Pour la première fois depuis le début de la guerre civile, les rebelles syriens ont lâché leurs bombes sur un meeting consacré à la réélection de Bachar el-Assad à Deraa dans le Sud de la Syrie, faisant 22 morts, alors qu'ils reculaient face à son armée dans le Nord.
Onze civils dont un enfant et six miliciens prorégime figurent parmi les morts, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). L'obus est tombé sur une tente dressée dans le quartier de l'aéroport. La ville de Deraa, près de la frontière jordanienne, est divisée entre rebelles et soldats loyalistes. C'est la première fois qu'un rassemblement électoral est visé, et pour Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, cela constitue « un message des rebelles qu'il n'y a pas de zone sécurisée pour organiser le scrutin ». Le gouverneur de la province de Deraa, Mohammad al-Hanous, a assuré à la télévision que « le crime des terroristes n'empêcherait pas les Syriens de voter ».
Bien que les pays occidentaux et l'opposition syrienne en exil aient qualifié de « farce » le scrutin organisé par le régime dans les régions sous son contrôle, les rebelles, malgré leurs menaces, n'avaient pas réussi à perturber la campagne électorale. Le chef d'un courant de l'opposition intérieure, Louay Hussein, a affirmé que le scrutin « allait diviser le peuple syrien en deux races : celle qui aura voté et la race terroriste qui n'aura pas participé à l'élection », faisant allusion à la terminologie du régime pour qui les rebelles sont des « terroristes ». « En outre, cela aboutira à accroître l'arrogance du régime alors qu'il s'est emparé de l'argent du peuple, de sa liberté, son sang et son âme », a-t-il précisé.
« Depuis des décennies, les élections multipartites sont un rêve et un objectif pour les Syriens (...) mais la situation dans le pays a fait de la moitié des Syriens des déplacés et des réfugiés », avait ajouté son courant dans un communiqué.
En France, le Conseil d'État...
Parallèlement, le Conseil d'État français, la plus haute juridiction administrative, a repoussé hier les requêtes d'une vingtaine de Syriens contre la décision de la France qui leur interdit de voter dans leur ambassade pour la présidentielle syrienne.
Le juge des référés de cette juridiction « décline sa compétence » à examiner le recours en urgence introduit par des ressortissants syriens contre la décision du gouvernement français de s'opposer à ce qu'ils votent sur le sol français à l'élection présidentielle organisée en Syrie, selon un communiqué. Le magistrat a estimé que ce litige ne relevait pas de la compétence du Conseil d'État, constatant que la décision du gouvernement français, qui s'appuie sur la convention de Vienne sur les relations consulaires, « n'était pas détachable de la conduite des relations internationales de la France ». Le Conseil d'État cite un communiqué du ministère français des Affaires étrangères selon lequel « pour la France, seule une solution politique et la mise en place d'un organe de transition doté des pleins pouvoirs exécutifs » pourraient permettre à la Syrie de sortir de la crise. Berlin a également interdit aux Syriens résidant en Allemagne de voter dans leur ambassade, estimant qu'il « ne s'agit pas d'élections démocratiquement légitimes ». Selon l'avocat, la Belgique a pris une décision similaire.
(Sources : agences)
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12 h 00, le 28 mai 2014