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Culture - Festival al-Bustan

La « 9e Symphonie » de Beethoven, message de paix, de joie et de fraternité

Un moment solennel et grandiose ! Dans l'église Saint-Joseph (USJ) a retenti, sous les voûtes illuminées et un auditoire religieusement recueilli, la « Symphonie n°9 op 125 en ré mineur » de Beethoven. Grand orchestre, chœur mixte et quatre solistes pour une des plus belles œuvres de tous les temps.

Grand orchestre, chœur mixte et quatre solistes pour la célèbre «9e Symphonie». Photo Ibrahim Tawil

Atmosphère respirant la joie et déjà le printemps avec un autel garni d'hortensias roses et mauves et un péristyle en demi-cercle du second étage orné de jardinières en bois piquées de pétunias blancs et violets. En arrière-fond, les trois nefs centrales transformées en forêt profonde par des thuyas « evergreen » d'un vert encore plus tendre grâce aux spots dardés sur leurs branchages.


Dans ce décor verdoyant et fleuri, l'Orchestre des jeunes d'Arménie prend place devant les pupitres sous la direction de Gianluca Marciano, maître de cérémonie de ce « concert des coussins » (allusion à ces polochons distribués à l'auditoire pour mieux s'asseoir sur les bancs !) comme l'a souligné Myrna Bustani, en pointe d'humour, dans son aimable mot d'accueil à un public qui se pressait au coude-à-coude jusqu'aux dernières rangées près du grand portail et du bénitier.


Au menu, une œuvre monumentale, royale et royalement dédiée par le maître de Bonn au roi Frédéric Guillaume III de Prusse. Quatre mouvements, avec un long et somptueux finale, où orchestration et voix humaines ont un pic fusionnel et passionnel d'une ébouriffante beauté sonore.


Quatre mouvements donc (allegro ma non troppo, un poco maestoso, molto vivace, adagio molto et cantabile et finale) pour une narration aux contrastes marqués, puissante et torrentielle. Alternant fortissimos à soulever le dôme et faire éclater les vitraux, et pianissimi plus légers qu'un zéphyr ou une caresse de plume, cordes, bois, cuivres et percussions ont des accents envoûtants, à la fois péremptoires et apaisants.


Houle des violons, rythmes intenses, mesures scandées, staccatos décapants, grandes morsures de phrases aux ramifications aussi tenaces et invisibles que des racines sous terre qui crient la vie, cherchent à étancher la soif, prendre une goulée d'air frais. Phrases tourmentées, orageuses, chargées d'embellies, de tendresse, de passion, de conflits, d'amour. La musique, en un langage universel, diffuse cette alternance de ce qui unit et désunit, rapproche et éloigne, enrichit et appauvrit, tourmente et réconcilie.


« La joie, tous les êtres en boivent, les bons et les mauvais », dit l'un des vers du poème de Schiller qui étend son ombrelle sur ces notes incandescentes, ardentes, vives, translucides, opalescentes, portées par l'exaltation et une joie incomparable. Mais aussi celle d'une certaine véhémence, d'une entêtante ivresse : l'appel à la paix, à la fraternité, à une certaine humanité humaine. Un don, un besoin, une nécessité. En fin de compte, même quand le destin a frappé, une réalité inévitable...


Et voilà que les trois chœurs (dirigés par les révérends pères Toufic Maalouf et Khalil Rahmé) de l'Université antonine, de la NDU et du Conservatoire national de musique, vêtus de noir, se rangent en gradin derrière les musiciens de l'orchestre. Et au-devant de l'ensemble choral, quatre solistes : Yasko Fujii (soprano), Clare Presland (mezzo soprano), Irakli Murjikneli (ténor) et Sasa Cano (basse).


Finale (avec un total de plus de 140 exécutants) au paroxysme sublime, incantatoire, soutenu. Comme les flots de grandes orgues qui tonnent et lâchent leurs claviers dans l'espace. Au rythme d'un même diapason, poumons et dextérité instrumentale rivalisent de force et d'émotion. Une apothéose où, souveraine, la musique a tous les droits, toutes les séductions, tous les arguments. Pour grouper, unir, convaincre et émouvoir.
Et c'est ça le triomphe de la musique de Beethoven. Avec ici, en pointe de lance, l'admirable talent et fougue de la jeunesse qui portent bien haut la partition du génie de Bonn. Une mélodie qui l'a hanté toute une vie, comme un robuste barrage qui ne cède devant rien. Et c'est le triomphe de la lumière contre la pénombre, du bien contre le mal, de l'union contre la désunion, de la paix contre la guerre, de la bravoure contre la lâcheté, de la certitude contre le doute.

Atmosphère respirant la joie et déjà le printemps avec un autel garni d'hortensias roses et mauves et un péristyle en demi-cercle du second étage orné de jardinières en bois piquées de pétunias blancs et violets. En arrière-fond, les trois nefs centrales transformées en forêt profonde par des thuyas « evergreen » d'un vert encore plus tendre grâce aux spots dardés sur leurs...

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