Mogherini (UE) fait le parallèle entre Boko Haram et les tueurs de Paris

La chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, a exprimé mercredi son inquiétude face à la montée en puissance du groupe islamiste armé Boko Haram au Nigeria, établissant un parallèle avec les attentats de Paris.

"En défilant dimanche à Paris, je pensais qu'il est hypocrite et contreproductif de ne rien dire et faire sur ce qui se passe apparemment si loin, mais en fait tout près", a-t-elle déclaré lors d'une débat au Parlement européen. "On ne peut pas résoudre un problème sans résoudre l'autre (...). Il faut être cohérent à Paris et au Nigeria", a-t-elle ajouté.

Devenu tristement célèbre dans le monde entier pour l'enlèvement de centaines de lycéennes en avril dernier, Boko Haram a intensifié ses attaques dans le nord-est du Nigeria, où il se prévaut d'avoir instauré un "califat". L'organisation a perpétré l'un de ses pires massacres le 3 janvier à Baga.

Au total, les violences ont fait "un million et demi de déplacés", tandis que "37 000 se sont réfugiés au Cameroun et 11 000 au Tchad voisin", au risque de déstabiliser la région, a souligné Mme Mogherini. "Nous devons agir, au niveau sécuritaire et humanitaire" et, "quoi que nous fassions, en étroite coopération avec les pays de la région et l'ONU", a-t-elle ajouté.
La responsable européenne a précisé que l'UE était prête à "mettre des fonds" à disposition de la Task force multinationale déployée sur place par six pays de la région.

Plusieurs eurodéputés ont eux aussi dressé un parallèle entre les jihadistes français et Boko Haram, et exhorté à une action européenne, certains arborant une affiche avec le slogan "Je suis Baga", en allusion à "Je suis Charlie". "Il est temps de dire +Je suis Baga+", a lancé Davor Ivo Stier pour le PPE (parti populaire européen, droite). Il a appelé à une "solidarité active avec les victimes du fondamentalisme islamiste au Nigeria aussi".