L'armée du Soudan du Sud a qualifié mercredi de "propagande" les accusations des rebelles selon lesquelles l'acheminement de la nourriture serait bloqué pour mieux les affaiblir, à l'approche de nouvelles négociations censées mettre un terme à 19 mois de guerre civile.
Les Nations unies et plusieurs organisations humanitaires avaient déjà constaté une limitation de l'accès à l'aide, notamment dans des zones déjà menacées par la famine.
Le porte-parole de l'armée Philip Aguer a nié avoir empêché des navires de remonter le Nil, principale voie d'accès vers les régions du Nord, contrôlées par les rebelles et dont le maillage routier est limité.
Ces accusations de blocage ont été décrites mercredi par le porte-parole comme de la "propagande, ne s'appuyant pas sur des faits réels". Il affirme que les responsables des bateaux étaient, à l'inverse, informés d'un risque d'attaque par les rebelles.
"Le régime affame le peuple. C'est une nouvelle arme de guerre pour tuer des milliers de personnes de plus", a déclaré James Gadit, porte-parole des rebelles. "Dire que nos forces ont attaqué des embarcations qui transportaient de l'aide humanitaire est faux".
Mardi, M. O'Brien a réitéré le besoin d'un accès "rapide et sans obstacle", rappelant qu'il avait exhorté le président Salva Kiir à "assurer que les restrictions de l'acheminement de l'aide sur le Nil soient levées immédiatement".
Lors d'une visite au Soudan du Sud en juillet, Stephen O'Brien, chef de l'aide humanitaire de l'Onu, avait déclaré que des bateaux transportant de l'aide alimentaire et médicale étaient bloqués.
La guerre civile au Soudan du Sud a débuté en décembre 2013, dans la capitale Juba lorsque Salva Kiir, un Dinka, a accusé son vice-président nuer Riek Machar, tout juste limogé, de fomenter un coup d'Etat, ce qui a entraîné une vague d'assassinats et de divisions, dans un pays accablé par la pauvreté.
Les médiateurs régionaux de l'organisation intergouvernementale est-africaine (Igad), qui ont récemment reçu le soutien du président Barack Obama lors de sa visite à Addis Abeba, ont donné jusqu'au 17 août aux dirigeants sud-soudanais pour signer un accord de paix.
Des pourparlers devaient commencer mercredi à Addis Abeba, mais aucun parti n'a confirmé officiellement.
Barack Obama a mis la pression mardi sur Salva Kiir et Riek Machar, les appelant à accepter les accords de paix d'ici la date butoir.
"S'ils ratent cet objectif, alors je pense qu'il nous faudra préparer un autre plan et reconnaître que ces dirigeants sont incapables de créer la paix qui est requise", a lancé le président américain.
Accusant le gouvernement de "génocide" et de vouloir "faire mourir le peuple de faim", les rebelles ont estimé que les initiatives gouvernementales pourraient "détériorer l'atmosphère des négociations de paix attendues à Addis Abeba".
Lors de précédentes négociations, organisées dans de luxueux hotels éthiopiens, au moins sept cessez-le-feu furent obtenus et rompus peu après.
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Soudan du Sud: le gouvernement dément "affamer" les rebelles
AFP / le 05 août 2015 à 15h20
L'armée du Soudan du Sud a qualifié mercredi de "propagande" les accusations des rebelles selon lesquelles l'acheminement de la nourriture serait bloqué pour mieux les affaiblir, à l'approche de nouvelles négociations censées mettre un terme à 19 mois de guerre civile.Les Nations unies et plusieurs organisations humanitaires avaient déjà constaté une limitation de l'accès à l'aide,...
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