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Culture - Exposition

Zéna Assi, Hoda Baalbaki et les autres chez Alwane

À la galerie Alwane, l'inspiration urbaine de Zéna Assi croise la peinture impressionniste champêtre de Fatima el-Hajj ou encore les paysages ombragés de Hoda Baalbaki...

Un lumineux paysage champêtre signé Hoda Baalbaki.

C'est une exposition collective que présente Odile Mazloum, la galeriste à la tête d'Alwane, qui aime réunir et confronter sur ses cimaises des œuvres d'artistes de différentes générations. À l'instar de Farid Aouad, dont elle accroche une série de pastels sur le thème des bars parisiens; de Aref el-Rayess (dessins de la période de la guerre); de Amin el-Bacha (quelques huiles, dont une célèbre d'un orchestre produite en 1977); de Fatima el-Hajj (qui poursuit, pour sa part, sa série de peintures entamée il y a 2 ans sur les jardins du Liban et parcs de Paris); ou encore d'Assumpcio Mateu (paysages de bois ou d'eau stylisés); de la talentueuse cousine (Hoda) Baalbaki (aux peintures forestières et champêtres alliant force et subtilité) et de la désormais connue et reconnue Zéna Assi...
Zéna Assi qui a commencé par peindre Beyrouth, son urbanisme sauvage, son architecture hétéroclite, son expansion verticale, ses terrasses encombrées d'antennes, son ciel enchevêtré de câbles électriques... Bref, le chaos et la vitalité de cette ville... En fond gris, traits noirs et notes de couleurs. Entre attachement viscéral et rejet excédé, entre fascination et exaspération, cette artiste balade son regard observateur, aiguisé, sur cette capitale, patchworks de quartiers, de rues, d'ambiances et d'habitants. Des habitants qu'elle portraiture aussi tant en solo que «fondus» dans le paysage urbain. Paysages qu'elle traite en séquences juxtaposées, superposées, grouillantes de dessins, de symboles, de logos (notamment celui de votre journal préféré qui revient de manière récurrente dans nombre de ses toiles!) et d'écritures...

Des personnages accros aux médias
Et là, pour sa dernière cuvée (dont l'intégralité avait été présentée au cours du mois d'avril chez Alwane), tout en restant dans le registre des scènes et personnages urbains, Assi met l'accent sur l'omniprésence des médias dans la vie de ces concitoyens. «Nous sommes une société branchée en permanence sur les sites d'informations, totalement accros aux nouvelles, complètement sous l'emprise des médias», fait remarquer l'artiste, qui avoue l'être aussi. Du coup, elle cerne, voire même habille, de coupures de journaux ses personnages longitudinaux, aux bras noueux, aux expressions un peu tristes, un peu désabusés, comme en état de latence... Et les place souvent dans des sortes de sketches découpant, en multicases, des toiles de grand format. Comme autant de lucarnes télévisuelles, d'écrans d'ordinateurs, de panneaux, d'affiches, de tablettes...
Tout cela évoque le harcèlement constant des médias dont sont victimes les habitants de cette cité. Des hommes aux crânes d'œufs, des femmes à la chevelure sombre de gorgone sur des silhouettes osseuses qui, aussi éloignés soient-ils de l'archétype méditerranéen, sont les emblématiques portraits d'individus urbains de Zéna Assi.
Un ensemble de peintures, dessins et même sculptures en mixed-médias (acrylique, aquarelle, pochoir, encre, feutre et collages) inspiré des relations et conflits entre l'individu et son environnement. Et qui, un peu à la façon d'un puzzle, offre une vision globale et éloignée et une autre détaillée, plus surprenante. Comme une flânerie, toujours recommencée, à travers les ruelles, les dédales, les impasses, les multicouches sociales, les modes de vie et de consommation de sa ville...
Un art pictural né de l'émotion, de l'observation, du ressenti qui interroge le récipiendaire et lui laisse de multiples possibilités d'interprétations...
Mention spéciale du jury du Salon d'automne du Musée Sursock en 2009, Zéna Assi a à son actif des expositions à Beyrouth, Paris, Londres (où elle vient de s'installer), Miami, Dubaï, Abu Dhabi...Ses œuvres, qui font partie de nombreuses collections privées et publiques, figurent aussi régulièrement aux enchères de Christie's Dubaï, Sotheby's et Bonhams Londres.

*Beyrouth, Saifi Village. Horaires d'ouverture : du lundi au samedi, de 11h à 19h. Tél. : 01/975250.

 

C'est une exposition collective que présente Odile Mazloum, la galeriste à la tête d'Alwane, qui aime réunir et confronter sur ses cimaises des œuvres d'artistes de différentes générations. À l'instar de Farid Aouad, dont elle accroche une série de pastels sur le thème des bars parisiens; de Aref el-Rayess (dessins de la période de la guerre); de Amin el-Bacha (quelques huiles, dont...

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