Iran: un nouveau candidat au poste sensible de ministre des Sciences

Le gouvernement iranien a présenté mardi au Parlement un nouveau candidat au poste sensible de ministre des Sciences, qui chapeaute notamment le secteur des universités, après le rejet d'un précédent titulaire par les députés.

Fakhroddin Ahmadi Danesh-Ashtiani, présenté pour devenir ministre des Sciences, de la Recherche et des Technologies, doit obtenir un vote de confiance des députés pour être officiellement nommé. Ce vote ne lui est toutefois pas acquis, les médias iraniens ayant souligné que son nom avait été accueilli par des sifflets dans l'hémicycle.

Les députés, qui ont dix jours pour étudier les qualifications du candidat, devraient procéder au vote mardi ou mercredi prochain, selon les médias. M. Danesh-Ashtiani, ingénieur civil de formation et spécialisé dans la sismologie, a notamment été vice-ministre de l'Education du président réformateur Mohammad Khatami (1997-2005).

Ce poste est sensible car il chapeaute les universités, "un milieu très actif politiquement et très compliqué à gérer" pour le régime, selon un diplomate étranger en poste à Téhéran.

Le président Hassan Rohani a d'énormes difficultés à trouver un candidat adoubé par les conservateurs, qui dominent le Parlement. Un précédent candidat a été rejeté fin octobre par les députés qui avaient révoqué deux mois plus tôt le ministre d'alors, Reza Faraji Dana, jugé trop proche des réformateurs.

Les députés lui reprochaient notamment d'avoir nommé dans son cabinet des responsables ayant participé au mouvement de contestation contre la réélection de l'ex-président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009.
La contestation avait été sévèrement réprimée et plusieurs milliers de personnes, dont beaucoup d'étudiants, avaient alors été arrêtés. Les deux candidats réformateurs qui avaient dénoncé des fraudes massives lors du scrutin, Mir-Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, sont assignés à résidence depuis février 2011.