La Commission européenne a promis mardi de revenir à la charge avec sa proposition de relocaliser avec des quotas contraignants 120.000 réfugiés, estimant que la crise migratoire était un "crash test" pour le continent.
"Notre réponse à la crise des migrants va définir notre histoire en tant qu'Européens. C'est un +crash test+ pour l'Europe, a estimé Dimitris Avramopoulos, le commissaire européen chargé du dossier, lors d'une audition devant le Parlement européen à Bruxelles. "L'Europe n'est plus unie, elle est divisée", et cela "provoque d'énormes souffrances" et donne "une terrible image de l'Europe" dans le monde, a fustigé de son côté le haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Antonio Guterres, qui intervenait également devant les parlementaires.
Les deux responsables ont fait part de leur déception après l'échec d'une réunion des Etats membres de l'UE lundi, lors de laquelle ils n'ont pas réussi à s'entendre sur un mécanisme de répartition solidaire de quelque 120.000 réfugiés se trouvant actuellement en Italie, en Grèce et en Hongrie. "Ce n'est pas une question d'argent, de chiffres, mais de dignité, de respect de l'être humain, des valeurs et principes sur lesquels chaque Européen a bâti son rêve", a dit le commissaire européen. "Hier soir, je suis ressorti particulièrement déçu, j'attendais plus des Etats membres (...) mais la Commission est déterminée et va aller de l'avant", a-t-il ajouté. "Nous allons revenir à la charge".
Pour M. Guterres, le patron du HCR, "une Europe qui accueille les Syriens est quelque chose qui aide à vaincre l'Etat islamique". Mais "une Europe qui rejette les Syriens, en particulier parce qu'ils sont musulmans, est quelque chose qui aide la propagande de l'Etat islamique".
Face à la "situation d'urgence" des réfugiés, il s'est étonné de voir les Etats européens programmer leur prochaine réunion sur la question le 8 octobre, appelant les pays volontaires à s'engager sans tarder dans une répartition des réfugiés. Il a estimé que la fermeture par la Hongrie de sa frontière avec la Serbie allait provoquer une "situation d'urgence en Serbie", à l'approche de l'hiver. "Nous devons avoir des centres d'accueil en Serbie et commencer la relocalisation (des réfugiés) à partir de la Serbie", qui "va être un point de concentration".
Une majorité d'Etats membres se sont engagés lundi sur le principe d'une relocalisation des 120.000 réfugiés (après avoir accepté celle de 40.000 autres), mais il n'y a pas eu d'accord unanime sur ce mécanisme d'urgence proposé par la Commission européenne. Des pays comme la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie ne veulent pas y adhérer.
"Notre réponse à la crise des migrants va définir notre histoire en tant qu'Européens. C'est un +crash test+ pour l'Europe, a estimé Dimitris Avramopoulos, le...
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