Washington sanctionne un réseau de reventes d'Airbus à l'Iran

Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre un réseau de ventes d'avions Airbus d'occasion à l'Iran, en violation de l'embargo américain.
Les autorités de Téhéran avaient elles-mêmes annoncé le 10 mai que neuf Airbus --huit A340 et un A320-- avaient été acquis par la compagnie privée iranienne Mahan Air pour rénover une flotte aérienne vétuste.

En réaction, le département du Trésor américain a ajouté à sa liste noire la compagnie aérienne irakienne Al-Naser qui aurait acheté ces Airbus à des vendeurs européens pour les céder à Mahan, selon un communiqué publié jeudi.
Washington a également sanctionné la compagnie émiratie Sky Blue Bird Aviation et son patron, le Syrien Issam Shammout, qui auraient aidé Mahan à acquérir des appareils et des pièces détachées, selon ce communiqué.

L'industrie du transport aérien iranien est soumise à un embargo américain depuis 1995 qui empêche les constructeurs occidentaux de vendre des appareils et des pièces détachées aux compagnies du pays, clouant au sol une partie de leur flotte.
Cet embargo a été partiellement levé par l'accord intérimaire sur le nucléaire iranien signé en novembre 2013 par l'Iran et les grandes puissances mais la vente d'appareils reste interdite.

"Nous allons continuer à activement lutter contre les manoeuvres visant à échapper aux sanctions contre l'Iran", a assuré le sous-secrétaire intérimaire au Trésor à la lutte anti-terroriste Adam J. Szubin, cité dans le communiqué du Trésor.

Aux termes de ces nouvelles sanctions, les deux compagnies aériennes et l'homme d'affaires syrien voient leurs éventuels actifs aux Etats-Unis gelés et ne peuvent nouer des relations commerciales avec des partenaires américains.
L'Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Chine, France, Allemagne, Russie) ont conclu le 2 avril un accord-cadre pour résoudre le dossier du nucléaire iranien, étape fondamentale sur la voie d'un accord final d'ici au 30 juin.
Depuis plusieurs semaines, les experts politiques et techniques des deux parties négocient pour finaliser les termes d'un accord final. Ils devaient se retrouver ce mercredi à Vienne pour continuer les discussions.