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Rushdie regrette les "renoncements" en matière de liberté d'expression

L'écrivain britannique Salman Rushdie estime que de "mauvaises leçons" ont été tirées de l'affaire des "Versets sataniques" il y a plus de 25 ans, regrettant face à l'extrémisme des "compromis" et des "renoncements" en matière de liberté d'expression dans un entretien avec le magazine français L'Express à paraître mercredi.

"Plus de vingt-cinq ans après Les Versets sataniques, il semble qu'on en ait tiré de mauvaises leçons. Au lieu d'en déduire qu'il faut s'opposer à ces attaques contre la liberté de s'exprimer, on a cru qu'il fallait les calmer par des compromis et des renoncements", déclare cet auteur britannique qui avait été visé en 1989 par une fatwa émise contre lui par l'ayatollah Khomeini et levée par l'Iran en 1998.

"L'extrémisme constitue une attaque contre le monde occidental autant que contre les musulmans eux-mêmes", analyse Salman Rushdie. "Garder le silence ne rend pas service aux musulmans".
"Qui fait-on souffrir en Irak aujourd'hui ? Ce sont avant tout des musulmans qui massacrent d'autres musulmans (...). Lors de l'affaire des Versets sataniques, les partisans des ayatollahs menaçaient d'abord, à Londres ou ailleurs, ceux qui n'approuvaient pas la fatwa lancée contre moi. (...) Combattre l'extrémisme, ce n'est pas combattre l'islam. Au contraire, c'est le défendre", ajoute l'écrivain.

Salman Rushdie se dit "choqué" par le fait que certains écrivains aient boycotté en mai une cérémonie à New York au cours de laquelle deux journalistes de Charlie Hebdo avaient reçu un prix célébrant la liberté d'expression. Ces écrivains voyaient dans l'hebdomadaire français, victime d'un attentat meurtrier le 7 janvier, un journal islamophobe et intolérant.

"J'ai eu la sensation que si les attaques contre les Versets sataniques avaient lieu aujourd'hui, ces gens ne prendraient pas ma défense et useraient de ces mêmes arguments contre moi en m'accusant d'insulter une minorité ethnique et culturelle", explique Salman Rushdie.

L'auteur, reconnaissant avoir "beaucoup souffert d'être condamné à la pénombre et à la clandestinité" après la parution du roman en 1989, dit "apprécie(r) tout de même qu'avec le temps, on ait dépassé tout ce tumulte pour enfin s'intéresser au fond de l'ouvrage, que l'on étudie dans toutes les universités."

L'écrivain britannique Salman Rushdie estime que de "mauvaises leçons" ont été tirées de l'affaire des "Versets sataniques" il y a plus de 25 ans, regrettant face à l'extrémisme des "compromis" et des "renoncements" en matière de liberté d'expression dans un entretien avec le magazine français L'Express à paraître mercredi."Plus de vingt-cinq ans après Les Versets sataniques, il...