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Moyen Orient et Monde - Européennes

Après son succès en France, Marine Le Pen veut s’imposer à Bruxelles

Les dirigeants de l'UE veulent revoir leurs « priorités » ; Juncker reste en pole position pour la présidence.

Marine Le Pen voudrait créer un groupe politique au Parlement européen qui permettrait au FN et ses alliés de pouvoir s’exprimer sur tout sujet abordé en séance plénière. François Lenoir/Reuters

Après son triomphe aux européennes en France, la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, souhaite concrétiser son succès à Bruxelles en prenant la tête de ceux qui rêvent d'en finir avec l'UE.
La dirigeante du parti d'extrême droite qui se revendique « premier parti de France » a donc l'ambition de créer un groupe politique au Parlement européen. Un tel groupe permettrait au FN et ses alliés de pouvoir s'exprimer sur tout sujet abordé en séance plénière et d'accéder à la présidence de quelques-unes des 20 commissions et 2 sous-commissions du Parlement. Son président serait associé à l'élaboration de l'ordre du jour des séances plénières, avec un droit de réponse direct en séance plénière aux présidents de la Commission européenne et du Conseil. Un groupe donne aussi l'assurance de disposer d'un secrétariat, avec bureaux et assistants, dont le budget est pris en charge par le Parlement. En 2013, les sept groupes sortants se sont partagé une dotation de 57 millions d'euros.


Cette manne viendrait s'ajouter à l'argent versé par le Parlement européen aux partis paneuropéens. Actuellement, l'Alliance européenne pour la liberté (EAF), un mouvement basé à Malte et qui rassemble notamment le FN, le Vlaams Belang (VB) belge, le Parti pour la liberté (PVV) des Pays-Bas et le Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ), reçoit ainsi près de 400 000 euros de subventions par an. Avec la constitution d'un groupe, la dotation pourrait atteindre, selon le nombre d'élus, entre un et trois millions d'euros par an. « L'alliance des partis d'extrême droite est davantage un mariage d'intérêt qu'un mariage d'amour », a résumé un responsable du Parlement sous le couvert de l'anonymat.

 

 

« Fronts communs »
Dans le Parlement sortant, les europhobes étaient rassemblés dans le groupe « Europe libertés démocratie » (EFD) du Britannique Nigel Farage, le leader de l'Ukip, arrivé en tête aux européennes en Grande-Bretagne avec 24 députés. M. Farage entend rester le leader des europhobes et a récusé toute alliance avec Mme Le Pen, accusant le FN d'avoir « l'antisémitisme dans son ADN ». Mais au nom du rejet partagé de l'UE, il n'exclut pas de constituer « des fronts communs » avec le FN et ses alliés. Au bout du compte, la percée des partis europhobes, incapables de s'entendre entre eux, pourrait s'apparenter à un feu de paille et leur influence rester minime dans un Parlement où les quatre groupes pro-européens (centre-droit, socialistes, libéraux et Verts) se partagent 70 % des sièges.


Dans ce contexte, les dirigeants européens se sont réunis à Bruxelles pour revoir les priorités de l'UE pour répondre à cette vague europhobe. Ils ont donné « mandat » au président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, pour « conduire des consultations avec le Parlement européen, les différents groupes parlementaires dès qu'ils seront constitués », ainsi qu'avec les dirigeants eux-mêmes, selon ses propos. Elles doivent porter « sur les nominations », à commencer par celle du président de la Commission, et sur les « priorités » pour les cinq prochaines années, a-t-il précisé.


M. Van Rompuy a souligné qu'il avait rencontré Jean-Claude Juncker, le candidat du PPE, le parti de centre-droit arrivé en tête des élections. Fort de la position de premier parti du nouveau Parlement, avec 213 sièges sur 751, le candidat du PPE revendique le poste. Mais il lui faut former une majorité, et « il n'est pas exclu que Juncker ne soit pas celui qui soit désigné », a souligné une source européenne. La seule possibilité pour constituer une majorité au Parlement est une grande coalition avec les socialistes, avec l'apport éventuel des libéraux. Cela pourrait se concrétiser dans une formule de tandem, un président et un vice-président de la Commission européenne, ont expliqué plusieurs sources européennes. Mais ce scénario est loin d'être joué. L'idée est que les consultations de M. Van Rompuy se terminent à temps pour que lors de leur prochain sommet, fin juin, les 28 puissent proposer un nom à soumettre au Parlement. Mais il pourra alors s'inscrire dans le cadre d'un « paquet » avec ceux des trois autres postes majeurs des institutions de l'UE : président du Conseil, président du Parlement et de chef de la diplomatie.

Après son triomphe aux européennes en France, la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, souhaite concrétiser son succès à Bruxelles en prenant la tête de ceux qui rêvent d'en finir avec l'UE.La dirigeante du parti d'extrême droite qui se revendique « premier parti de France » a donc l'ambition de créer un groupe politique au Parlement européen. Un tel groupe permettrait...
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