Björk, artiste complexe aux musiques et aux apparences sans cesse mouvantes, se dévoile un peu dans un luxueux livre d'art faisant suite à la rétrospective que lui a consacré au printemps le vénérable MoMA de New York.
La chanteuse a annulé début août les trois derniers concerts de sa tournée européenne, expliquant sur Facebook que l'interprétation de son dernier album Vulnicura – qui relate la rupture avec son compagnon, l'artiste américain Matthew Barney – avait été « intense » émotionnellement et qu'elle préparait de nouvelles chansons.
En cette année particulière pour elle, la chanteuse s'est dévoilée comme rarement à travers l'exposition présentée entre mars et juin au Museum of Modern Art (MoMA) à New York. Une déambulation inédite à travers l'univers d'une chanteuse qui, avant d'être célèbre dans le monde entier, connut son heure de gloire en Islande dès l'âge de 11 ans puis fut la voix du groupe des Sugarcubes (1986-1992).
« Björk est une grande pionnière dans l'art de mettre en relation de très nombreuses pratiques créatives au sein et autour de son travail », rappelle Klaus Biesenbach, l'un des responsables du MoMA, dans l'introduction du copieux livre d'art retraçant cette exposition, sorti en mars en langue anglaise et dont la traduction française paraît le 19 août aux éditions Flammarion (49,90 euros).
L'Islandaise « semble osciller entre des pôles opposés : à la fois agressive et vulnérable, téméraire et fragile, sauvage et sensible, petite fille et femme fatale », écrit-il.
Ce livre Björk : archives, présenté sous forme d'un coffret de cinq cahiers individuels, comprend des analyses du processus créatif de Björk et de la « radicalité de ses clips », ainsi qu'un long poème d'un ami de la chanteuse, Sjon, illustré par de très nombreux portraits retraçant les divers masques, coiffures et costumes qu'elle a pu arborer depuis 1993.
Dans un registre moins attendu, les fans de Björk liront une correspondance par courriel entre la chanteuse et le philosophe Timothy Morton. « Je pense que j'ai réussi à résister à toute analyse jusqu'à présent, mais maintenant que je suis un peu plus vieille et donc supposément plus sage, je voudrais tendre une main amie pour faire un coucou à la théorie », y écrit l'inclassable Islandaise.
(Source : AFP)