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Culture - Rencontre

« Yes » pour le pianiste, le Steinway et les astres

Il a 36 ans mais l'allure si juvénile, presque comme pas encore sorti de l'enfance. Patrick Fayad est au cœur du Festival américain des arts et de Yes (Académie du Liban et du Levant) qui déploiera son éventail d'événements culturels et éducatifs englobant le pays du Cèdre, la Syrie, l'Irak, l'Égypte et la Jordanie. Rencontre avec un musicien qui ne peut vivre sans son Steinway, mais aussi son télescope-observatoire placé sur son balcon parisien.

Patrick Fayad, bouille sympathique et regard romantique.

Sourire à la candeur d'adolescent pour une silhouette enveloppée, tout en rondeur, alliant épicurisme (son goût pour la bonne chère est livré sans secret !) et culte pour les touches d'ivoire (il ne jure que par Cziffra et Horowitz !). Cheveux noirs drus bien peignés avec déjà quelques traces de blanc, yeux pétillants et bouille sympathique pour un artiste qui a déjà dans les bacs son premier CD (Beethoven et Rachmaninov). Et prépare activement un second où seront gravées des œuvres de Schubert (La Grande sonate), Liszt (La Narration au clavier de Dante) et les transcriptions Schubert-Liszt.
Élève en musique de l'Université de Kaslik, formé à l'École Normale de Paris (sous la férule de Germaine Mounier – qui a été prof aussi de Walid Akl), il a gardé un souvenir impérissable de France Clidat, surnommée Madame Liszt par Bernard Gavoty pour avoir joué l'intégrale du compositeur des Rhapsodies hongroises. C'est avec un Grand Prix à l'unanimité qu'il a obtenu son diplôme du Conservatoire international de Paris.
Installé dans la Ville lumière depuis plus de dix ans, il sillonne l'Europe et a à son actif plus de 50 concerts, dont dans les villes d'Olonne, San Francisco et à l'intérieur de la Suisse, la Moldavie et l'Arménie, pour mieux porter les couleurs libanaises aux quatre coins cardinaux.
Il joue toujours sur un Steinway « qui peut tout exprimer », précise-t-il. Et d'enchaîner : « Je rêve qu'au Liban les salles soient toutes équipées de Steinway, avec un système d'accordage adéquat et suivi. » Il a même posé à côté de la photo de Horowitz à la galerie Steinway qu'il n'a eu de cesse de visiter, bien entendu !
Comment un pianiste d'origine libanaise passe son temps dans une capitale comme la nôtre, débordante de sollicitations, de bruits et de fureurs ?
« J'aime la nuit, dit-il. Elle m'inspire. Mon piano dérange un peu mes voisins à Baabdate où j'habite en ce moment, surtout la nuit... (toussotement in petto comme pour s'excuser !). Côté sport, j'aime la natation. Dans mes moments de loisirs, à part bavarder avec des amis, j'écoute Puccini, du piano forcément, et mes préférences les plus profondes vont à Beethoven, Liszt, Chopin et Rachmaninov. Je suis fasciné aussi par le sens dramatique, le chant loin de tout maniérisme et l'intelligence de Maria Callas. Tout en prêtant oreille attentive aux chanteuses orientales, dont en tête de liste, bien sûr, Feyrouz et Oum Kalsoum. Pour les artistes et compositeurs libanais, j'ai un engouement pour les créations de Béchara el-Khoury, l'interprétation de Abdel Rahman el-Bacha et une admiration pour Walid Akl. Sur un plan plus prosaïque, j'avoue être une bonne fourchette surtout quand il s'agit de truffes avec fromages et pâtes. Le tout arrosé de champagne. Je lis La Fontaine et Les Lettres persanes de Montesquieu qui sont comme les préludes de Bach, courts et consistants... Pour ce qui est du cinéma, j'aime Kubrick. Mais mon jardin favori est celui des astres. Le firmament, ses comètes, ses étoiles je les ai constamment, à l'œil et sous l'œil, dans le télescope fixé sur le balcon de mon appartement, du côté de la Porte de Champerret... »
Pour le soir du 18 août, à 19 heures, à l'Assembly Hall, les « pianophiles » chevronnés seront comblés d'écouter un programme du meilleur aloi. Au menu, des pages de Bach, Busoni, Franz Schubert, Liszt, Chopin et Rachmaninov. Pages taillées sur mesure pour du tempérament, un romantisme échevelé, de la virtuosité et du panache.

Sourire à la candeur d'adolescent pour une silhouette enveloppée, tout en rondeur, alliant épicurisme (son goût pour la bonne chère est livré sans secret !) et culte pour les touches d'ivoire (il ne jure que par Cziffra et Horowitz !). Cheveux noirs drus bien peignés avec déjà quelques traces de blanc, yeux pétillants et bouille sympathique pour un artiste qui a déjà dans les bacs son...

commentaires (1)

A demain Patrick

Georges Zehil Daniele

19 h 16, le 17 août 2015

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Commentaires (1)

  • A demain Patrick

    Georges Zehil Daniele

    19 h 16, le 17 août 2015

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