Les affrontements entre rebelles chiites zaïdites et sunnites salafistes ont repris dans le nord du Yémen malgré une nouvelle trêve, a-t-on appris lundi auprès des deux belligérants.
Les combats font rage depuis des semaines à Dammaj, une enclave tenue par des fondamentalistes sunnites dans la province de Saada, fief des rebelles d'Ansarullah (zaïdites). Ils ont éclaté lorsque ces derniers ont lancé une attaque contre la mosquée tenue par les salafistes, qu'ils accusent d'accueillir des milliers d'étrangers armés.
"Les combats ont repris dimanche après l'annonce d'une trêve par la commission présidentielle", chargée de pacifier la situation dans la province de Saada, a déclaré à l'AFP un porte-parole des rebelles, Fayçal Ahmed Qaïd Haïdar.
La commission a demandé aux protagonistes de retirer leurs hommes armés "des positions qu'ils occupent pour les remettre à l'armée, mais les salafistes ont refusé", a-t-il ajouté.
Un porte-parole des salafistes, Mohamed Idha Chebbiba, affirmé que "ce sont les (rebelles) houthis qui ont rompu la trêve", déplorant un tué et six blessés dans le bombardement de Dammaj par les rebelles.
Il a confirmé implicitement le refus des salafistes de se retirer de Jebel al-Barraqa. "Dès que les Houthis auront remis à l'armée les positions qu'ils occupent, nous ferons de même".
Deux précédentes trêves annoncées à Dammaj n'ont pas tenu. Mais elles ont permis au comité international de la Croix-rouge d'évacuer des dizaines de blessés et de fournir des médicaments aux habitants.
La tension risque de s'exacerber davantage avec une mobilisation des tribus qui cherchent à mettre la pression sur les Houthis pour qu'ils cessent leurs attaques à Dammaj, indique-t-on dans les milieux politiques à Sanaa.
Des hommes de tribus, venus de provinces voisines, ont installé des points de contrôle sur les routes menant à Saada pour empêcher l'approvisionnement de la région en produits de base et en carburant, selon les habitants.
"Au moins 900 hommes armés, mobilisés par les tribus, ont été déployés dans la région de Haradh", dans l'ouest de la province de Saada, a indiqué Abdel Karim al-Khaïwani, un responsable d'Ansarullah.
La région de Dammaj a été le théâtre de fréquents accrochages meurtriers ces trois dernières années sur fond de tension entre sunnites salafistes et rebelles chiites.
Le zaïdisme est une branche du chiisme, majoritaire dans le nord du Yémen, alors qu'à l'échelle nationale, les sunnites sont prédominants.
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