La police du Royaume-Uni a procédé à 299 arrestations "liées au terrorisme" sur l'année écoulée au 31 mars, un nombre record dû notamment à la menace des Britanniques séduits par le jihad, a indiqué jeudi le ministère de l'Intérieur.

Ces 299 arrestations représentent une augmentation de 31% par rapport à l'année précédente et un record depuis que ce type d'affaires a commencé à être répertorié, après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Comme d'autres pays européens, le Royaume-Uni fait face au défi que constitue l'éventuel retour au pays de centaines de Britanniques radicalisés, partis combattre dans les rangs de mouvements jihadistes, comme le groupe État islamique (EI).

Cette menace a poussé le gouvernement conservateur de David Cameron à relever en août 2014 le niveau d'alerte de sécurité de "substantiel" à "grave". Selon des chiffres officiels, 600 à 700 Britanniques seraient partis combattre en Syrie, parmi lesquels près de 300 seraient rentrés au Royaume-Uni.

Le précédent record en la matière (284 arrestations) datait de 2006 et s'expliquait par les nombreuses opérations menées par la police dans la foulée des attentats de Londres du 7 juillet 2005, qui avaient fait 52 morts et 700 blessés. Le nombre des arrestations avait ensuite décliné, avant de repartir à la hausse avec le printemps arabe: "depuis, le nombre d'arrestations liées au terrorisme a connu une augmentation continue", explique le ministère de l'Intérieur.

Le ministère précise que 52 personnes ont été jugées (9 de plus que l'année précédente), et 42 condamnées, dont une majorité à des peines inférieures à quatre ans d'emprisonnement.