Je ne me serais jamais imaginé, il y a peu de temps, en train de rédiger un hommage à ma mère, mais le devoir de mémoire et de gratitude prime sur toute autre considération. Tu as eu, maman, une vie exemplaire à plusieurs égards que je me permettrai de rappeler :
Vie exemplaire de mère de famille : tu t’es adonnée corps et âme à toute ta famille, consentant à beaucoup de sacrifices pour le bien-être de tes enfants et leur avenir professionnel.
Vie religieuse exemplaire : tu as su inculquer à tous tes enfants les valeurs morales qui les guident toujours dans leur vie quotidienne : amour du prochain, pardon, honnêteté, intégrité et sacrifice.
Vie sociale exemplaire : courtoise, affable, aimée de tous, tu t’es constamment démarquée par tes propos décents et respectueux envers les autres.
Tu as toujours été discrète, très chère maman, héroïque, voire stoïque durant tes souffrances, notamment lors des derniers mois, évitant de faire appel à ton fils, pourtant médecin, « pour ne pas le déranger »... Il y a plus d’un an, lors de la maladie de papa, tu ne cessais de me répéter : « Prends bien soin de ton père ; s’il lui arrive, à Dieu ne plaise, un malheur, je le suivrai. » Depuis le décès de papa au début de l’année, événement qu’on t’a sciemment occulté à la demande de ton neurologue, après 58 ans et demi de vie commune sans faille, ta santé n’a fait que se dégrader, et tu as tenu ta promesse en le rejoignant dans un monde meilleur après seulement neuf mois, d’une manière totalement sereine et sans aucun prodrome, en plein sommeil ; c’était pour toi mourir sans souffrir et sans faire souffrir.
Victor Hugo a écrit :
Oh ! L’amour d’une mère ! Amour que nul n’oublie !
Pain merveilleux qu’un dieu partage et multiplie !
Table toujours servie au paternel foyer !
Chacun en a sa part, et tous l’ont tout entier !
Repose en paix, très chère maman, aux côtés de papa comme tu l’as toujours désiré ! Ton souvenir restera gravé à jamais dans la mémoire de tes enfants, ta famille et tous ceux qui t’ont aimée, et dirigera constamment nos pas à travers les vicissitudes de la vie.

Pr Roland KASSAB