Le mouvement du 6-Avril, fer de lance de la révolte de 2011 en Egypte, a appelé mercredi à boycotter la présidentielle que l'ex-chef de l'armée, Abdel Fattah al-Sissi, devrait remporter sans encombre fin mai.
Le 6-avril, une organisation de jeune qui a mené la révolte ayant renversé le président Hosni Moubarak il y a trois ans et manifeste aujourd'hui contre le régime dirigé par l'armée, a récemment été interdit par la justice.
Amr Ali, l'un de ses leaders, a appelé mercredi lors d'une conférence de presse au Caire à "boycotter l'élection et à refuser de reconnaître le processus électoral", à l'approche du scrutin des 26 et 27 mai qui n'opposera que deux hommes: le leader de gauche Hamdeen Sabbahi, crédité d'un score plus que modeste, et l'archi-favori Sissi.
Expliquant à l'AFP les raisons de cette décision, M. Ali a estimé que cette élection "vise seulement à légaliser l'installation de M. Sissi", dénonçant "un climat politique de pire en pire" et "un régime qui refuse le pluralisme politique".
Le leader du mouvement laïc de gauche, Ahmed Maher, a été condamné en décembre à trois ans de prison pour avoir enfreint une nouvelle loi interdisant les manifestations sans le consentement préalable du ministère de l'Intérieur. Une autre figure du mouvement, Mohamed Adel, a écopé de la même peine.
Et fin avril, un tribunal du Caire a prononcé l'interdiction du mouvement, l'accusant de "diffamer" le pays et de "collusion" avec des mouvements étrangers. Le 6-Avril a annoncé qu'il ferait appel.
Le mouvement tire son nom d'une grande grève d'ouvriers lancée à Mahalla (nord) le 6 avril 2008, premier vrai mouvement de contestation de l'ère Moubarak.
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