 36 explosions dans la nuit à Raqa, certaines causées par des frappes aériennes, d'autres par des explosifs".

"Les explosions ont secoué la cité entière. Il y a eu des raids au nord et au sud de Raqa", a précisé Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Parmi les cibles visées, figure la "brigade 17", un camp d'entraînement incluant des dépôts d'armes.

L'état-major français a précisé que le premier objectif était un site situé à 6 km au sud de Raqa et "utilisé par l'EI comme poste de commandement, centre de recrutement jihadiste et dépôt d'armes et de munitions".

L'objectif est "nécessaire au fonctionnement de Daech (acronyme en arabe de l'EI) et l'un des lieux à partir duquel des attaques contre notre pays sont susceptibles d'être organisées", a ajouté l'armée.

La deuxième cible, située à l'ouest, est une "infrastructure industrielle inachevée" qui "abritait un camp d'entraînement terroriste et des cellules de recrutement", selon la même source.

Les attentats en France surviennent alors que l'EI est sur la défensive en Irak comme en Syrie.

Dans le nord-est syrien, la coalition arabo-kurde syrienne appuyée par les États-Unis a chassé l'EI de près de 200 villages et hameaux, a déclaré son porte-parole, le colonel Talal Ali Sello, qui a fait état de près de 500 membres de l'EI tués.

- Interdiction de circuler -

Aucun bilan humain des frappes françaises n'a été communiqué. Mais selon Abou Mohamed, du groupe d'activistes anti-EI "Raqa est massacré en silence", il n'y a "pas eu de civils tués".

Il a précisé que les raids avaient visé 10 sites utilisés comme bases de l'EI ainsi que des points de contrôle du groupe jihadiste dans Raqa et à l'entrée sud, citant notamment le stade municipal et le musée.

En réaction aux raids, l'EI a interdit la circulation et coupé l'électricité dans la ville, a-t-il ajouté.

Les avions de la coalition ont par ailleurs détruit 116 camions-citernes utilisés par l'EI dans l'est de la Syrie, a affirmé le Pentagone.

Ces camions ont été détruits dimanche près de Boukamal, dans un parc de stationnement de cette localité tenue par l'EI à la frontière avec l'Irak, où les camions attendent de remplir leur réservoir.

"Des tracts avaient été largués avant les frappes pour encourager les conducteurs à s'éloigner des camions visés, afin de minimiser les risques pour les civils", a précisé lundi soir un porte-parole de la coalition.

La coalition a récemment annoncé qu'elle allait davantage frapper au portefeuille l'EI, qui contrôle la majorité des champs pétroliers de Syrie, notamment dans la province de Deir Ezzor (est). Cette contrebande lui rapporterait 1,5 million de dollars par jour avec un baril à 45 dollars, selon une enquête du Financial Times publiée en octobre.

- 'Victimisation' -

Pour Charlie Winter, un expert des mouvements jihadistes basé à Londres, il est "difficile de croire que de hauts dirigeants (de l'EI) soient à Raqa" où ils seraient une cible facile.

Mais si des victimes civiles tombent, "elles seront sûrement transportées devant les caméras", estime-t-il, ajoutant que l'EI jouera sans doute la carte de la "victimisation (...) pour justifier les brutalités futures". On rentrera ainsi dans un "cercle vicieux".

Eviter des victimes civiles semble en effet une tâche difficile, souligne Hicham al-Hachimi, un autre expert des groupes jihadistes, car l'EI installe souvent ses camps d'entraînement et dépôts d'armes près d'hôpitaux et d'établissements civils.

M. al-Hachimi ajoute que l'EI répartit ses forces sur trois zones: ses fiefs qui ne risquent pas d'attaque terrestre, des "zones mixtes" qui pourraient être sous la menace d'attaques ennemies et les "zones" de guerre où le groupe combat d'autres forces. Ses dirigeants se trouvent souvent dans les "zones mixtes", selon lui.
Des avions français et américains de la coalition antijihadistes ont mené une série de raids en Syrie en visant le fief du groupe État islamique (EI) et une centaine de camions-citernes servant au trafic de pétrole.Le président français François Hollande a annoncé que la France allait "intensifier ses opérations en Syrie" contre l'EI, qui a revendiqué les attentats sanglants ayant...