Hale chez Salam : Il faut protéger les manifestations pacifiques

Le Premier ministre Tammam Salam a reçu hier l'ambassadeur des États-Unis David Hale pour discuter de la prochaine réunion du Groupe international de soutien au Liban, qui se tiendra à New York en marge de la prochaine session de l'Assemblée générale des Nations unies. Il a également fait référence à la discussion qui a eu lieu la veille au Conseil de sécurité.
« Nous avons discuté des défis auxquels fait face le gouvernement, notamment en raison des mouvements civils de protestation, a ajouté M. Hale. Nous avons discuté de l'importance d'une valeur essentielle que nous partageons, le droit à la liberté d'expression et aux manifestations pacifiques. La protestation pacifique non violente fait partie intégrante de l'histoire de nos deux pays, et elle est inscrite dans nos deux Constitutions. Le Premier ministre et moi avons convenu de la nécessité de protéger et de respecter ce droit. »
L'ambassadeur US a estimé que « les défis auxquels fait face le Liban sont dangereux, et ils sont d'ordre sécuritaire, politique, économique et humanitaire ». « Les États-Unis saluent tout effort pour redynamiser le travail du Conseil des ministres, a-t-il poursuivi. Mais il existe un problème plus profond : comme l'a rappelé le Conseil de sécurité hier, il est temps que le Parlement se réunisse pour élire un président de la République, le plus tôt possible. »
Le Premier ministre a également reçu hier l'ambassadeur du Qatar Ali ben Mohammad al-Mari. L'occasion pour M. Salam de « rappeler l'attachement du Liban aux relations solides qui le lient avec l'État du Qatar, et sa gratitude pour l'appui continuel de ce pays au Liban ». Cette déclaration intervient quelques jours après une allusion du ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, concernant une implication du Qatar dans les manifestations de la société civile au Liban.

Barrage de Janné
M. Salam a par ailleurs reçu hier le président de la commission parlementaire de l'Énergie, des Transports et des Travaux publics, le député Mohammad Kabbani. Celui-ci a notamment abordé avec le Premier ministre la dernière décision du ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk, concernant le barrage de Janné. Ce dernier, rappelons-le, a demandé mercredi au ministère de l'Énergie l'arrêt des travaux sur le chantier du barrage à Nahr Ibrahim et l'évaluation des dégâts déjà causés sur le site.
« J'ai abordé ce sujet avec le Premier ministre, après le message envoyé par le ministre de l'Environnement au ministre de l'Énergie lui demandant l'arrêt des travaux sur le barrage de Janné, suite aux études d'impact environnemental de ce projet, a précisé M. Kabbani. Les recommandations de la commission de l'Énergie, après la publication de cette étude, allaient dans le même sens. Outre le danger hydrogéologique et les risques de fuites que représente cet ouvrage, il y a eu une confirmation du danger environnemental qui résultera en un impact désastreux sur la biodiversité végétale. Ce projet a déjà requis l'abattage d'un grand nombre d'arbres, et il risque de porter atteinte à un patrimoine archéologique unique remontant au temps des Phéniciens. Ce barrage est par conséquent un scandale à plusieurs niveaux, et les travaux doivent y être arrêtés. Il s'agit d'un exemple de gaspillage inacceptable. »
M. Salam a par ailleurs reçu hier le ministre du Développement administratif, Nabil de Freige, et le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé.