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Culture - Exposition

Dalia Baassiri diagnostique des maladies infectieuses à l’encre noire...

L’artiste peintre tente d’esquisser, à travers un mariage fait d’encre et d’eau, un monde où prolifèrent des cerveaux en péril.

Dalia Baassiri a choisi de transfigurer sur papier la réalité d’une société « ternie par le vice ».

C’est au AltCity Creative Space, au café Mezzanine, à Hamra, que Dalia Baassiri a choisi d’exposer pour la première fois en solo ses travaux. Après dix ans dédiés au «graphic design », à créer des concepts identitaires à de nombreuses marques pour des clients au Liban et dans le monde arabe, l’artiste peintre s’est finalement attelée à la réalisation de son rêve, «celui d’employer son art pour transmettre ses propres idées et non pas celles des autres», comme elle l’explique si bien. De retour après de hautes études en arts appliqués à Londres, la jeune Sidonienne, représentée par la galerie d’art Janine Rubeiz, a choisi de transfigurer sur papier la réalité d’une société «ternie par le vice et les esprits malades contaminés». Ses outils? « Encre indienne principalement, peinture, feutre, mine et beaucoup d’eau.»
«L’eau se manifeste de manière très spontanée sur papier, explique-t-elle, et me permet d’établir facilement un parallélisme entre la réalité et mes dessins. Tout comme les bactéries prolifèrent en milieu humide, les esprits vicieux que je portraiture se propagent en société. Et mes dessins à l’encre tentent de comprendre comment ces êtres complexes sont créés, de par leur anatomie et leur relation avec leur environnement qu’ils infectent en contaminant les esprits sains et en propageant le vice.» Des affirmations que l’on retrouve effectivement dans chaque recoin du café Mezzanine, où chaque papier alourdi par l’encre témoigne d’une véritable bataille entre l’artiste et le dessin, et où les visages défigurés prolifèrent, entrelacés et enchevêtrés dans un tourbillon d’encre éjaculatoire que l’on s’attendrait à tout moment à voir dégouliner sur le carrelage du café. Encore plus inattendue que le choix du lieu pour une exposition, la présentation des toiles accrochées sur les murs, pendues telles des carcasses dans un abattoir, par des cintres métalliques et des cordes en fer. «J’ai voulu rapprocher mon travail des gens, surtout que le lieu n’est pas très sérieux. Et j’ai vu que les cintres métalliques accentuaient le sarcasme et l’ironie qui se détachent de mes toiles malgré leur noirceur », explique Dalia Baassiri. Laquelle espère que son art soit perçu comme «spontané et franc». Et d’ajouter: «Je suis satisfaite de voir que les visiteurs de l’exposition interagissent avec mes toiles et qu’ils y décèlent des éléments venant de leur propre expérience humaine. Quand je dessine, je le fais sans réfléchir et sans savoir où je vais aboutir, mais je découvre finalement que la vie de tous les jours, avec tout ce qu’elle apporte comme mauvaises nouvelles, se retrouve sur papier, et les gens, plus tard, s’y identifient.»

* « Ink Infection » au café Mezzanine à l’AltCity de Hamra. Horaires d’ouverture : de 9 heures à 19 heures.
C’est au AltCity Creative Space, au café Mezzanine, à Hamra, que Dalia Baassiri a choisi d’exposer pour la première fois en solo ses travaux. Après dix ans dédiés au «graphic design », à créer des concepts identitaires à de nombreuses marques pour des clients au Liban et dans le monde arabe, l’artiste peintre s’est finalement attelée à la réalisation de son rêve, «celui...

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